DRUMMONDVILLE
« C’était le but du tout premier projet de loi déposé par le Bloc Québécois, en 1990. Déjà à l’époque, le fédéral accusait un sérieux retard sur le Québec, qui a fait adopter une loi afin d’interdire le recours aux travailleurs de remplacement en 1977. En 2023, les libéraux sont littéralement 46 ans en retard pour le droit des travailleurs ! C’est une avancée pour les droits des travailleurs, mais surtout un retard récupéré. Il faudra maintenant travailler rapidement pour que le projet de loi soit en vigueur sans plus tarder. Dix-huit mois après la sanction royale c’est beaucoup trop long : il faut que justice soit faite pour les travailleuses et travailleurs », a fait valoir M. Champoux.
En 33 ans et 11 projets de loi, les libéraux et les conservateurs ont tour à tour bloqué les projets de loi du Bloc. Dans cette même législature, le Bloc Québécois avait d’ailleurs déposé le projet de loi C-276 en mai 2022.
« La lutte, ce sont les groupes syndicaux et le Bloc qui l’ont menée, à charges répétées, avec la force de nos convictions. Le projet de loi aura notamment une incidence au conflit au port de Québec, qui perdure depuis un an et où l’administration a recours à des travailleurs de remplacement, en toute légalité, en vertu de la législation fédérale actuelle », a souligné Louise Chabot.
« Le recours aux travailleurs de remplacement vient directement affaiblir l’ultime moyen de pression que constitue la grève pour les travailleurs. Sous le code fédéral, les conflits de travail sont en moyenne deux fois plus longs que sous celui du Québec. Le recours aux travailleurs de remplacement lors d’un conflit de travail ne vient que rehausser la tension entre les parties plutôt que susciter le déblocage d’une négociation. Nous comptons bien talonner le gouvernement jusqu’au bout et travailler en comité le projet de loi déposé aujourd’hui afin qu’il devienne rapidement loi », a conclu Martin Champoux.