Un autre clocher disparaîtra du paysage : L’église St-Charles-Borromée mise en vente

Un autre clocher disparaîtra du paysage : L’église St-Charles-Borromée mise en vente
L'église St-Charles-Borromée mise en vente © Crédit photo : Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés

DRUMMONDVILLE

La Fabrique de la paroisse Saint-François d’Assise a décidé de mettre en vente le terrain, l’église et le presbytère Saint-Charles-Borromée. Le quartier familial et résidentiel situé sur la Rue Florette-Lavigne risque de voir disparaître son clocher ainsi qu’un pan de l’histoire du lieu de culte et du patrimoine religieux.

L’église St-Charles-Borromée mise en vente © Crédit photo : Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés

Cette décision a été prise à la suite d’une rencontre d’information et d’échange qui s’est déroulée le 30 janvier dernier en présence d’une quarantaine de paroissiens et paroissiennes. L’édifice fait partie de l’inventaire des lieux de culte du Québec et de l’inventaire du patrimoine culturel de la MRC de Drummond.

Mgr Daniel Jodoin, évêque du diocèse de Nicolet, donne son accord à cette mise en vente, étape déterminante dans ce processus, tout comme les paroissiens et paroissiennes présents l’ont fait lors de la rencontre d’information.

La Fabrique Saint-François d’Assise n’a plus les ressources financières pour conserver trois lieux de culte, ni pour effectuer des travaux majeurs requis à court et moyen terme. Nous considérons que nous pouvons relocaliser les célébrations, les rencontres de groupe telles que le cursillo et les animations du GPS (groupe de cheminement avec les familles et les jeunes) dans d’autres locaux de la paroisse. Nous croyons possible de retrouver et améliorer la convivialité estimée à Saint-Charles dans nos autres lieux, en apportant des modifications à nos aménagements.

Il y a quelques mois, nous avons commencé à discuter de la possibilité de mettre l’église en vente. Principalement, ce sont les coûts des travaux qui ont poussé cette décision, car il y a près de 350 000 $, voire plus, de travaux à réaliser à court et moyen terme, comme l’explique Jean-Luc Blanchette, curé de la paroisse Saint-François-d’Assise, en entrevue au Vingt55 pour commencer les travaux, il faudrait près de 200 000 $. Les surprises et les coûts imprévus peuvent rapidement faire grimper la facture, et nous devrons lever environ 500 000 $ pour assurer la réalisation complète des travaux et des réparations d’entretien, etc avance le curé Blanquette  Déjà, la collecte de fonds semble difficile à réaliser, car les gens et les citoyens sont confrontés à des difficultés sociales croissantes.

Les dégâts causés par l’eau et à la toiture, ainsi que les réparations nécessaires au clocher, sont des travaux urgents à réaliser, ajoute le curé Blanchette. « Nous allons bien sûr évaluer les possibilités et les offres qui seront faites », assure Jean-Luc Blanchette, exprimant des regrets quant à la nécessité de prendre cette décision. « Certains vestiges seront certainement conservés et pourront servir à d’autres fins. »

« Les temps sont certainement difficiles pour les églises », constate Marie Jutras-Côté, présidente de l’assemblée de la fabrique, tout en soulignant l’engagement des gens à soutenir l’église. Elle espère rallier la communauté et susciter un intérêt pour les événements marquants de l’histoire religieuse et communautaire. Marie Jutras-Côté envisage également de revoir les offres et types de cérémonies proposées pour les baptêmes ou premières communions, comme cela se faisait dans un passé récent.

« Est-ce que les églises pourraient rassembler les gens différemment ? », avance la présidente de l’assemblée de la fabrique. « Oui, assurément », comme le confirme aussi Jean-Luc Blanchette, qui souhaite préserver à la fois le patrimoine historique de l’église et sa vocation au sein de la communauté. « Nous envisagerons toutes les options, y compris une nouvelle vocation pour l’église ou la possibilité de construire des projets domiciliaires. »

« Toutes les options seront examinées et étudiées », confirme Jean-Luc Blanchette lors de l’entrevue avec Vingt55, exprimant son souhait de voir l’endroit continuer à servir sa communauté et les citoyens qui ont tant offert et partagé au sein de l’église. « Perdre un clocher, c’est un peu perdre un repère « , reconnaît le curé Blanchette, « mais nous devons être réalistes et comprendre que les temps changent, et que nous devons nous adapter en tant que communauté à notre époque

La Fabrique de la paroisse Saint-François d’Assise va procéder par offres d’achat sollicitées. Elle désire que le meilleur projet se réalise au bénéfice de la communauté. Les critères de la décision finale ne sont pas que monétaires. Les immeubles ne seront pas nécessairement vendus au plus offrant : les propositions des offrants devront préciser l’utilisation future des immeubles convoités et son lien avec la mission de l’église pour être considérées.

La mise en vente des immeubles devient effective en date d’aujourd’hui, 18 juin 2024.

Veuillez vous référer au document d’appel d’offre sur les immeubles, disponible par courriel ou directement à la réception du presbytère St-Frédéric,

L’église St-Charles-Borromée mise en vente © Crédit photo : Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés

Éric Beaupré
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