Conduite avec les facultés affaiblies causant la mort de Stéphanie Houle : Benoit Janvier écope d’une sentence de pénitencier

Conduite avec les facultés affaiblies causant la mort de Stéphanie Houle : Benoit Janvier écope d’une sentence de pénitencier
@ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

C’est une peine sévère de pénitencier qui attendait le Drummondvillois Benoit Janvier, accusé de conduite avec les facultés affaiblies causant la mort et de conduite dangereuse causant la mort de sa passagère, Stéphanie Houle.

Conduite avec les facultés affaiblies causant la mort de Stéphanie Houle, Benoit Janvier écope d’une sentence de pénitencier © Crédit vidéo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

La passagère du véhicule, Stéphanie Houle, 46 ans, avait succombé à ses blessures après que le véhicule à bord duquel elle se trouvait et conduit par Benoit Janvier eut fait une violente embardée et plusieurs tonneaux, sur le chemin Hemming, à Drummondville.

Comme le rapportait le Vingt55 lors des tristes événements, c’est un peu avant 19 h 00, le 1er octobre 2021, face au 950, chemin Hemming, que Benoit Janvier circulait en direction sud au volant d’une Nissan Sentra, avec à son bord Stéphanie Houle, lorsqu’il a perdu la maîtrise du véhicule dans une courbe.

L’honorable juge Gilles Lafrenière a tenu à envoyer un message clair en imposant une peine de pénitencier de quatre ans et demi à celui qui a causé la mort de la Drummondvilloise Stéphanie Houle. Benoit Janvier, en état d’ébriété, avait perdu la maîtrise de son véhicule à plus de 120 kilomètres à l’heure, selon les informations fournies par la procureure de la couronne, Me Vicky Smith, et obtenues par le Vingt55 à la suite de l’enquête de la Sûreté du Québec sur le décès tragique de la Drummondvilloise.

Une preuve accablante, une tragédie évitable, l’alcool au volant, la vitesse et la témérité du conducteur mis en cause.

L’accusé avait un peu plus du double de la limite permise par la loi dans le sang au moment de l’embardée. Celui-ci était demeuré incarcéré dans le véhicule avant d’être extirpé par l’équipe de désincarcération du service incendie de Drummondville. Les policiers avaient procédé à l’arrestation de l’accusé, qui était sorti sans blessure grave de l’accident. Stéphanie Houle, la passagère, qui venait de rencontrer l’accusé, n’a pas eu autant de chance et a perdu la vie, laissant également sa famille en deuil. La famille a assisté au prononcé de la sentence, vendredi dernier.

L’accusé a changé son plaidoyer et a enregistré un plaidoyer de culpabilité vendredi dernier, devant l’honorable juge Gilles Lafrenière, en raison des preuves accablantes présentées par la procureure de la Couronne, Me Vicky Smith.

Valérie Houle, la sœur de l’accusé, et son frère étaient présents et avaient été informés que l’accusé enregistrerait un plaidoyer de culpabilité aux deux chefs d’accusation, à savoir conduite avec les facultés affaiblies causant la mort et conduite dangereuse causant la mort.

Stéphanie Houle était passagère au moment de l’accident, elle ne connaissait l’accusé que depuis quelques heures elle avait succombé à ses blessures.

« Nous nous attendions à une sentence de deux ans, peut-être moins. C’est trop souvent le cas », explique la sœur de Stéphanie Houle, Valérie, en entrevue au Vingt55.

Le travail de la procureure de la Couronne, qui a rappelé la trame des événements et l’importance d’envoyer un message clair, a été apprécié autant par la famille que le juge. Ce fut un soulagement d’entendre le juge prononcer une peine de quatre ans et demi de pénitencier assortie d’une interdiction de conduire de 5 ans à sa libération, ainsi qu’une période de probation.

« Nous sommes soulagés », ajoute-t-elle. « Nous avons assisté à la comparution et à l’imposition de la sentence par le juge avec un grand soulagement. J’ai perdu une sœur, notre famille a été profondément touchée et bouleversée par son décès dans des circonstances aussi tragiques et évitables. L’alcool au volant tue et brise des vies », ajoute Valérie Houle, en entrevue, peu de temps après l’incarcération de celui qui a causé la mort de sa sœur. « Nous accueillons la sentence de quatre ans et demi de pénitencier avec satisfaction. Ça ne ramènera pas Stéphanie, comme l’a si bien précisé le juge, mais ça envoie un message clair. Les peines légères, même pour une première infraction, c’est fini », constate-t-elle, comme le reste de la famille.

« Un accusé sans antécédents en matière similaire qui reçoit une peine de pénitencier envoie un message clair, même pour une première infraction », ajoute la sœur de la victime.

Stéphanie Houle était passagère au moment de l’accident. Elle ne connaissait l’accusé que depuis quelques heures, rappelle sa sœur. Ils s’étaient rencontrés dans la journée, peu de temps avant que Benoit Janvier ne la prenne comme passagère, selon ce qu’il a été possible d’apprendre lors de l’enquête.

Une virée en voiture les avait conduits sur les lieux d’un incident nautique près du vieux pont, sur le chemin Hemming. Le conducteur était descendu et avait été invité à quitter les lieux par les autorités. Un homme s’était noyé et il était agité et turbulent au point où les policiers lui avaient demandé de quitter la scène, sans se douter qu’il partirait au volant d’une voiture. L’accusé avait repris la route et avait démarré rapidement en empruntant le chemin Hemming, où il avait perdu le contrôle et terminé sa course dans une violente embardée, tuant sur le coup Stéphanie Houle, la passagère, qui n’a eu aucune chance.

Conduite avec les facultés affaiblies causant la mort de Stéphanie Houle, Benoit Janvier écope d’une sentence de pénitencier © Crédit vidéo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Des remords de l’accusé et de sa mère qui n’ont pas fait broncher la famille

« La mère de l’accusé a laissé entendre, par le biais de l’avocat, dans une lettre, que l’accusé avait eu un parcours difficile tout au long de sa vie », mentionne Valérie Houle, « une lettre qui n’a ni ému ni impressionné la famille, ni le juge, visiblement », ajoute la sœur de la victime. « En plus de la sentence, nous avons eu la mince satisfaction de voir Benoit Janvier être emmené menottes aux poignets et escorté par les constables spéciaux du palais de justice vers le banc des accusés, et ensuite vers les cellules et le pénitencier pour les quatre prochaines années. »

Un pas dans la bonne direction, des changements à la loi souhaités par la famille 

« Nous espérons que les peines seront sévères et feront réfléchir quiconque prendra la décision de boire et de conduire », ajoute Valérie Houle, qui a ajouté, au nom de la famille, qu’ils souhaitent aussi des lois plus sévères. « Les peines et les campagnes contre l’alcool et les drogues au volant ne semblent pas suffisamment dissuasives », explique-t-elle. Elle voit d’un bon œil un resserrement du taux d’alcool permis, voire une tolérance zéro.

« Après un verre de vin, je ne prends pas le volant. Je sais que mes facultés sont affaiblies. Pourquoi prendre le risque de tuer et de briser des vies et des familles ? Et pourquoi pas un éthylomètre de série dans nos véhicules ? » ajoute-t-elle. « C’est trop souvent le souhait des familles endeuillées par l’alcool au volant », mentionne la sœur de la victime. « Il faudra peut-être faire des choix plus sûrs pour éviter d’autres pertes de vies humaines aussi facilement évitables », conclut-elle.

Le coroner Yvon Garneau, qui a travaillé sur le dossier, a été appelé à commenter un deuxième dossier similaire en quelques jours dans la MRC de Drummond.

Contacté par le Vingt55, le coroner Yvon Garneau mentionne pour sa part attendre les conclusions du rapport, mais qu’il a déjà, comme l’écrivait le Vingt55 plus tôt la semaine dernière, mentionné être en faveur de nouvelles mesures afin de lutter contre l’alcool au volant.

« Je vais prendre connaissance des faits retenus en preuve avant de produire un rapport avec de possibles recommandations », a confié en entrevue le coroner Yvon Garreau, appelé à commenter au Vingt55 un deuxième décès lié à la conduite avec les facultés affaiblies en quelques jours, dans la MRC de Drummond.

L’accusé a pris le chemin des cellules et du pénitencier, où il devra purger la sentence de quatre ans et demi imposée, en plus de la probation et de l’interdiction de conduire un véhicule pour les cinq années suivant sa sentence.

Conduite avec les facultés affaiblies causant la mort de Stéphanie Houle, Benoit Janvier écope d’une sentence de pénitencier © Crédit vidéo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Éric Beaupré
PHOTOREPORTER
PROFILE

Suivez-nous sur les réseaux sociaux:

Les derniers articles

Faits divers

Suivez-nous sur les réseaux sociaux:

facebookyoutube-icon