DRUMMONDVILLE
Les participants pourront s’appuyer sur le document « La sécurité incendie au Québec : état des lieux », qui présente une évaluation approfondie de la sécurité incendie au cours des 25 dernières années. Tous les acteurs concernés sont invités à exprimer leurs points de vue sur les divers enjeux en matière de sécurité incendie, notamment la formation des pompières et des pompiers, l’encadrement légal, l’organisation des services de sécurité incendie, le rôle du citoyen, la prévention et la sensibilisation du public, l’attraction et la fidélisation du personnel ainsi que l’harmonisation des responsabilités des divers intervenants en sécurité incendie.
La période de consultations débutera le 17 juin 2024. Les citoyens pourront aussi répondre à des questions par l’entremise du site Consultation Québec jusqu’au 1er octobre 2024. Les partenaires clés en sécurité incendie seront quant à eux invités à déposer des mémoires au ministère de la Sécurité publique, et auront jusqu’au 1er novembre 2024 pour le faire.
« Le milieu de l’incendie s’est transformé au cours des 25 dernières années, ce qui soulève des questions sur le rôle des pompiers qui, je le rappelle, servent notre collectivité de façon remarquable, » mentionne François Bonnardel, ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la région de l’Estrie. « C’est donc le temps d’amorcer une profonde réflexion dans le but de répondre plus adéquatement aux défis d’aujourd’hui. J’invite la population et les partenaires du milieu à participer en grand nombre à cet exercice, qui contribuera à améliorer et à réformer nos pratiques en matière de sécurité incendie. »
« La sécurité incendie au Québec : état des lieux » constitue le point de départ d’une démarche qui permettra d’apporter un éclairage contemporain sur l’état de la sécurité incendie au Québec et de dégager des orientations qui guideront le gouvernement du Québec dans la mise en œuvre des changements qui seront jugés nécessaires. Il se décline en quatre chapitres qui abordent différents aspects : l’organisation de la sécurité incendie, le bilan, le contexte actuel dans lequel évoluent les services de sécurité incendie, et les défis à relever.
Des questions importantes sur la consultation et la situation actuelle dans la MRC de Drummond et plusieurs municipalités du Québec
Il est essentiel de se pencher sur les questions entourant la consultation et la situation actuelle dans la MRC de Drummond ainsi que dans plusieurs municipalités du Québec.
La pression est énorme pour certaines municipalités et directeurs de services d’incendie qui n’arrivent plus à redresser la situation. Les décisions du passé mettent aujourd’hui les services d’incendie au pied du mur dans certains secteurs de la province.
Cependant, de nombreux pompiers et directeurs de services d’incendie n’hésitent pas à dire qu’il est difficile, voire impossible, pour de nombreuses petites municipalités de 500, 1 000 ou 2 000 habitants de se conformer aux exigences actuelles du ministère de la Sécurité publique en matière de schéma de couverture de risque. Drummondville ne fait pas exception à cette situation et fait partie des quelques dizaines de municipalités qui doivent actuellement présenter un plan conforme au MSP.
Les décisions, surtout les mauvaises, ont été repoussées, et les pratiques qui auraient dû être maintenues à jour ou mieux administrées ont été négligées. Aujourd’hui, la facture arrive d’un coup, et ce sont les citoyens qui se retrouvent avec une charge beaucoup trop lourde à couvrir, tandis que les services d’incendie se trouvent dans l’incapacité de se conformer. On voit des casernes désuètes, des camions incendie non conformes et des pompiers qui ne répondent plus aux normes actuelles. Voilà le tableau et la situation auxquels sont confrontées plusieurs MRC et municipalités aujourd’hui, » s’accordent à dire les différents pompiers et directeurs consultés par le Vingt55.
Les besoins des municipalités en incendie sont bien au-delà des besoins que pourraient évaluer ou estimer les citoyens. Lors des inspections de prévention, plusieurs citoyens mentionnent que les détecteurs d’incendie ou de monoxyde de carbone devraient être fournis par les propriétaires ou constructeurs, que des extincteurs devraient être obligatoires aux frais des propriétaires pour chaque appartement, ou encore que d’autres services comme ceux des premiers répondants devraient être obligatoires pour les différents services incendie.
Des besoins ou services proposés par des citoyens mais qui ont un coût, soulèvent quelques intervenants consultés par le Vingt55, qui estiment que la consultation devrait d’abord être menée auprès des services incendie, qui ont non seulement une expertise importante mais aussi une idée réelle des besoins et des coûts.
Faire autrement, c’est ouvrir la porte à des besoins coûteux pour les municipalités et inévitablement la facture sera refilée aux citoyens, de s’entendre à dire certains pompiers et directeurs de services incendie. La centralisation des services incendie est une option intéressante pour certaines municipalités voire inévitable, expriment déjà de nombreux intervenants des services incendie. Il s’agit surtout de bien faire les choses en évaluant les coûts et surtout de laisser les professionnels en services incendie se prononcer, affirment de nombreux pompiers et chefs incendie de la région.
De son côté, le chef et directeur incendie de Notre-Dame-du-Bon-Conseil et Saint-Léonard-d’Aston, Frédéric Marcotte, voit la consultation populaire d’un bon œil.
« En effet, en 25 années plusieurs choses ont évolué et le domaine de l’incendie en fait partie. De plus, tel que mentionné par le ministre, l’expertise des services incendies et des municipalités devra être entendue car il ne faut pas oublier que le Québec comporte des milieux très disparates et que les réalités diffèrent énormément d’une municipalité à l’autre, » précise M. Marcotte en entrevue au Vingt55.
Schéma de couverture de risque : La MRC de Drummond toujours en attente de la réponse du ministre de la Sécurité publique
Il faut savoir que ces schémas sont utilisés pour prévoir les besoins en effectifs des services de sécurité incendie afin qu’ils puissent adéquatement répondre en cas de sinistre. Le Conseil provincial du secteur incendie SPQ-SCFP (CPSI) exprime sa profonde inquiétude face à ces faits rapportés par le journaliste.
À Drummondville, comme le rapportait Le Vingt55, la situation inquiète de nombreuses entreprises et citoyens dans la MRC de Drummond.
Après le départ de M. Christopher Hardy, qui agissait en tant que responsable et coordinateur pour le dépôt du schéma de couverture de risque en incendie pour la MRC de Drummond, la MRC a annoncé que Mme Christine Labelle avait pris le relais. Mme Labelle, qui avait refusé de commenter le dossier et les demandes d’entrevue du Vingt55, assurait cependant que le dossier progressait efficacement et que les discussions avançaient avec le ministre de la Sécurité publique (MSP). Selon les informations obtenues par Le Vingt55, quelques kilomètres de territoire restent toujours à évaluer afin de satisfaire aux normes du MSP.
La Direction générale de la MRC de Drummond a précisé, par l’entremise de la mairesse de Saint-Majorique-de-Grantham et préfète de la MRC de Drummond, Line Fréchette, que la nomination de Mme Labelle au poste de coordonnatrice et chargée du projet de schéma à la MRC de Drummond, suite au départ de M. Hardy, permettrait à Mme Labelle de faire avancer les dossiers efficacement avec l’aide des conseillers du ministre de la Sécurité publique. Cependant, il n’a pas été possible de connaître les orientations et qualifications de Mme Labelle dans ces fonctions, ni l’avancée du dossier et la raison du départ de M. Hardy, laissant toujours, pour le moment, la MRC de Drummond sans schéma de couverture conforme.
En effet, selon des informations et des documents obtenus par Le Vingt55, ainsi qu’une correspondance datée du 5 octobre 2023, des modifications à la loi sur la sécurité incendie relatives au schéma de couverture des risques sont entrées en vigueur. Le dernier schéma de couverture soumis n’a pas été accepté par le ministère de la Sécurité publique (MSP), laissant ainsi la MRC de Drummond et les municipalités sans protection.
La MRC de Drummond a, dit-elle, pris la situation très au sérieux afin de répondre le plus rapidement possible aux normes exigées par le MSP après le dernier refus.
En effet, comme le confirmait également M. Jean Dufresne du service des communications de la MRC de Drummond en entrevue au Vingt55 en mai dernier, la direction générale et les employés ont mis les bouchées doubles pour réunir les conditions gagnantes et satisfaire les normes et exigences du MSP.
Le cabinet du ministre de la Sécurité publique du Québec, contacté par Le Vingt55, avait confirmé la situation et que la municipalité ne bénéficie plus de l’immunité ministérielle en matière de sécurité incendie. La récente modification de la loi exige que les autorités régionales révisent leur schéma dans les 8 ans suivant son introduction, avec une mise en vigueur de la version révisée dans les 10 ans. Le schéma de couverture des risques, selon un document de la MRC datant du 5 octobre 2023, n’a pas été révisé dans le délai prescrit.
La MRC a confirmé le 17 mai dernier que le document récemment transmis au MSP devrait mieux correspondre aux normes et exigences.
« Le document a été soumis avec l’approbation des 18 municipalités de la MRC, » confirme M. Dufresne. « Il ne reste plus maintenant qu’à attendre la décision du MSP, qui sera rendue, nous l’espérons, dans les meilleurs délais, » d’ajouter M. Dufresne.
Toujours selon les informations récentes obtenues par le Vingt55 et confirmées par la MRC de Drummond, les 18 municipalités de la MRC de Drummond ont entériné le plus récent document transmis et soumis au MSP, qui devra à son tour approuver ou non le nouveau schéma de couverture de risques proposé par la MRC de Drummond.