DRUMMONDVILLE
François Nault fait face à une sentence de pénitencier de sept ans © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.
Le Vingt55 a assisté à la nouvelle comparution de François Nault, reconnu coupable d’abus sexuels sur une enfant de moins de 14 ans dans un procès qui s’est tenu devant jury, le 24 novembre dernier, à Drummondville.
La jeune victime des crimes sexuels commis par François Nault était présente au palais de justice de Drummondville pour le dépôt du rapport sexologique et les représentations sur sentence. Celle-ci, entourée de proches et membres de sa famille, a également témoigné lors des représentations sur la peine.
La jeune femme a livré un message troublant et solide destiné à la cour, mais aussi à son agresseur, assis dans l’audience, François Nault, qui n’a jamais accepté de reconnaître les faits pour lesquels il a été reconnu coupable par les membres d’un jury à Drummondville.
Prenant la parole devant l’honorable juge Di Salvo et le tribunal, la jeune fille a tenu à rappeler que les nombreuses agressions subies alors qu’elle n’était qu’une très jeune enfant l’ont profondément marquée.
« Tu as brisé ma vie et aussi détruit mon image en même temps que ma confiance. J’ai encore des cauchemars la nuit », a mentionné la jeune fille, « je n’en dors plus. Il m’est difficile encore à ce jour d’établir un lien de confiance », a-t-elle précisé lors de son témoignage. C’est la voix nouée qu’elle a poursuivi son témoignage, rappelant qu’en plus des sévices sexuels, elle a dû subir les quatre années de procédures judiciaires que lui auront imposé autant le système judiciaire que l’accusé, qui a choisi de tenir le procès devant jury, forçant la jeune fille à répéter à plusieurs reprises les sévices qu’il lui a fait subir. Celle-ci a rappelé que sa vie en sera à jamais affectée. « Ma vie est devenue un enfer où les issues ont souvent semblé inexistantes à travers des tentatives de suicide et l’isolement. » La victime a rappelé qu’en plus des agressions, le processus judiciaire fut également affligeant.
L’honorable juge Hélène Di Salvo a souligné le courage et la ténacité de la jeune victime qui a dénoncé les gestes subis et témoigné à de nombreuses reprises dans le cadre des procédures judiciaires, qui auront duré quatre ans, en plus d’avoir courageusement pris le temps de s’exprimer devant le tribunal et son agresseur lors de cette étape des procédures.
Un proche absent de la vie de la jeune fille au moment des crimes sexuels est aussi venu rappeler au tribunal que François Nault a commis ses crimes alors qu’il était en lien de confiance autant avec sa jeune victime que les proches, que ceux-ci, impuissants, ont appris que l’accusé, récidiviste en la matière, avait abusé non seulement de la jeune fille, mais de la confiance que le système et la famille avaient placée en lui.
Des crimes sexuels à répétition dont Nault a toujours nié les faits
En effet, les douze membres du jury ont déclaré François Nault coupable d’avoir incité une enfant âgée de moins de quatorze ans à avoir des contacts sexuels avec lui.
Selon ce qu’il a été permis d’apprendre lors du procès de François Nault, celui-ci a forcé sa jeune victime à lui faire une fellation et à le masturber entre janvier 2004 et janvier 2007, à Drummondville, sous le chantage de s’en prendre à sa mère si elle parlait, alors que la jeune victime était âgée de moins de 14 ans au moment des faits.
Une récidive pour l’accusé qui avait agressé deux jeunes enfants… pour mieux se séparer
C’est en effet la version soutenue par François Nault lors d’un suivi en sexologie pour deux agressions sexuelles commises sur deux fillettes. Le tribunal a rappelé le passé judiciaire du délinquant sexuel : François Nault avait plaidé coupable, en 2007, pour des gestes d’attouchements sur deux fillettes âgées de moins de dix ans. À l’époque, il avait purgé une peine d’emprisonnement de six mois, assortie d’une probation de deux ans.
François Nault a suggéré à la cour que les agressions sur les deux fillettes avaient été commises pour mettre fin à une relation difficile avec son ex-conjointe, avec laquelle la sexualité était inexistante.
« C’est pas pareil », a tenté de faire valoir Nault. « En réalité, j’ai fait ça pour être dénoncé et pour pouvoir mettre fin à ma relation avec ma conjointe », a-t-il mentionné devant le tribunal afin de justifier ses agissements de nature sexuelle envers les enfants.
En défense, l’accusé a également témoigné sans émotion, évoquant pour sa défense que la médiatisation lui avait causé beaucoup de tort, qu’il était la victime dans cette histoire, malgré la gravité des gestes pour lesquels il a été reconnu coupable. Pour sa part, et à sa défense, afin d’obtenir une peine dans la collectivité, Nault a tenu à mentionner être demeuré un actif pour la société, en plus d’évoquer de nombreuses thérapies et des suivis psychologiques et sexologiques depuis le dépôt des premières accusations et de la dernière sentence de prison.
L’honorable juge devra trancher entre une peine dans la collectivité ou une peine de sept ans de pénitencier.
En effet, Me Andrew Morin, qui agit à titre d’avocat de la défense, suggère une peine de deux ans moins un jour à purger dans la collectivité, assortie de conditions et d’une probation de trois ans.
La procureure de la couronne, Me Vicky Smith, a, lors des représentations sur sentence, rappelé de nombreuses décisions et jurisprudences, évoquant entre autres la gravité des gestes et des accusations et l’absence de remords de l’accusé.
Me Smith propose une sentence de sept ans de pénitencier pour les gestes reprochés tout en s’appuyant sur l’arrêt Friesen, décision de la juge Karine Giguère en 2020, à la Cour Suprême, qui rappelle que les tribunaux doivent infliger des peines sévères à ceux qui sont reconnus coupables de violence sexuelle envers les enfants, décision et arrêt qui donnent une direction aux tribunaux en la matière, leur rappelant de donner priorité aux facteurs de dénonciation et de dissuasion pour imposer des peines en matière de violence sexuelle envers les enfants.
L’accusé demeure en liberté jusqu’au prononcé de la sentence, qui aura lieu le 6 juin prochain, a confirmé l’honorable juge Hélène Di Salvo.
François Nault fait face à une sentence de pénitencier de sept ans © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.
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