Victimes de sextorsion : un type de fraude refait surface à Drummondville

Victimes de sextorsion : un type de fraude refait surface à Drummondville
Victimes de sextorsion, un type de fraude refait surface à Drummondville,@ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Un type de fraude refait surface à Drummondville : la sextorsion, une forme de cybercriminalité bien connue des autorités et des fraudeurs visant à extorquer de l’argent en menaçant de divulguer du contenu sexuel personnel obtenu via Internet ou échangé sur différents sites de rencontre, messagerie texte ou réseaux sociaux.
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En effet, la Sûreté du Québec a été sollicitée au cours des derniers jours, notamment pendant les fêtes, par des victimes de sextorsion. Après avoir échangé des photos et des images intimes, l’une des victimes a déboursé plus de 5 000 dollars avant de contacter la Sûreté du Québec et tenter de trouver une solution afin de cesser d’être victime de ce stratagème, qui a touché près d’une dizaine de victimes au cours des dernières semaines sur le seul territoire de la MRC de Drummond.

De nombreux Drummondvillois tombent chaque semaine victimes de sextorsions. Les âges des victimes varient autant que les méthodes employées pour les piéger. Les fraudeurs déploient une multitude de techniques pour cibler aussi bien les hommes que les femmes, jeunes et moins jeunes. Ainsi, même avec les meilleures intentions ou pas, vous pourriez être pris au piège d’un arnaqueur. Et selon votre âge, vous pourriez même être accusé de production, distribution ou possession de pornographie juvénile.

Même si des personnes consentantes échangent des photos intimes ou participent à des actes sexuels en ligne, elles risquent des poursuites criminelles, ce qui peut être surprenant. Les policiers de la Sûreté du Québec sont confrontés chaque semaine à cette menace bien connue des policiers et enquêteurs de la MRC de Drummond, qui compte de nombreuses victimes. Il y a des victimes autant chez les hommes que chez les femmes.

Comme l’a récemment rapporté une jeune femme, elle a également vécu une expérience similaire, échangeant des photos et des vidéos intimes avant d’être menacée par le fraudeur, qui voulait détruire sa vie familiale en divulguant les images à sa famille. Après avoir versé 8 000 dollars, elle a compris que les menaces ne cesseraient pas et a finalement informé son conjoint, qui l’a encouragée à signaler l’arnaque aux autorités.

Malheureusement, les autorités ont peu de pouvoir face à ces fraudeurs, souvent basés à l’étranger ou utilisant des moyens technologiques pour masquer leur identité.

Dans de telles situations, la première étape recommandée par le porte-parole de la Sûreté du Québec est de ne pas répondre aux menaces et de ne pas verser d’argent.

Payer ne garantit en effet aucunement que l’arnaqueur cessera ses actions, et cela ne fait qu’aggraver la situation, rappelle la porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ) en entrevue au Vingt55

Malgré la gêne ou la honte, il est essentiel de ne pas garder le silence et de ne pas s’isoler, et surtout de ne pas céder aux menaces ou au chantage. Comme le précise la porte-parole de la Sûreté du Québec, les fraudeurs exploitent le secret et le stress occasionnés par la honte ou le souhait de ne pas être découvert. « Bien sûr, la meilleure prévention est de ne pas partager d’images intimes en ligne et de ne pas s’exposer sur les réseaux sociaux ou les plateformes de communication en ligne. Cependant, si vous êtes victime de sextorsion, il est crucial de contacter les autorités pour éviter des pertes financières importantes », rappelle également la porte-parole de la Sûreté du Québec.

En effet, bien que deux personnes consentantes échangent théoriquement des photos de leurs parties intimes ou des gestes à caractère sexuel comme des séances de masturbation, des accusations pourraient être portées contre elles. Surprenant, n’est-ce pas ?

Entre adolescents, même volontairement et de façon consentante, il s’agit d’une infraction criminelle et des accusations pourraient être portées contre eux.

Si deux jeunes adolescents échangent des photos et vidéos lors d’une discussion en ligne enflammée avec consentement, il s’agit de production de pornographie juvénile, et les transmettre constitue également une infraction criminelle de distribution de pornographie juvénile, comme le confirme le porte-parole de la Sûreté du Québec, Louis Pillippe Ruel, en entrevue au Vingt55.

Dès l’instant où deux jeunes adolescents prennent des photos, de façon individuelle ou mutuelle, cela relève de la production de pornographie juvénile.

Il en va de même avec le fait de posséder ces images sur son téléphone, la possession de pornographie juvénile est également une infraction selon la loi, confirme le porte-parole.

Il est également important de rappeler que Cyberaide.ca et la Gendarmerie royale du Canada (GRC) vous invitent à vous informer sur la sextorsion, à vous protéger ainsi que vos proches, et à savoir comment signaler ce type de fraude et de crime.

Parlez à un adulte en qui vous avez confiance, et signalez ce qui s’est passé à Cyberaide.ca ou à votre service de police local. Vous n’aurez pas d’ennuis avec la police, et vous n’êtes pas responsable de ce qui vous arrive. En signalant les faits, vous contribuez à protéger d’autres jeunes.

N’oubliez pas de ne pas céder aux menaces, de ne pas envoyer d’argent ou d’autres photos. Selon une analyse menée par le Centre canadien de protection de l’enfance à partir de 6 500 récits d’expériences vécues publiés sur un forum populaire d’aide aux victimes, le fait de se plier aux exigences d’un extorqueur l’amène souvent à formuler d’autres demandes par la suite.

Désactivez votre compte sur les médias sociaux, mais ne le supprimez pas et conservez les photos. Enregistrez une copie de toute photo que vous avez envoyée et faites des captures d’écran des messages et du profil de la personne, y compris son nom d’utilisateur.

Suivez votre instinct et faites preuve de prudence lorsque vous communiquez en ligne. Sachez que vous pouvez vous en sortir. Malgré ce que peut vous faire croire l’extorqueur, vous n’êtes pas seul(e), et votre vie n’est pas foutue. Ces extorqueurs sont malins, mais les services de police collaborent pour contrer leurs agissements.

 

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Éric Beaupré
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