DRUMMONDVILLE
À la lumière des données du Rapport sur le marché locatif 2024 publié par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) et le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) tirent la sonnette d’alarme.
Ces organismes pressent le gouvernement du Québec d’instaurer des mesures fortes pour freiner l’explosion des loyers, une crise qui affecte gravement les locataires de toutes les régions de la province.
Malgré une légère hausse du taux d’inoccupation, les loyers au Québec ont continué de grimper à un rythme alarmant. Selon le rapport de la SCHL, l’augmentation des loyers atteint des sommets historiques dans toutes les régions métropolitaines de recensement (RMR). À Drummondville, les locataires ont subi une hausse de 14,08 %, tandis que Trois-Rivières (13,79 %) et Saguenay (13,56 %) suivent de près. Dans les régions rurales, la situation est tout aussi dramatique avec des hausses record à Prévost (21,71 %), Marieville (20,63 %), et Victoriaville (15,84 %).
« Partout au Québec, les locataires sont pris•es à la gorge par des augmentations insoutenables. Tant que des mesures de contrôle obligatoires, comme un registre public des loyers et un plafonnement des hausses annuelles, ne seront pas mises en place, la flambée continuera », avertit Cédric Dussault, porte-parole du RCLALQ.
Une tendance de fond et des hausses cumulées
Depuis trois ans, toutes les RMR ont connu des augmentations supérieures à 20 %, certaines allant jusqu’à 50 %. Par exemple, les loyers à Granby ont grimpé de 46,8 %, tandis que Shawinigan enregistre une hausse de 41,09 % sur la même période. Dans les quartiers centraux de Montréal, comme Rosemont-La Petite-Patrie, les hausses atteignent 54,8 % en trois ans, dont 32,87 % cette année.
Le FRAPRU souligne que la diminution des logements à bas loyer aggrave cette crise. « Non seulement le loyer moyen a augmenté de 9,4 % en un an, mais les logements à bas coûts sont devenus pratiquement inexistants », déplore Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU. Le loyer moyen au Québec est passé de 760 $ par mois en 2018 à 1119 $ en 2024, soit une hausse de 47,2 %.