Chantiers routiers : Québec annonce un plan d’action pour rendre les chantiers routiers plus sécuritaires pour les travailleurs

Chantiers routiers : Québec annonce un plan d’action pour rendre les chantiers routiers plus sécuritaires pour les travailleurs
@ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

En 2022, 822 personnes ont été blessées dans une zone de travaux ou à son approche, parmi lesquelles 8 personnes sont décédées. Plus près de nous, à Saint-Cyrille-de-Wendover, le Drummondvillois Pascal Cauchon avait été happé par un camion lourd, le 8 avril 2021, alors qu’il travaillait sur une portion de l’autoroute 20, et y avait perdu la vie.

Plus près de nous, à Saint-Cyrille-de-Wendover, le Drummondvillois Pascal Cauchon avait perdu happé par un camion lourd alors qu’il travaillait sur une portion de l’autoroute 20 @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Au cours des dernières années, une série d’accidents a durement éprouvé les travailleurs et les familles du Centre-du-Québec, rappelant l’importance de mettre en place des mesures, alors que différents intervenants du milieu et les familles des victimes demandent depuis plusieurs années déjà que des mesures soient mises de l’avant afin de sécuriser les zones où les travailleurs de chantiers routiers sont exposés.

Comme en témoignait également le Vingt55, un autre accident, survenu cette fois en 2020 non loin de Drummondville, sur un chantier au kilomètre 215 de l’autoroute 20 Est, à Sainte-Eulalie, avait couté la vie d’un travailleur de chantier, heurté par un véhicule devant ses collègues de travail.

En octobre 2022, un camion avait embouti un camion atténuateur d’impact au kilomètre 195, blessant ainsi un travailleur de chantier. Une violente collision impliquant une camionnette de type pickup et un camion atténuateur d’impact, à la hauteur de Saint-Germain-de-Grantham avait fait un autre blessé en juillet 2023

Plus près de nous le Drummondvillois Pascal Cauchon avait été happé par un camion lourd alors qu’il travaillait sur une portion de l’autoroute 20, et y avait perdu la vie.

Des familles éprouvées avaient d’ailleurs contacté le Vingt55 et souligné le peu de suivi et d’écoute des différents ministres et ministères. Lors des tristes événements qui ont conduit au décès de Pascal Cauchon, les ministres de la Sécurité publique et des Transports de l’époque, Geneviève Guilbault et François Bonnardel, avaient refusé toute demande d’entrevue en lien avec le décès du travailleurs Pascal Cauchon, tandis que la famille souhaitait une enquête publique sur les circonstances de l’accident et qu’une vidéo soumise au dossier et tirée de la cabine du conducteur montrant les derniers instants de vie du travailleur aurait pu démontrer la négligence ou conduire à des accusations envers le conducteur impliqué.

On se rappellera que dans son rapport sur la mort tragique de Pascal Cauchon le coroner Garneau avait beaucoup insisté sur le fait que le corridor de sécurité n’avait pas été respecté par le camionneur impliqué, et que cette constatation du coroner était contraire à celle évoquée par la CNESST

Un dossier qui aurait dû être soumis au DPCP ?

L’absence d’enquête ou d’accusation dans le dossier du décès du travailleur Pascal Cauchon avait soulevé plusieurs interrogations. En effet, la mère du travailleur et plusieurs des collègues de M. Cauchon avaient indiqué au Vingt55, aussi bien au coroner, à la coroner en chef et à toutes les instances politiques avec lesquelles ils étaient entrés en contact, que plusieurs éléments les amenaient à soulever des questions, qui sont demeurées sans réponse à ce jour tant pour la famille que les collègues de Pascal Cauchon, mais aussi les représentants des médias.

Le Coroner Yvon Garneau avait indiqué dans son rapport et en entrevue au Vingt55 que la vitesse avait pu être un élément contributif au décès du travailleur. Dans ce même rapport, le coroner indiquait que ce fait aurait pu valoir au conducteur « un rapport d’infraction générale » en vertu du règlement sur le permis spécial de circulation d’un train routier. Or, aucun billet d’infraction n’a été émis, d’après les informations recueillies par le coroner Garneau.

Accident chantiers routiers Drummondville / Centre-du-Québec © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Un plan déposé aujourd’hui propose 22 mesures à mettre de l’avant pour la sécurité des travailleurs

Le plan d’action résulte des recommandations du comité consultatif en matière de sécurité sur les sites de travaux routiers, qui regroupe plusieurs partenaires du ministère des Transports et de la Mobilité durable du Québec.

Ce plan présente les actions priorisées pour les prochaines années afin de poursuivre la mise en place de mesures visant à protéger les travailleurs à l’œuvre sur les chantiers routiers et à atténuer leur exposition aux risques liés à ces sites.

Il propose également de renforcer la sensibilisation auprès des usagers de la route quant aux comportements à adopter en zone de travaux routiers.

Le plan d’action regroupe 22 mesures, qui s’articulent autour des quatre axes suivants :

Sécurité des travailleurs;

Signalisation, circulation et dispositifs de retenue;

Formation et communication;

Consolidation des acquis.

Parmi les mesures, notons :

La mise en place de moyens pour réduire le risque d’exposition des signaleurs routiers;

La surveillance de la vitesse des usagers dans les chantiers grâce à une présence policière et aux radars photo mobiles;

La réalisation de projets pilotes afin de tester de nouveaux dispositifs et d’évaluer leur efficacité.

Le plan d’action vise à mettre de l’avant la sécurité des travailleurs pour prévenir les incidents et les accidents en lien avec la circulation routière. La sécurité sur les sites de travaux routiers est une priorité ministérielle, de mentionner Geneviève Guilbault, vice-première ministre et ministre des Transports et de la Mobilité durable, dans le bilan et plan d’action 2023-2026 dévoilé aujourd’hui.

Certaines de ces actions découlent du plan 2020-2023 et sont reconduites pour accroître leur efficacité et poursuivre la mise en place de mesures en vue de répondre à l’objectif d’améliorer la sécurité sur les sites de travaux routiers. La collaboration de l’ensemble des partenaires impliqués dans la réalisation des chantiers routiers est demandée pour la mise en œuvre de ce plan d’action.

Le coroner Yvon Garneau avait également émis plusieurs recommandations essentielles à mettre en œuvre dans son rapport portant sur le décès de M. Pascal Cauchon. Ces recommandations tenaient également compte des améliorations apportées par la CNESST, le MTQ (nom du ministère à l’époque) et l’employeur.

Le coroner Garneau recommandait à la SAAQ « d’intensifier ses efforts en menant des activités d’éducation et de sensibilisation auprès des conducteurs de véhicules quant à l’importance de respecter le corridor de sécurité mis en place lors de travaux sur le réseau routier. »

Au MTQ, il recommandait « d’installer un panneau à messages variables (PMV) localisé le plus près du chantier, annonçant 24 h à l’avance toute entrave de voie, et ce, en temps réel ; de se concerter avec la Sûreté du Québec pour une surveillance policière accrue pour la durée de l’installation et de l’enlèvement des dispositifs de signalisation pendant les travaux; d’abaisser la vitesse à 70 km/h pour les travaux de courte durée lors d’installation et d’enlèvement des dispositifs de signalisation; d’augmenter les amendes et les points d’inaptitude de conducteurs de véhicules lors du non-respect du corridor de sécurité mis en place lors de travaux sur le réseau routier. »

Accident chantiers routiers Drummondville © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Éric Beaupré
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