Toujours sans pression d’eau : »C’est David contre Goliath» les citoyens de la Marconi font un rappel saisissant à la Ville

Toujours sans pression d’eau : »C’est David contre Goliath» les citoyens de la Marconi font un rappel saisissant à la Ville
@ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Lors de la séance du conseil de ville de Drummondville du 19 juin dernier nous avons constaté que le problème de la faible pression d’eau dans le quartier du Boisé de la Marconi est loin d’être réglé. Des citoyens se sont présentés pour exprimer leur désaccord avec la proposition de la Ville. Il faut savoir qu’en mai 2022, un programme de subvention pour l’installation de surpresseurs d’eau domestiques dans les maisons avait été mis sur pied par la Ville. Cette solution n’est pas la bonne aux yeux de la majorité des résidents du quartier.

« En fait la Ville nous propose d’installer des pompes dans chacune de nos maisons. La place d’une pompe de ce genre c’est sur le réseau d’aqueduc de la Ville. Plutôt que de corriger le problème, la solution de la Ville en crée de nouveaux. Bruits dans les maisons, coût d’utilisation et d’entretien, risques de fuite d’eau et ce n’est pas une solution durable pour préserver les ressources. De plus cela impose une dépense de plus de 2,000$ pour les citoyens qui paient déjà des taxes notamment pour le service de l’eau potable. Cette proposition est déconnectée des besoins exprimés par les citoyens », nous a mentionné Jean-Pierre Picard l’un des porte-paroles du groupe de citoyens.

Il est d’ailleurs intéressant de constater qu’à l’heure actuelle, aucun citoyen n’a fait de demande pour bénéficier du programme de subvention de surpresseurs domestiques mis en place il y a 1 an. Pour l’instant, ce programme de subvention a plutôt créé une forte vague de mécontentement, confirmant que la Ville n’est pas réellement à l’écoute des citoyens et de leurs besoins.

« Comme porte-parole du groupe, M. Picard et moi sommes régulièrement interpellés, par nos voisins du secteur qui nous encouragent à continuer à porter leur message d’insatisfaction auprès des élus et gestionnaires de la Ville. Les gens sont non seulement mécontents de l’accueil que nous réserve la mairesse mais également du manque de cohérence de la Ville dans l’écoute des citoyens » nous a mentionné M. Claude Pellerin.  

Pour bien démontrer leur message les citoyens ont déposé une affiche qui présente ’les gouttes qui font déborder le vase’. En fait, il s’agit d’une représentation visuelle de l’insatisfaction des citoyens à l’égard de la solution de la Ville.

Des bénévoles sont allés frapper aux 335 portes de résidences du secteur. De ce grand travail de mobilisation, 282 signatures de résidences ont été amassées ce qui représente 88% des répondants. Ces citoyens sont insatisfaits du programme de subvention et souhaitent l’installation d’un mini-surpresseur sur le réseau de la Ville payé à même le budget d’amélioration des infrastructures. Il est à noter que 39 citoyens ont refusé de signer la pétition ce qui représente 12% des répondants et que 14 résidents étaient absents lors du passage des bénévoles.

« Nous avons de la difficulté à suivre la cohérence des élus et gestionnaires de la Ville dans ses décisions. Nos bénévoles ont pris le temps de faire le tour de toutes les 335 résidences du secteur. Dans le dossier de la rue Fradet avec un taux de participation au sondage très faible de la population, les élus ont écouté la voix des citoyens. Dans le dossier du Festival des Internet la Ville a dépensé plus de 600,000$ en 2 ans sur la base d’un sondage fait par Léger et Léger. Dans notre dossier la voix citoyennes s’est clairement exprimée et les résultats sont saisissants. . Je ne comprends pas l’entêtement de la Ville à ne pas vouloir écouter les citoyens de la Marconi.» nous a mentionné Claude Pellerin l’un des porte-paroles du groupe de citoyens.

Monsieur Picard nous a dit s’inquiéter de l’exercice de la démocratie à Drummondville. « A travers le dossier de la pression d’eau j’ai découvert que les citoyens n’ont pas de tribune pour être écouté par les élus. A titre d’exemple, j’ai trois dossiers devant la Commission d’accès à l’information du Québec (CAI) parce que la greffière de la Ville nous refuse l’accès aux documents que nous demandons.

C’est David contre Goliath. La Ville est représentée par son avocat et moi je me représente moi-même.

Dans l’un des dossiers devant la CAI, la Ville refuse de me donner accès aux avis et recommandations qui ont été faits par des fournisseurs indépendants engagés par la Ville. Pourtant, ces fournisseurs sont disposés à me fournir l’information, mais pas la Ville. Que devenons nous comprendre de cette position ? Vous savez une audience devant la CAI c’est David contre Goliath. La Ville est représentée par son avocat et moi je me représente moi-même.

Nous sommes loin de la transparence et l’écoute que préconise publiquement madame la mairesse a mentionné l’un des porte-paroles du groupe de citoyens.

Pour elle et le Directeur général le dossier est clos. C’est immoral de devoir se rendre devant un tribunal administratif pour obtenir des études qui ont été payées par les citoyens. Et il y a sûrement des élus qui vivent un inconfort devant cette situation. En 2022, lors de la présentation de notre dossier, pour la majorité des élus, c’était leur premier mandat comme conseiller municipal. Ils peuvent avoir été intimidés par la prestance de la mairesse et du DG et ils peuvent être inconfortables de poser des questions sur notre dossier. Un an plus tard, avec l’expérience acquise, j’ose espérer qu’ils respecteront leur engagement d’écouter les citoyens et de ne pas craindre de poser des questions.»

‘ Depuis les derniers mois, à chaque fois que je me présente au Conseil pour poser une question, je suis contacté par une citoyenne ou un citoyen. Ces gens saluent ma détermination et veulent échanger sur leur dossier. J’ai passé plusieurs heures pour rencontrer ces gens et échanger sur nos défis avec la Ville. Bien que les points en litiges soient différents, les points communs entre nous sont le manque de transparence et l’absence de tribune pour échanger, discuter respectueusement et factuellement de nos dossiers avec les élus et les gestionnaires de la Ville. Notre seule tribune actuellement est la période de question où nous n’avons qu’une minute pour exposer le travail de plusieurs dizaines d’heures C’est mission impossible.

En conclusion M. Picard ajoute : « Devant l’injustice et l’incohérence il faut opposer la rectitude et le gros bon sens. C’est aberrant, aucun des élus, ni gestionnaires de la Ville ne sont venus visiter nos maisons pour voir ce que nous vivons au quotidien, personne. C’est tout de même étonnant pour des décideurs. Dans mon ancienne vie, j’avais une équipe d’ingénieurs sous ma supervision, c’était important pour moi de les écouter et lorsque j’entendais l’insatisfaction de mes clients j’enfilais mes bottes de travail et j’allais voir sur place la réalité des solutions mises en place pour me faire une idée. Vous savez en tout respect les plans d’ingénieur ne règlent pas tous les problèmes. Le gros bon sens a toujours sa place. »

Les citoyens de la Marconi demandent que leurs voix soient entendues et prises au sérieux. Nous comprenons qu’ils sont déterminés et ne se laissent pas démotiver par le manque d’écoute et les embûches de la Ville. Depuis le début du dossier, ils tendent la main aux membres du conseil municipal pour que la solution soit réellement discutée en toute transparence avec toutes les parties impliquées.

© Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Éric Beaupré
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