Paramédics et campagne électorale au Québec : « Nous souhaitons éviter d’autres drames et mieux protéger le public »

Paramédics et campagne électorale au Québec : « Nous souhaitons éviter d’autres drames et mieux protéger le public »
© Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

À quelques jours de la fin de la campagne électorale au Québec, la Corporation des paramédics du Québec dit vouloir mieux protéger le public et éviter que ne se reproduisent d’autres drames comme ceux qui se sont déroulés récemment au Québec.

« Les paramédics veulent et peuvent en faire plus pour accélérer et optimiser la prise en charge des patients. Cependant, cela nécessite une remise en question de l’organisation du travail actuellement en place. La refondation du système de santé et l’amélioration de la première ligne de soins ne pourra pas se faire sans les paramédics » a souligné d’entrée de jeu le directeur général de la Corporation des paramédics du Québec, Nicolas Morin.

Un Ordre pour régler le désordre

« Depuis trop longtemps maintenant, et encore récemment, la question des délais de prise en charge de patients et des temps d’attente dans les urgences font les manchettes sans que la situation ne soit concrètement corrigée. Des drames sont survenus. Depuis plusieurs années maintenant, la Corporation des paramédics du Québec a offert au gouvernement et aux différents partis politiques des solutions simples et concrètes, dont l’encadrement professionnel des paramédics par la création d’un ordre professionnel. Cela permettrait de pleinement contribuer au système et à plus efficacement et équitablement prendre en charge des patients partout sur le territoire du Québec » a poursuivit M. Morin.

« Chauffeurs d’ambulance, un non-sens » !

Bien qu’ils soient dûment formés pour poser différents actes médicaux, à l’heure actuelle les paramédics ne peuvent participer, à titre d’exemple, au traitement des cas non urgents au domicile des appelants ou de faire du référencement en milieu hors hospitalier. « Alors que nous sommes formés pour tout ça, pour l’instant nous avons l’impression que nous sommes toujours considérés comme des transporteurs de patients et non des cliniciens comme nous le sommes réellement. C’est un non-sens ! Les québécoises et québécois sont actuellement privés de soins hautement prioritaires à cause de tiraillements administratifs au sein de l’appareil gouvernemental. Quand est-ce que le bon sens va prévaloir ? Partout au Canada, les paramédics en offrent beaucoup plus qu’au Québec, ils sont d’ailleurs majoritairement sous l’égide d’Ordres professionnels autogérés. Pourquoi est-ce que les québécoises et les québécois ne peuvent-ils pas obtenir les mêmes services qu’ailleurs au Canada ? » demande la Corporation en interpellant les différents partis.

75% de la population est favorable. Suspension du Programme de soins préhospitaliers d’urgence avancés : une incurie gouvernementale.

Alors que, selon deux sondages menés par la corporation auprès de la population paramédicale et du grand public, 80% des ressources paramédicales sont favorables ou très favorables à la création d’un ordre professionnel des paramédics et que 75% des répondants du grand public pensent que ces derniers pourraient jouer un plus grand rôle dans la prestation de soins de santé, les admissions au Programme de soins préhospitaliers d’urgence avancés, annoncé par le Ministère de la Santé et des services sociaux en 2016, sont suspendues. « Il s’agit-là d’une preuve additionnelle de l’incurie de la machine gouvernementale dans ce dossier. Ce programme, offert depuis 2016, donnait une formation avancée aux paramédics pour qu’ils soient en mesure de poser des actes de pointes plus rapidement aux patients afin de réduire la mortalité et la morbidité.

« L’idée de se dépêcher à aller rapidement à l’hôpital pour avoir des soins est depuis longtemps révolue dans tout pays industrialisés. Le concept d’accès à des soins avancés à domicile est depuis longtemps bien implanté partout dans le monde. Nous avons la chance d’avoir des cliniciens formés par la faculté de médecine de l’Université de Montréal, un programme félicité de nos pairs des autres provinces et nous mettrions fin à cela? Cela n’a aucun sens et doit être corrigé immédiatement. À l’image des infirmières praticiennes spécialisées qui récemment ont vu leur champ de pratique élargi au bénéfice de la population, nos paramédics auraient pu en faire plus » de poursuivre le directeur général de la corporation.

Un échéancier précis

Les paramédics occupent le 2e rang du palmarès des professions qui inspirent la confiance. « Pourquoi est-ce si compliqué d’offrir le meilleur aux québécoises et aux québécois ? Alors que la Corporation des Paramédics du Québec demande de transiter vers l’encadrement professionnel par la création du Collège des Paramédics du Québec, quel parti offrira un échéancier précis pour mettre en place de façon prioritaire ce qu’il faut pour reconnaître, au même titre que tous les autres professionnels de la santé, l’apport essentiel des paramédics à l’offre de soins au Québec ? Face aux enjeux auxquels est actuellement confronté notre système de santé, le temps presse. Il est maintenant grand temps de faire confiance aux paramédics et de leur laisser jouer leur rôle » de terminer M. Morin.

Éric Beaupré
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