Une blessure et une lésion importante à un œil, lors d’une activité sportive, mènent à une poursuite contre le Cégep de Drummondville de plus de 300 000 $.
Alexandra Lupien était étudiante au Cégep de Drummondville en 2012. Elle était alors âgée de 17 ans quand est survenu l’accident lors d’un cours d’initiation au badminton. Cet incident lui a laissé un important traumatisme à l’œil droit.
Un incident survenu le 28 septembre 2012
Plus de cinq ans après l’accident, soit en septembre 2012, elle doit se livrer à un bras de fer juridique entamé en août 2015 avec le Cégep de Drummondville et les assureurs, afin de faire reconnaître la responsabilité de l’institution d’enseignement et voir à être indemnisée adéquatement pour les séquelles et les contraintes qui contraignent sa qualité de vie.
Ce fâcheux événement est survenu alors que l’étudiante s’adonnait à une activité sportive lors d’un cours régulier du Cégep, sous la supervision d’un professeur qui avait le groupe sous sa responsabilité. Les coups francs ou « smashs » étaient formellement interdits, pourtant la jeune femme a reçu violemment lors d’une partie un volant de badminton à l’œil droit qui sous la pression a sévèrement endommagé l’œil, la laissant avec des problèmes de visions importants.
« C’est ma vie qui a été bouleversée et chamboulée. » fait savoir la jeune femme entourée de sa famille, qui s’indigne du long processus légal suite à l’incident. Cela s’ajoute aux conséquences depuis six ans. « Nous avons l’impression d’être abandonnés par l’école qui semble tentée de se déresponsabiliser » explique la jeune femme, supportée par sa mère Lise Bélanger.
« J’ai dû mettre une croix sur les sports de précisons ou j’excellais comme le basketball, mes choix de cours et choix de carrières. » – Alexandra Lupien
« Peu importe le terme qu’ils utilisent, l’accident me laisse avec des séquelles qui, encore aujourd’hui, perturbent ma qualité de vie. Je ne vois plus en 3 dimensions. Ma vision est floue. J’ai dû mettre une croix sur les sports de précisons ou j’excellais comme le basketball, mes choix de cours et choix de carrières » explique avec déception et résilience Alexandra, qui aspirait à être vétérinaire. Cela fût un des deuils important à faire « Impossible d’opérer ou de remplir des tâches minutieuses avec ce problème de vision. » explique celle, qui maintenant, complète un certificat en Relations internationales à l’Université de Sherbrooke.
Les procédures judiciaires
Selon le document déposé à la cour, le Cégep soutien ne pouvoir être tenu responsable, ayant agi prudemment et diligemment en remplissant leurs obligations. Selon eux, la victime connaissait les risques inhérents au sport d’éducation physique, reportant entre-autre la responsabilité sur l’étudiant adversaire qui n’aurait pas respecté l’une des consignes pour eux, toujours selon ces mêmes documents.
Supervision
Comme tous les étudiants de ce groupe, la jeune femme ne portait pas de lunettes de sécurité lors de la partie amicale. Lors de sa déposition, celle-ci rapporte n’avoir jamais été informée d’une telle obligation ou recommandation par le professeur, notamment lors de l’explication des règlements du jeu.
« Comme les smashs sont formellement interdits dans le cadre du cours d’initiation, comme en fait mention le règlement, l’obligation ou port de lunettes n’a pas été soulevé par le professeur confirme la jeune femme. « S’il y avait un risque, il n’est pas censé nous y exposer, une négligence dont je fais les frais maintenant en plus des séquelles que je devrai subir à vie souligne Alexandra consciente de séquelles importants que lui laisse cette accident »
Selon un des médecins qui a évalué l’étudiante à trois reprises, ce dernier évalue que les risques de séquelles post-traumatiques et esthétiques comme étant notables et bien présents mais difficilement évaluables à long terme.
La poursuite réclame donc plus de 300 000 $ en dommages pour la réorientation scolaire de la jeune femme qui, suite à cet accident, devra revoir ses plans de vie et de carrières. Les pertes de revenus futures sont évaluées pour le moment à 233 312 $ et divers autres troubles de l’ordre de 50 000 $ sont également réclamés.
Aucune déclaration du Cégep
Contacté par téléphone, le directeur des affaires étudiantes et des communications du Cégep de Drummondville, Dominic Villeneuve, se dit bien au fait du dossier.
Il précise qu’effectivement le dossier est entre les mains des procureurs et des assureurs et qu’ainsi, il lui est difficile de commenter le dossier et son évolution, tant que celui-ci est devant les tribunaux, mais qu’il demeure près du dossier.
Le procès a été fixé du 21 au 28 mars 2018 à Drummondville, mais l’avocat dans cette, Me Sylvain Gagnon, et la victime, espèrent toutefois en arriver à un règlement d’ici le début procès.