Mathieu Audet se retire des présentes élections municipales à Drummondville

Mathieu Audet se retire des présentes élections municipales à Drummondville
Mathieu Audet © Photo Éric Beaupré Vingt55. Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

 C’est ce qu’a confirmé le principal intéressé après avoir été contacté par le Vingt55. Une décision difficile mais mûrement réfléchie, a-t-il ajouté assurant ne pas avoir pris la décision à la légère.

La conjoncture et position actuelle du prochain candidat à la Mairie n’est vraiment pas l’idéale, a-t-il précisé, avoir les mains liées pour une si courte période ne donne pas place à beaucoup de latitude au prochain Maire de Drummondville. La COVID 19 et la situation municipale actuelle ont changé la donne, les semaines et reports des élections ont penché dans la balance, engager autant de frais dans une campagne me laisse songeur, a-t-il admis lors d’un entretien au Vingt55 sur ses intentions politiques pour les élections en cours.

Mattieu Audet a choisi de confirmer et préciser sa décision dans une lettre ouverte que le Vingt55 publie ici

Mathieu Audet, dans le cadre d’une lettre ouverte transmise aux médias, remet en question l’utilité de tenir de prochaines élections municipales partielles prévues le 4 octobre 2020. Les coûts importants qui y sont liés, le fait que la majeure partie des décisions budgétaires seront prises par le conseil municipal avant l’entrée en poste du prochain élu ainsi que le peu d’information qui a été transmise aux candidat.es ainsi qu’aux citoyen.nes dans les dernières semaines et derniers mois, quant à la façon dont se déroulera la période électorale, sont les principales raisons qui motivent ce dernier à adopter cette position.

Plus de 500 000 $ comme coût pour un mandat de moins d’un an

Le montant lié à l’organisation des prochaines élections municipales, si l’on se fie aux coûts entourant celles qui ont eu lieu en 2013, avoisinera près d’un demi-million de dollars. Il importe également de mentionner que ces coûts seront entièrement assumés par les contribuables drummondvillois.

Considérant les difficultés économiques que traversent actuellement les différentes municipalités au Québec, Mathieu Audet questionne l’urgence de tenir de prochaines élections municipales partielles en octobre prochain : «L’argent se fait rare : certains services à la Ville devront être coupés; des projets, reportés. Je suis convaincu que le service des finances devra faire maintes manœuvres afin de proposer un budget équilibré au conseil municipal et qu’il y arrivera, mais ça ne sera pas de tout repos. Cela étant, au moment où un comité national se penche sur l’organisation des élections municipales en 2021, n’est-il pas précipité d’obliger les Villes à dépenser, dans l’urgence, un demi-million de dollars dans le but d’organiser des élections partielles, alors que le nouvel élu sera en poste pour moins d’un an? Si le contexte que nous connaissons présentement reste inchangé, nous pouvons penser que deux élections successives coûteront plus de 1 000 000 $ aux contribuables drummondvillois. C’est un montant très considérable», mentionne Mathieu Audet.

Les grands projets de la Ville seront déjà adoptés lors de l’arrivée en poste du nouvel élu

Avant le moment du vote, soit le 4 octobre 2020, le plan triennal d’immobilisation devrait être, comme à l’habitude, adopté par la Ville. Si, pour Mathieu Audet, l’adoption en septembre du plan triennal d’immobilisation par le conseil municipal est nécessaire et compréhensible, il aurait été important que le nouvel élu participe à cette adoption, comme la durée de son mandat sera de moins d’un an : «On a reporté à deux reprises les élections municipales partielles sans que l’on nous tienne au courant de la suite des choses. Je pense qu’il aurait été essentiel que ces élections aient lieu avant le mois d’août 2020, afin que la nouvelle mairesse ou le nouveau maire ait son mot à dire quant à l’adoption du plan triennal d’immobilisation. Je l’avais mentionné publiquement avant la période estivale : à mon sens, les élections partielles perdent de leur utilité si la nouvelle mairesse ou le nouveau maire ne peut avoir l’influence voulue sur les décisions entourant les grands projets à la Ville, comme il ou elle, je le répète, sera en poste pour moins qu’un an. C’est quand même près de 15 000 $ par jour en taxes qui seraient dépensés pour qu’un nouvel élu prenne place pour 11 mois», ajoute celui qui a œuvré au sein de l’appareil municipal depuis 2016.

Un budget de fonctionnement déjà discuté et analysé par l’administration

De surcroît, lors de l’arrivée du nouvel élu, l’analyse entourant le budget de fonctionnement 2021 de la Ville de Drummondville sera grandement avancée. Selon Mathieu Audet, l’arrivée en poste en octobre de la mairesse ou du maire ne lui permettra pas d’établir ses couleurs quant à la répartition budgétaire de la Ville : «Avec des élections qui se tiendront en octobre, la nouvelle mairesse ou le nouveau maire n’aura pas le temps voulu afin de partager clairement sa vision concernant la répartition budgétaire pour la prochaine année. Dans le cadre d’un mandat de 4 ans ou encore en participant aux processus budgétaires liés à l’année en cours, il aurait été possible de mettre en application certains projets que je souhaite proposer dans le cadre de ma campagne. Il serait très malhonnête pour tout éventuel candidat de mentionner que l’on peut réaliser ses promesses selon le contexte actuel, soit dans le cadre d’un mandat de moins d’un an alors que presque tout est décidé, considérant que le nouvel élu entrera en poste en octobre», exprime Mathieu Audet.

Une porte ouverte pour le futur

Dans sa lettre ouverte, nous pouvons lire que Mathieu Audet ne ferme aucunement la porte à une éventuelle implication au sein de la Ville de Drummondville, lui qui est reconnu comme étant actif au sein de la communauté drummondvilloise : «C’est important pour moi de dire que le dénouement de cette aventure me déçoit grandement, mais ça ne signifie pas que nous ne pourrons bâtir, un jour, une maison qui nous ressemble. J’étais, suis et serai toujours impliqué, donnerai toujours de mon temps pour diverses causes auxquelles je crois. Je sais qui je suis et je sais que les raisons qui m’ont mené à me présenter aux élections en février 2020 étaient nobles. Le contexte a tellement changé, il était important pour moi de partager aux citoyen.nes mon analyse de la situation et de suivre, comme j’en ai l’habitude, mes principes», termine le Drummondvillois de 31 ans.

Finalement, Mathieu Audet tient à remercier toutes les personnes qui se sont impliquées, de près ou de loin, au sein de la campagne électorale printanière : «Je veux dire merci aux gens qui ont, à mes côtés, travaillé pour le bien collectif. J’ai pu côtoyer des personnes qui sont, tout comme moi, fières de leur municipalité et de ses atouts. J’ai été très bien épaulé depuis le premier jour, et je ne peux qu’en être reconnaissant. Et aux citoyennes et citoyens qui m’ont écrit, mentionné de bons mots, merci! Vous aviez raison de croire en ma candidature et en les raisons qui la motivaient. Je suis et serai toujours quelqu’un d’intègre et de principes, et permettez-moi de vous dire que vous pourrez toujours compter sur moi, quel que soit mon rôle», termine Mathieu Audet.

 

 

  «Mathieu Audet : je ne vous remercierai jamais assez»
Dans le cadre des élections partielles à la mairie de Drummondville – lettre ouverte

Je vous prie de me permettre de vous partager mes différentes réflexions, au sein de cette lettre, concernant les prochaines élections municipales partielles qui devraient avoir lieu le 4 octobre 2020.

D’emblée, il importe de qualifier l’amour que j’ai pour Drummondville et les différents aspects que forment sa dynamique communauté. On me connait comme quelqu’un qui entretient une fierté hors du commun lorsque je pense à nos paysages, à nos entrepreneurs, jeunes et moins jeunes, à la beauté qui émerge lorsque l’on regarde les exploits réalisés par nos bâtisseurs ou nos jeunes familles qui font de Drummondville le tableau extraordinaire qui nous est permis de contempler aujourd’hui.

Permettez-moi également de mentionner que l’on me connait aussi comme quelqu’un d’authentique et qui agit toujours avec transparence. C’est donc avec cette intégrité que je vous entretiendrai sur mes pensées les plus vraies, sans détour, sans zones grises, quant aux prochaines élections municipales partielles. Je vous prie de me croire : on ne peut, lorsque l’on entretien de telles valeurs, agir en dépit de cette passion qui nous anime. On ne peut être dirigé par son égo ou encore motivé par des objectifs personnels. On ne peut souhaiter être Maire que dans le but de s’en targuer. Finalement, je vous assure que la seule avenue possible pour moi était d’occuper le rôle de Maire afin de travailler pour le bien collectif, pour les intérêts de l’ensemble de nos gens, ou encore pour contribuer au dynamisme que l’on connait de la ville que vous et moi chérissons.

Et ça, c’était difficile à concevoir pour la prochaine année. Voici pourquoi.

Plus de 500 000 $ pour moins d’un an

Il importe grandement de savoir que les prochaines élections partielles municipales coûteront près d’un demi-million de dollars aux contribuables, si ce n’est pas plus, considérant les mesures sanitaires qui seront imposées étant donné l’actuelle pandémie que nous vivons. La démocratie n’a pas de prix, je le comprends. C’est probablement la raison première qui a fait en sorte que la ministre a pris la décision d’obliger les Villes à tenir des élections municipales partielles.

Par contre, l’argent se fait rare. Des services ont dû être coupés, des projets, reportés, et je suis persuadé que l’équipe de la trésorerie à la Ville, le service des finances, a dû faire maintes manœuvres afin d’équilibrer le budget. Au moment où un comité national se penche sur l’organisation des élections municipales en 2021, n’est-il pas précipité d’obliger les Villes à organiser des élections alors que les candidates et candidats ne connaissent ni les règles, ni les normes qui seront mises en place?

Si le contexte que nous connaissons présentement reste inchangé, nous pouvons penser que deux élections successives coûteront près d’un million de dollars aux contribuables drummondvillois, étant donné l’ajout mesures sanitaires entourant les différentes périodes électorales. C’est tout de même un montant très important qui sera dépensé. Je comprends que la démocratie a son importance, je ne le nierai jamais, mais il s’agit d’élections partielles où maintes mesures sanitaires sont mises de l’avant : pour moi, c’est complètement différent d’une période électorale générale.

Les grands projets de la Ville seront déjà adoptés, le budget, déjà longuement discuté

Avec des élections qui se tiendront en octobre, la nouvelle mairesse ou le nouveau maire n’aura pas le temps voulu afin de partager clairement sa vision concernant la répartition budgétaire pour la prochaine année. Dans le cadre d’un mandat de 4 ans ou encore en participant aux processus budgétaires liés à l’année en cours, il aurait été possible de mettre en application certains projets que je souhaite proposer dans le cadre de ma campagne. Il serait très malhonnête pour tout éventuel candidat de mentionner que l’on peut réaliser ses promesses selon le contexte actuel, soit dans le cadre d’un mandat de moins d’un an alors que presque tout est décidé, considérant que le nouvel élu entrera en poste en octobre. Des élections partielles en mai, juin, juillet ou même août auraient pu permettre au nouvel élu d’exprimer son avis par rapport au plan triennal d’immobilisation. En octobre? Il faut s’avouer que ce sera fort difficile… Suis-je alors parfaitement à l’aise de me présenter à la mairie? Je dois vous répondre par la négative, considérant les coûts importants que comportera la période électorale.

Une motivation pour ma communauté qui n’a cessé de croître

Ça me brise le cœur d’écrire cette lettre. J’ai reçu maints mots d’encouragement, maints appuis de plusieurs, et je crois fermement en notre dynamisme, en la communauté drummondvilloise, comme je croyais à ce que nous proposions, tous ensemble, dans le cadre de notre campagne printanière. Je connais le bien-fondé de notre démarche en resterai toujours fier. Il faut savoir écouter ses principes et ses valeurs pour rester heureux, pour ne pas regretter. C’est ce que je fais, alors qu’une décision m’apparait possible : écouter mes principes, suivre le gros bon sens et accepter la situation, plus que pénible, dans laquelle nous nous retrouvons.
Et cette décision, je dois la prendre maintenant. Je choisis de vous dresser un portrait clair de la situation et à contrecœur, de ne pas me présenter aux prochaines élections municipales partielles.
Et si l’opportunité n’a cette fois-ci pas frappé à ma porte, ça ne signifie pas que nous ne pourrons bâtir, un jour, une maison qui nous ressemble.

D’un citoyen de cœur,
Mathieu Audet

Éric Beaupré
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