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Rapport sur le marché locatif de la SCHL : le RCLALQ et le FRAPRU réclament un contrôle urgent face à l’explosion des loyers

Rapport sur le marché locatif de la SCHL : le RCLALQ et le FRAPRU réclament un contrôle urgent face à l’explosion des loyers
À Drummondville, où les locataires subissent une hausse record de 14,08 %, cette crise locative révèle des disparités qui frappent durement les ménages les plus vulnérables @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

À la lumière des données du Rapport sur le marché locatif 2024 publié par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) et le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) tirent la sonnette d’alarme.

Ces organismes pressent le gouvernement du Québec d’instaurer des mesures fortes pour freiner l’explosion des loyers, une crise qui affecte gravement les locataires de toutes les régions de la province.

Malgré une légère hausse du taux d’inoccupation, les loyers au Québec ont continué de grimper à un rythme alarmant. Selon le rapport de la SCHL, l’augmentation des loyers atteint des sommets historiques dans toutes les régions métropolitaines de recensement (RMR). À Drummondville, les locataires ont subi une hausse de 14,08 %, tandis que Trois-Rivières (13,79 %) et Saguenay (13,56 %) suivent de près. Dans les régions rurales, la situation est tout aussi dramatique avec des hausses record à Prévost (21,71 %), Marieville (20,63 %), et Victoriaville (15,84 %).

« Partout au Québec, les locataires sont pris•es à la gorge par des augmentations insoutenables. Tant que des mesures de contrôle obligatoires, comme un registre public des loyers et un plafonnement des hausses annuelles, ne seront pas mises en place, la flambée continuera », avertit Cédric Dussault, porte-parole du RCLALQ.

Une tendance de fond et des hausses cumulées

Depuis trois ans, toutes les RMR ont connu des augmentations supérieures à 20 %, certaines allant jusqu’à 50 %. Par exemple, les loyers à Granby ont grimpé de 46,8 %, tandis que Shawinigan enregistre une hausse de 41,09 % sur la même période. Dans les quartiers centraux de Montréal, comme Rosemont-La Petite-Patrie, les hausses atteignent 54,8 % en trois ans, dont 32,87 % cette année.

Le FRAPRU souligne que la diminution des logements à bas loyer aggrave cette crise. « Non seulement le loyer moyen a augmenté de 9,4 % en un an, mais les logements à bas coûts sont devenus pratiquement inexistants », déplore Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU. Le loyer moyen au Québec est passé de 760 $ par mois en 2018 à 1119 $ en 2024, soit une hausse de 47,2 %.

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Les indices du TAL : un cercle vicieux

Les hausses sont en partie alimentées par les indices publiés par le Tribunal administratif du logement (TAL), qui étaient de 4 % en 2024, le plus élevé en 30 ans. Ces indices, calculés sur la base de l’Indice des prix à la consommation (IPC), créent un cercle vicieux : plus les loyers augmentent, plus les indices du TAL sont élevés, ce qui justifie de nouvelles hausses.

« La méthode de calcul du TAL contribue à alimenter l’inflation des loyers. Sans une réforme de ce mécanisme, cette spirale ne cessera pas », ajoute Cédric Dussault. Avec des indices prévus encore plus élevés en 2025, la pression sur les locataires continuera de s’intensifier.

Des mesures urgentes demandées

Pour freiner cette crise, le RCLALQ et le FRAPRU demandent :

  • Un gel immédiat des loyers en attendant l’instauration de mesures de contrôle obligatoire.
  • La création d’un registre des loyers et un plafonnement des hausses.
  • Un réinvestissement massif dans le logement social, incluant des coopératives et des habitations à loyer modique (HLM).

« Les efforts gouvernementaux doivent se concentrer sur le logement social, qui échappe à la logique du marché privé », insiste Véronique Laflamme. Le FRAPRU réclame la construction de 10 000 logements sociaux par an pour répondre aux besoins criants des ménages à faible revenu.

Une pénurie qui frappe les plus vulnérables

La pénurie de logements locatifs reste un enjeu majeur. Dans certaines villes, comme Saint-Georges ou Mont-Tremblant, le taux d’inoccupation est proche de 0 %. Les logements abordables (moins de 999 $ par mois) sont les plus rares, affectant principalement les ménages à faible revenu.

« La stratégie actuelle, axée sur le marché privé, ne répond pas aux besoins des plus vulnérables. Seul un virage vers le logement social permettra de résoudre la crise », conclut le FRAPRU.

Avec une crise qui s’aggrave chaque année, les locataires et les organismes de défense attendent des actions concrètes et immédiates de la part des gouvernements fédéral et provincial.

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Éric Beaupré
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