DRUMMONDVILLE
Pour le député libéral de Nelligan, il est temps que le Québec imite l’ensemble des autres provinces canadiennes et entende les recommandations de nombreux experts, dont l’Institut national de Santé publique, le bureau du Coroner et CAA-Québec.
À Drummondville, les interceptions et les arrestations en matière d’alcool au volant sont encore nombreuses et pratiquement quotidiennes, démontrant le peu d’impact des campagnes de prévention qui, de l’avis même des différents intervenants et magistrats dans nos palais de justice, semblent avoir perdu de leur efficacité devant le nombre important d’arrestations liées à l’alcool au volant, et ce, dans la MRC de Drummond seulement.
Le député libéral de Nelligan rappelle qu’il ne s’agit pas de criminaliser la conduite avec une alcoolémie se situant entre 0,05 et 0,08, mais plutôt d’imposer des sanctions administratives, telle que la suspension du permis de conduire pour une durée de quelques jours.
« L’alcool au volant brise des vies et sème la mort, la tristesse et la tragédie dans son sillage. En matière de sécurité, lorsqu’on parle de sauver des vies, il faut faire ce qui est nécessaire, mentionne Monsef Derraji, porte-parole de l’opposition officielle en matière de transports et de mobilité durable, pas uniquement ce qui est populaire d’Ajouter le député de Nelligan. Avec les études, les recommandations et les cris du cœur de familles endeuillées, la CAQ ne peut pas faire la sourde oreille et, conséquemment, faire passer le Québec pour un cancre en matière de sécurité routière. »
Si la CAQ s’entête à refuser de légiférer en ce sens, elle fera la démonstration qu’elle se soucie davantage de sa cote de popularité que de la sécurité des Québécois. Il s’agirait d’un manque de courage flagrant de la part du gouvernement Legault, déplore M. Derraji.
Enfin, les élus caquistes, avec en tête la ministre des Transports et de la Mobilité durable, confirment leur échec en matière de développement de transport collectif en prétextant que la baisse du taux d’alcool au volant permise ferait souffrir davantage les régions parce qu’elles sont mal, ou pas du tout desservies par des services de transport en commun. C’est plutôt gênant.
Le coroner Yvon Garneau a émis des recommandations sur la réduction de la limite légale d’alcool @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.
Le coroner Yvon Garneau a abordé la question et émis des recommandations sur la réduction de la limite légale d’alcool dans le sang autorisée au volant, en suggérant de la faire passer de 0,08 à 0,05.
Le coroner Me Yvon Garneau a relancé le débat le 10 octobre 2023 suite au décès de Mme Stéphanie Houle survenu le 1er octobre 2021, à la suite d’une collision routière alors que Mme Houle était passagère d’un véhicule circulant sur le chemin Hemming, à Drummondville.
‘Une preuve accablante, une autre tragédie évitable’, avait rappelé le coroner dans son rapport, évoquant l’alcool au volant, la vitesse et la témérité du conducteur mis en cause.
L’accusé avait un peu plus du double de la limite permise par la loi dans le sang au moment de l’embardée. Les policiers avaient procédé à l’arrestation de l’accusé, qui était sorti sans blessure grave de l’accident. Stéphanie Houle, la passagère, qui venait de rencontrer l’accusé, n’a pas eu autant de chance et a perdu la vie, laissant également sa famille en deuil
. L’accusé, au cours des procédures judiciaires auxquelles a assisté le Vingt55, a modifié son plaidoyer et a enregistré un plaidoyer de culpabilité devant l’honorable juge Gilles Lafrenière, en août 2023, en raison des preuves accablantes présentées par la procureure de la Couronne, Me Vicky Smith.
Dans son rapport obtenu par le Ving55, le coroner Yvon Garneau indique notamment que des prélèvements sanguins, analysés au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale de Montréal, ont révélé une alcoolémie de près de deux fois la limite légale pour le conducteur au moment de la perte de contrôle du véhicule. Son enquête a également démontré que certaines personnes ont pu être témoins de sa consommation d’alcool avant qu’il prenne le volant du véhicule avec Mme Houle comme passagère.
À la suite de son analyse complète des causes et des circonstances du décès, et dans le but d’améliorer la sécurité de tous les usagers de la route concernant les enjeux liés à la conduite d’un véhicule sous l’influence de l’alcool ou de drogues, ainsi qu’à la vitesse excessive, Me Garneau recommande deux choses:
D’abord, au ministère de la Sécurité publique du Québec, à la Société de l’assurance automobile du Québec, ainsi qu’à Éduc’alcool, de coordonner leurs efforts afin de mettre en place des activités de sensibilisation visant à rappeler au public l’importance de signaler aux policiers les conducteurs ayant ou semblant avoir les facultés affaiblies par l’alcool ou une drogue.
Ensuite, au ministère des Transports et de la Mobilité durable et à la Société de l’assurance automobile du Québec de réaliser dans les plus brefs délais leur analyse respective de la faisabilité d’abaisser le seuil limite d’alcool dans le sang de .08 à .05, ce qui nécessiterait une modification du Code de la sécurité routière en conséquence.