Sextorsion et photos compromettantes : de nombreux Drummondvillois piégés après avoir partagé des photos intimes

Sextorsion et photos compromettantes : de nombreux Drummondvillois piégés après avoir partagé des photos intimes
@ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

De nombreux Drummondvillois tombent chaque semaine victimes de sextorsions. Les âges des victimes varient autant que les méthodes employées pour les piéger. Les fraudeurs déploient une multitude de techniques pour cibler aussi bien les hommes que les femmes, jeunes et moins jeunes. Ainsi, même avec les meilleures intentions ou pas, vous pourriez être pris au piège d’un arnaqueur. Et selon votre âge, vous pourriez même être accusé de production, distribution ou possession de pornographie juvénile.
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Vous l’aurez deviné, « sextorsion » n’est pas un terme employé pour désigner une pratique ou technique sexuelle. En réalité, il décrit un acte de cybercriminalité visant à extorquer de l’argent ou des faveurs sexuelles d’une personne, contactée via Internet ou par messagerie texto, en menaçant de divulguer du contenu personnel à caractère sexuel

En effet, bien que deux personnes consentantes échangent théoriquement des photos de leurs parties intimes ou des gestes à caractère sexuel comme des séances de masturbation, des accusations pourraient être portées contre elles. Surprenant, n’est-ce pas ?

Entre adolescents, même volontairement et de façon consentante, il s’agit d’une infraction criminelle et des accusations pourraient être portées contre eux.

Si deux jeunes adolescents échangent des photos et vidéos lors d’une discussion en ligne enflammée avec consentement, il s’agit de production de pornographie juvénile, et les transmettre constitue également une infraction criminelle de distribution de pornographie juvénile, comme le confirme le porte-parole de la Sûreté du Québec, Louis Pillippe Ruel, en entrevue au Vingt55.

Dès l’instant où deux jeunes adolescents prennent des photos, de façon individuelle ou mutuelle, cela relève de la production de pornographie juvénile.

Il en va de même avec le fait de posséder ces images sur son téléphone, la possession de pornographie juvénile est également une infraction selon la loi, confirme le porte-parole.

À Drummondville, chaque semaine, hommes et femmes tombent dans ce piège bien connu des policiers et enquêteurs de la Sûreté du Québec, qui fait de nombreuses victimes, ici comme dans plusieurs villes de province confirme d’ailleurs Louis Phillipe Ruel porte-parole de la Sûreté du Québec en etrenvue au Vingt55.

Quelques Drummondvillois et Drummondvilloises ont, au cours des derniers mois, contacté le Vingt55 pour savoir quoi faire et dénoncer leur situation afin d’éviter que d’autres personnes ne tombent dans le piège.

Un adolescent a payé cher un moment qu’il croyait privé et intime avec une nouvelle rencontre sur Facebook. Un salarié a craint perdre son travail après avoir été menacé de voir ses photos publiées suite à une relation sexuelle virtuelle avec une jeune femme. Des photos d’un adolescent visionnant de son côté la séance mettaient l’homme dans une situation compromettante, accentuant le pouvoir des arnaqueurs.

Un autre stratagème de sextorsion s’est répété pour une jeune femme de 28 ans en couple à Drummondville, qui a vu un fraudeur lui soutirer plus de 8000$.

Un profil vient soudainement vous solliciter sur les réseaux sociaux avec un message engageant, une invitation à ajouter Messenger ou tout autre service de messagerie en ligne.

À Drummondville, un jeune adolescent qui a contacté le Vingt55 a déboursé plus de 2000$ en cartes prépayées avant d’informer ses parents de la situation. Piégé par un arnaqueur, il avait échangé des photos lors d’une conversation osée présumément avec une jeune femme avant de se voir réclamer initialement 300$. Il a finalement déboursé près de 2000$ avant d’aviser ses parents. Ces derniers ont contacté la police qui les a immédiatement conseillés de ne réaliser aucune transaction et de cesser tout échange avec les fraudeurs.

Une jeune femme a vécu une mésaventure similaire, après quelques messages, elle a échangé des photos et vidéos coquines avant d’être menacée par le fraudeur, qui voulait détruire son ménage en envoyant les images à sa famille. Après avoir déboursé 8000$, elle a compris que les menaces ne cesseraient pas et a finalement révélé la situation à son conjoint, qui l’a encouragée à rapporter l’arnaque aux autorités.

Les autorités ont peu de pouvoir face aux fraudeurs qui sont souvent à l’étranger ou qui se promènent d’un compte à l’autre avec des moyens technologiques suffisants pour les rendre difficiles à retracer.

La première chose à faire dans une telle situation est de ne pas répondre aux menaces et de ne pas payer, suggère le porte-parole de la Sûreté du Québec. Plus vous payez, plus l’arnaqueur ressentira votre désarroi, et rien ne l’empêchera de continuer, sans aucune garantie, peu importe le montant versé.

Malgré la gêne ou le malaise, la Sûreté du Québec et les autorités invitent les gens à ne pas garder le secret et à ne surtout pas s’isoler. C’est le levier des fraudeurs. Bien sûr, la meilleure façon d’éviter une telle situation est de ne pas partager d’images ou de ne pas s’exposer sur les réseaux sociaux ou tout autre moyen de télécommunication. Mais si le mal est fait, contactez les autorités pour éviter des pertes financières importantes, rappelle le porte-parole de la Sûreté du Québec.

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Éric Beaupré
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