Vol de catalyseurs Istuan Pintyi et Marko Galamb, ont été intercepté dans la nuit du 23 août à Drummondville © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

C’était au tour du deuxième coaccusé, Istuan Pintyi, 40 ans, de nationalité hongroise et résidant en Ontario, de comparaître du centre de détention en visioconférence devant l’honorable juge Ménard.

Il est accusé d’introduction par effraction et de vol de 18 catalyseurs d’une valeur de plus de 42 000 $ dans deux entreprises situées sur la rue Rocheleau dans le quartier industriel de Drummondville.

Le procureur de la Couronne Kevin Mailhot s’est opposé à la remise en liberté du coaccusé

Istuan Pintyi, qui été intercepté dans la nuit du 23 août à Drummond à la suite d’un coup de filet des policiers de la SQ de la MRC de Drummond lié au vol de catalyseurs.

Comme en a été témoin le Vingt55 lors de l’intervention et des arrestations vers 2 h 30 mardi 23 août dernier sur la rue Power, les patrouilleurs, alertés par l’appel d’un citoyen témoin des événements et des méfaits, ont eu à poursuivre brièvement les suspects à pied avant de procéder à l’arrestation du premier, du nom de Marko Galamb, 19ans. Un maître-chien fut également mis à contribution et a permis l’arrestation du deuxième suspect, Istuan Pintyi, lors de sa tentative de prendre la fuite. Celui-ci a été retrouvé caché sous un véhicule à proximité de celui des suspects qui contenait le butin.

Un nouveau résident canadien avec une longue feuille de route qui n’a pas impressionné la juge

En effet, depuis son arrivée au Canada en 2015, Istuan Pintyi, résident canadien d’origine hongroise, a cumulé les infractions de vol, d’introduction par effraction sur des terrains privés et de conduite avec facultés affaiblies. Cette fois-ci, Istuan Pintyi a de nouveau été arrêté pour introduction par effraction et vols.

« Chaque fois que vous avez eu des démêlés avec la justice, vous avez tenté de fuir », a rappelé le procureur de la Couronne Kevin Mailhot lors de l’enquête sur remise en liberté.

« Lors d’une infraction liée à la conduite avec facultés affaiblies, l’accusé a embouti deux véhicules avant de prendre la fuite à pied, a aussi ajouté le procureur de la Couronne. Les policiers avaient réussi à mettre la main au collet de l’accusé, il en a été de même lors de votre interception à Drummondville. »

Bris de conditions : l’accusé n’en était pas à ses premières infractions au Canada

L’accusé, qui fait face à différents chefs d’accusation en Ontario, avait pris, lors du dépôt des accusations, l’engagement de ne pas quitter la province et de respecter un couvre-feu de 23 h à 6 h. « Vous avez été intercepté à Drummondville, en dehors de votre province et, en plus, en dehors des heures de couvre-feu qui vous était imposé »,’ a souligné la magistrate.

Travail au noir, dans tous les sens du terme, de nuit au moment des infractions reprochées et occupant un travail occasionnel sans déclarer ces revenus, une situation qui n’a pas non plus impressionné la juge.

« Vous mentionnez occuper un travail au noir, vous ne vous souciez pas des lois canadiennes, tant en ce qui a trait au Code criminel qu’aux lois fiscales, et vous offrez peu de garantie et de fiabilité. Les infractions sont importantes et, cette fois, vous demeurez détenu le temps des procédures judiciaires », a statué l’honorable juge Marie-José Ménard. « Vous représentez un trop grand risque de récidive, et la justice ne peut vous faire confiance de nouveau. L’élastique a été trop étiré », a exprimé de plus la juge, informant l’accusé qu’il demeurerait détenu pour le reste des procédures

M. Marko Galamb, représenté par Me François Lafrenière, a quant à lui pu reprendre sa liberté. Celui-ci a offert des garanties suffisantes et en était à sa première infraction. Istuan Pintyi demeurera détenu jusqu’à la prochaine date de comparution, le 23 novembre prochain, alors que les deux dossiers reviendront devant le tribunal.

Une valeur de revente de sa principale composante évaluée à plus de 30 000 $ l’once

Le prix du rhodium a triplé depuis le début de l’été 2020, atteignant plus de trente mille dollars l’once, soit près de mille dollars le gramme, selon un chimiste consulté par le Vingt55.

« Ce n’est pas tant pour la revente du catalyseur lui-même que les voleurs s’emparent de cette pièce de véhicule », avance le chimiste en entrevue au Vingt55, « mais plutôt pour le rhodium qu’il contient. C’est actuellement l’un des éléments les plus rares et convoités de la planète. Le palladium et la platine sont aussi des éléments recherchés, autant au Québec qu’à l’international », ajoute le spécialiste des métaux. « Les revendeurs ont un marché très vaste pour écouler et revendre le métal, qui nécessite beaucoup moins de place que le catalyseur complet », a-t-il conclu

Vol de catalyseurs Istuan Pintyi et Marko Galamb, ont été intercepté dans la nuit du 23 août à Drummondville © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.