Une étude sur la décomposition cadavérique humaine au Centre-du-Québec

Une étude sur la décomposition cadavérique humaine au Centre-du-Québec
Mme Shari Forbes, professeure au Département de chimie, biochimie et physique de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), dirige le nouveau site extérieur de Recherche en Sciences Thanatologiques [Expérimentales et Sociales] (RESTES). @ Crédit photo Josée Beaulieu

DRUMMONDVILLE

Seul du genre au Canada, le laboratoire extérieur de recherche en thanatologie humaine de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), a démarré ses activités récemment, en accueillant les premiers corps humains destinés à l’étude de la décomposition cadavérique.

Seul du genre au Canada, le laboratoire extérieur de recherche en thanatologie humaine de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), situé à Bécancour, a démarré ses activités à la fin de l’été dernier, en accueillant les premiers corps humains destinés à l’étude de la décomposition cadavérique.

Portant le nom de site de Recherche en Sciences Thanatologiques [Expérimentales et Sociales], ou REST[ES], cette installation sécurisée en plein air permettra d’en apprendre davantage sur les processus physiques, chimiques et biologiques de la décomposition humaine en climat continental nordique, afin d’aider les forces policières dans leurs enquêtes sur les décès ou pour la recherche des personnes disparues.

« Les corps utilisés au site REST[ES] arrivent généralement dans les 24 à 48 heures après la mort. Ils proviennent de personnes qui ont généreusement choisi d’offrir leur dépouille spécifiquement pour ce projet, par le biais du programme de don de corps du Laboratoire d’anatomie humaine de l’UQTR. Les cadavres sont étudiés dans le plus grand respect des normes éthiques, sur des périodes pouvant s’étendre jusqu’à plusieurs années. Les restes sont ensuite incinérés et rendus aux familles », d’expliquer la professeure Shari Forbes, directrice de REST[ES] et chercheuse mondialement reconnue dans le domaine de la criminalistique.

Aménagé dans une forêt au sud du fleuve Saint-Laurent, le site REST[ES] est dédié à l’étude de la décomposition de cadavres humains et sera en activité l’année durant @ Crédit photo UQTR

Localisé sur un terrain de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour (SPIPB) – laquelle permet à l’UQTR d’utiliser les lieux sans frais –, le site REST[ES] occupe une superficie d’environ 1 600 m2 dans une zone isolée et boisée. Entouré d’une clôture sécurisée, il est sous surveillance constante afin d’assurer le bon déroulement des recherches ainsi que l’intégrité et le respect des donneurs.

Des retombées multiples

« Actuellement, il existe peu de données sur la façon dont se déroule la décomposition humaine dans des régions où les températures peuvent varier de – 40 °C à 40 °C. Grâce à nos recherches au site de REST[ES], réalisées tout au long de l’année, nous comprendrons mieux les événements et facteurs qui affectent les restes humains après la mort, sous de telles conditions climatiques. Nous pourrons aussi améliorer notre estimation du temps écoulé depuis un décès », note la professeure Forbes, qui est titulaire de la Chaire de recherche Canada 150 en thanatologie forensique.

Les travaux menés au site REST[ES] permettront de perfectionner les méthodes utilisées pour la recherche, la localisation, la récupération et l’identification des personnes disparues et des victimes d’homicides et de catastrophes. Le site REST[ES] servira également de lieu de formation pour les forces de l’ordre, les équipes de recherche et de sauvetage, les médecins légistes, les étudiants et les consultants en matière d’enquêtes médicolégales sur les décès.

Éric Beaupré
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