DRUMMONDVILLE
Taux élevés de PFAS, le candidat à la mairie David Bélanger prend position, Waste Management commente l’analyse @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.
Cette sortie survient dans la foulée d’une enquête conjointe de Radio-Canada et étudié par le Vingt55, qui a révélé des données longtemps tenues confidentielles par la Ville, malgré les préoccupations croissantes des citoyens et d’experts en environnement.
Selon un dossier conjointement rendu public par Radio-Canada et consultée et étudié par le Vingt55, des données sensibles sur la présence de contaminants PFAS dans les eaux usées de Drummondville ont été révélées après plus de deux ans de démarches juridiques citoyennes.
Le Collectif d’action pour une rivière et un environnement sans site d’enfouissement (CA-PRESSE), dirigé par Pierre Isabelle, a mené une longue bataille devant la Commission d’accès à l’information du Québec pour obtenir la divulgation du rapport environnemental commandé en 2021 par la Ville de Drummondville.
« Ça nous choquait un peu. Pourquoi des analyses d’eau seraient confidentielles ? », a réagi Pierre Isabelle dans le reportage de Radio-Canada. « Ça confirme nos craintes : on fait face à des polluants dangereux. »
Le jugement a forcé la Ville à rendre publiques les données brutes révélant une concentration jugée « exceptionnelle » de contaminants PFAS dans les rejets liquides issus du site d’enfouissement de Saint-Nicéphore, exploité par Waste Management.
Un rapport resté secret, des concentrations inquiétante selon le regroupement
Le rapport, initialement commandé par l’ex-conseiller municipal Alain D’Auteuil, indique une concentration de 9900 nanogrammes par litre dans les eaux brutes, près du double du seuil le plus élevé mesuré ailleurs au Québec selon le ministère de l’Environnement. Même après traitement à la station municipale, les rejets contenaient 257 ng/l, contre une norme fédérale proposée de 30 ng/l pour l’eau potable.
Trois spécialistes consultés par Radio-Canada, dont Sébastien Sauvé (Université de Montréal) et Miriam Diamond (Université de Toronto), jugent ces niveaux préoccupants pour l’environnement et la santé publique, notamment à cause de l’épandage agricole des boues contaminées.
Malgré la publication des données brutes, les recommandations du rapport commandé par la Ville demeurent confidentielles, ce que déplore M. D’Auteuil :
« On finit par avoir plus de questions qu’au départ. Pourquoi la Ville persiste-t-elle à garder cela secret ? »
Le candidat à la mairie David Bélanger a réagi publiquement à la situation en réclamant plus de transparence et des actions immédiates, même en l’absence de normes provinciales.
« C’est une situation sérieuse, qui mérite toute notre attention. Il est impératif que le gouvernement établisse rapidement des normes claires et des seuils d’émission précis. En attendant, on ne doit pas rester les bras croisés. »
Il propose d’ouvrir un dialogue constructif avec Waste Management :
« Des mesures concrètes de réduction des contaminants peuvent être mises en place sans attendre l’intervention du gouvernement. »
En tant que maire, il s’engage à réclamer une réglementation rigoureuse, à s’assurer du respect des normes futures et à agir avec responsabilité environnementale.
« On se doit d’agir avec rigueur et responsabilité pour la santé de nos milieux de vie et de ceux qui les habitent. »
M. Bélanger plaide également pour une culture municipale plus ouverte « Une administration municipale doit partager l’information de façon proactive. Ces valeurs sont, à mes yeux, les fondements d’une gouvernance saine et responsable. »
Waste Management remet les données en question et défend sa gestion
Contacté par le Vingt55, Martin Duseault, représentant de Waste Management, a tenu à corriger certaines perceptions et conteste la présentation des données rapportées par certains médias et a tenu à clarifier plusieurs éléments soulevés dans le dossier ainsi que les inquiétudes exprimées par des citoyens et un ancien conseiller municipal.
M. Duseault a affirmé en entrevue au Vingt55 que les installations de Waste Management à Saint-Nicéphore disposaient d’un système de traitement de pointe, précisant que les eaux y étaient soumises à un double traitement : une première étape effectuée directement sur le site, suivie d’un second traitement à l’usine d’épuration municipale de Drummondville.
« Nos eaux sont traitées deux fois. Ce double traitement est bénéfique pour l’environnement », a-t-il soutenu, en ajoutant que l’usine municipale se trouvait en aval de la prise d’eau potable, ce qui constituait selon lui un filet de sécurité supplémentaire pour les citoyens de Drummondville.
Il a également précisé que la Ville de Drummondville, tout comme l’entreprise Waste Management, respectaient les normes environnementales en vigueur.
« Il n’y a pas d’impact sur le traitement des eaux usées municipales. Les normes sont respectées, et la qualité de l’eau est jugée satisfaisante par la Ville », a-t-il déclaré.
Interrogé sur les résultats mentionnés dans les rapports médiatiques, M. Duseault a exprimé ses doutes quant à leur origine :« Ces 9900 ng/l ? On ne m’a jamais montré la source exacte de ces données. »
Selon lui, les chiffres rapportés proviendraient de fragments de rapport sortis de leur contexte, ce qui aurait contribué à créer une image erronée de la situation.
Quant à l’absence de norme provinciale sur les PFAS, il a invité à la prudence dans l’interprétation des résultats :
« On parle d’un danger, mais par rapport à quelle norme ? Il n’y a pas encore de seuil établi au Québec. C’est difficile de dire si l’on contrevient à une règle qui n’existe pas encore. »
M. Duseault a conclu en précisant que Waste Management et la Ville de Drummondville effectuaient déjà des analyses régulières et ponctuelles, et qu’ils étaient en mesure d’agir si nécessaire :
« Si une norme environnementale était mise en place ou que des inquiétudes devaient survenir, nous agirions rapidement. Nous sommes tout à fait en mesure de proposer des solutions concrètes ou des ajustements pour corriger ou améliorer la situation. »

Taux élevés de PFAS, le candidat à la mairie David Bélanger prend position, Waste Management commente l’analyse @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.













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