Une nouvelle étude donne un aperçu de la présence d’anticorps contre la COVID-19 dans la population adulte du Canada

Une nouvelle étude donne un aperçu de la présence d’anticorps contre la COVID-19 dans la population adulte du Canada
© Photo Éric Beaupré Vingt55. Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

La Société canadienne du sang et le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 du Canada publient les résultats initiaux de l’analyse effectuée sur 10 000 premiers échantillons de sang pour détecter la présence d’anticorps contre le SRAS-CoV-2.

Entre le 9 mai et le 8 juin 2020, moins de 1 % de ces échantillons comportaient des anticorps contre le nouveau coronavirus. Comme la présence d’anticorps indique qu’il y a eu infection au SRAS-CoV-2, les études populationnelles de ce genre permettent d’établir le nombre de personnes ayant vraisemblablement été exposées au virus.

Ces résultats donnent un premier aperçu général d’une étude que mène la Société canadienne du sang dans neuf provinces pour évaluer la présence d’anticorps contre le SRAS-CoV-2. Ils seront mis à jour lorsqu’elle aura terminé l’analyse des 37 800 échantillons de sang prélevés en mai et juin 2020. Par ailleurs, Héma-Québec aura bientôt les résultats pour le Québec, résultats qui sont essentiels pour dresser le portrait de la situation au pays, vu le nombre de cas qu’on enregistre dans cette province.

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Si ces premiers chiffres changeront d’ici quelques semaines – lorsque l’étude englobant les 10 provinces sera terminée -, la professeure Catherine Hankins, coprésidente du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19, estime que leurs implications méritent d’être présentées dès maintenant au public, puisque le déconfinement entraîne une hausse préoccupante des cas au pays.

« Ce qui est clair, c’est que seul un petit pourcentage d’adultes canadiens ont contracté le SRAS-CoV-2, indique-t-elle. Nous sommes encore majoritairement vulnérables à l’infection. Il faut accélérer le dépistage et la recherche des contacts partout au pays pour briser rapidement les chaînes de transmission et éviter que la propagation s’emballe. »

Le professeur David Naylor, coprésident du Groupe, abonde dans le même sens : « Ces données suggèrent qu’il y a plusieurs cas d’infection non détectés pour chaque cas confirmé au moyen d’un prélèvement ou d’un test basé sur l’ARN. Cela démontre le bien-fondé des directives de santé publique : porter un masque dans les lieux publics intérieurs, se laver souvent les mains et respecter l’éloignement physique avec les gens qui ne font pas partie de notre « cercle social » COVID-19. »

Même si le nombre de cas au sein de la population adulte canadienne est beaucoup plus élevé que ne le montrent les chiffres actuels, le professeur Timothy Evans, directeur administratif du Groupe, met en garde contre une surinterprétation de la réduction apparente des risques. « On peut déduire que chez les adultes au pays, le taux de mortalité découlant d’une infection au SRAS-CoV-2 se situe vraisemblablement plus près de 1 %, comparativement aux 8 % enregistrés jusqu’à maintenant chez les personnes ayant contracté la COVID-19 et pour qui la présence du virus a été confirmée en laboratoire. Mais il s’agit d’un virus hautement infectieux qui pourrait avoir des conséquences énormes si on lui permet de se propager, et nous ne faisons que commencer à comprendre que de nombreux survivants ont des symptômes à long terme. »

Les premiers résultats de la Société canadienne du sang et du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 représentent un premier pas vers une meilleure compréhension du taux d’infection à la COVID-19 au pays pour les décideurs. Les constats qui seront dégagés au fur et à mesure de l’analyse des échantillons par la Société canadienne du sang et Héma-Québec nous permettront de préciser nos connaissances et d’orienter plus efficacement les mesures de santé publique.

« Je souhaite remercier les Canadiens des sacrifices qu’ils ont faits pour aplatir la courbe lors de la première vague. Ces résultats sont le reflet d’un grand respect des mesures de santé publique, mais ils signifient aussi que la plupart des Canadiens demeurent vulnérables à l’infection, a déclaré l’honorable Patty Hajdu, ministre de la Santé. Comme on observe de nouveau une augmentation de cas, il est important que nous respections tous les directives de santé publique et que nous évitions les endroits bondés, les lieux où les contacts sont étroits et les espaces clos. »

Lorsque le gouvernement fédéral a mis sur pied le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 à la fin d’avril 2020, la Société canadienne du sang et Héma-Québec ont offert leur aide. La recherche sur les signes d’infection et d’immunité s’est alors concentrée autour du réseau canadien d’approvisionnement en sang.

Le choix était judicieux. Les centres de dons de sang sont de précieux alliés qui aident à dégager rapidement les tendances de maladies comme la COVID-19 dans la population générale. La Société canadienne du sang et Héma-Québec analysent régulièrement les dons de sang, notamment pour détecter les agents pathogènes qui peuvent se transmettre par transfusion (ce qui n’est pas le cas du SRAS-CoV-2, selon les données actuelles). Les deux organismes participent aussi régulièrement et activement à différents programmes de recherche éthique – comme celui-ci -, dont certains ont notamment porté sur la séroprévalence dans une optique d’orientation des politiques.

« La Société canadienne du sang est fière d’aider le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 à accomplir son mandat, affirme le Dr Graham Sher, chef de la direction de la Société canadienne du sang. Nous sommes en position privilégiée pour contribuer, en donnant de l’information sur la présence d’anticorps contre la COVID-19 chez un grand nombre de personnes partout au Canada, et cela relativement rapidement. C’est un privilège pour les donneurs de sang et le personnel de la Société, et une belle occasion de répondre à un besoin national d’une façon inédite. »

« Il est crucial de brosser rapidement le portrait du degré d’immunité dans la population pour orienter les mesures de santé publique, indique le Dr Marc Germain, vice-président aux affaires médicales et à l’innovation à Héma-Québec. Nous sommes impatients d’annoncer prochainement les résultats de la première étude sur la présence d’anticorps contre le SRAS-CoV-2 chez les donneurs de sang du Québec. »

Au sujet du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19

Le gouvernement du Canada a créé à la fin avril 2020 le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 pour mesurer l’ampleur de la propagation du coronavirus au Canada et générer rapidement les données nécessaires à la gestion de la pandémie de COVID-19 et à la reprise du travail de manière sécuritaire au pays. Le Groupe doit voir à ce qu’au moins un million d’échantillons de sang de Canadiens soient collectés et analysés au cours des deux prochaines années, pour suivre la propagation du virus dans la population et faire la lumière sur la réponse immunitaire dans différents milieux, collectivités, groupes d’âge et groupes professionnels au pays. Pour en savoir plus, rendez-vous au www.covid19immunitytaskforce.ca/fr.

Éric Beaupré
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