Congrès de la CAQ – François Legault présente deux candidates d’intérêt pour son parti et fait le tour des enjeux locaux et nationaux

DRUMMONDVILLE

Tandis que le leitmotiv de ce congrès caquiste était la « fierté », le premier ministre, François Legault, a présenté son équipe en vue des prochaines élections, en fin d’événement dimanche, au Centrexpo Cogeco. « À la CAQ, notre seul maître, c’est le peuple québécois. Nos seuls patrons, ce sont les Québécois. Et notre grande motivation, c’est notre amour du Québec », a d’ailleurs exprimé le premier ministre, d’entrée de jeu.

C’est en conclusion du congrès de la CAQ à Drummondville que François Legault a mis de l’avant l’équipe qu’il présentera dans le cadre des prochaines élections. Deux nouvelles recrues ont été présentées sur scène : Sonia Bélanger, PDG du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, qui sera candidate dans Prévost, et Pascale St-Hilaire, qui représentera la CAQ dans la circonscription de Taschereau, à Québec. Dans Drummondville, le ministre André Lamontagne et le député Sébastien Schneeberger tenteront de renouveler leurs mandats auprès des citoyens dans les circonscriptions de Johnson et de Drummond–Bois-Francs comme ils l’avaient confirmé en avril dernier au Vingt55.

Enjeux locaux

Après avoir effectué une courte sortie publique au Marché public de Drummondville, vendredi, le premier ministre est allé à la rencontre de la mairesse de Drummondville afin de discuter des enjeux locaux, rencontre qui a été satisfaisante, comme l’a exprimé la mairesse en entrevue au Vingt55. Selon ses mots, cette rencontre a été positive et a permis de faire connaître et de préciser les enjeux pour les Drummondvillois. « Le premier ministre s’est montré à l’écoute des enjeux », a assuré la mairesse de Drummondville pour parler de sa rencontre qui aura duré une cinquantaine de minutes, au cours de laquelle elle a également remis quelques cadeaux issus du terroir drummondvillois, dont des produits du BockAle, au premier ministre, qui a également signé le livre d’or de la ville de Drummondville.

Questionné sur les enjeux de l’électrification du transport, le premier ministre a omis de mentionner que l’entreprise ayant été choisie pour fabriquer mille autobus scolaires et mille autobus urbains, tous électriques, était en fait la seule au Québec qui fabriquait entièrement les autobus en sol québécois. Ce critère peut difficilement être vu autrement que comme favorisant la seule entreprise correspondant à celui-ci. En rappel, plusieurs intervenants du monde du transport scolaire au Québec dénoncent un quasi-monopole octroyé à l’entreprise de Saint-Jérôme Lion Électrique par un programme bonifié de subvention du gouvernement Legault.

L’hôpital Sainte-Croix étant vétuste à Drummondville, le premier ministre a également réitéré l’importance d’avoir un centre hospitalier régional. Loin de la pelletée de terre, le dossier a été discuté avec la mairesse, alors qu’aucune annonce n’est prévue en ce sens avant les élections.

En point de presse, le premier ministre François Legault a présenté Sonia Bélanger :

« J’ai quand même écouté beaucoup de gens, en santé, depuis deux ans, et continuellement, les gens me disaient « C’est une des meilleures PDG du réseau de la santé ». Donc, elle va pouvoir nous aider, on s’est parlé. Évidemment qu’elle connaît très, très bien le réseau de la santé, comprend les enjeux, comprend les changements qu’on a à faire, entre autres, à Québec pour que ça aille mieux dans les différents CISSS et CIUSSS au Québec et elle a 25 ans d’expérience », a-t-il expliqué, conscient que Mme Sonia Bélanger devra d’abord être élue dans le comté de Prévost pour pouvoir contribuer de telle façon au gouvernement, à compter du 3 octobre 2022.

« Je suis très fière de pouvoir me présenter avec la CAQ, avec M. Legault », a par la suite expliqué Mme Bélanger. « Cette annonce, elle arrive dix jours avant que je quitte mon emploi. C’est une grande décision que j’ai prise. […] », a-t-elle ajouté, précisant que son mandat avait pris fin le 31 mars dernier et qu’elle avait eu à se questionner sur son avenir professionnel, avant de faire le saut en politique. Mme Bélanger a également eu de bons mots pour la députée sortante de la circonscription où elle reprendra le flambeau, Mme Marguerite Blais. « Je le vois un peu comme une continuité de mon engagement », a-t-elle expliqué.

Questionnée durant le point de presse à savoir quels changements il fallait faire au gouvernement ayant trait au réseau de la santé, Mme Bélanger a plutôt répondu à la question en parlant d’enjeux comme l’accès à un médecin de famille pour tous les Québécois et le vieillissement de la population. Questionnée à nouveau par le journaliste pour qu’elle réponde à la question, Mme Bélanger a avancé l’idée suivante : « Mettre en place des assemblées populationnelles formelles, […] des forums avec les populations de chacun de nos territoires ». S’agit-il là réellement de ce qui transformera le réseau de la santé par le gouvernement caquiste s’il est réélu avec la majorité forte demandée par M. Legault? Il y a lieu de croire qu’une assemblée composée de la population des différentes régions pourrait surtout ralentir le processus de transformation d’un réseau déjà en implosion accélérée depuis la pandémie de la COVID 19.

Enjeux nationaux

Questionné en point de presse, M. Legault démontre des intentions claires de faire campagne sur le transfert de pouvoir fédéral au provincial afin, dit-il, d’assurer davantage la protection de la langue française au Québec en choisissant plus d’immigrants qui parlent cette langue plutôt qu’une langue étrangère. Selon lui, une majorité forte inviterait le gouvernement fédéral à être plus à l’écoute des citoyens québécois concernant ce dossier, entre autres, et à agir selon leur volonté.

Autour du congrès de la CAQ

De nombreux manifestants ont profité du week-end pour être entendus. Les employés affiliés au Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) et le FRAPRU ont profité de leur présence pour marteler leurs discours et envoyer de nombreux messages. Ce sont en effet plus de 3000 représentants des différentes centrales syndicales qui sont venus rappeler au premier ministre que leur convention collective est échue et que les négociations traînent en longeur.

Quelques regroupements de manifestants populaires étaient présents, quoique peu nombreux, signe que le mouvement s’essouffle. Quelques centaines d’entre eux ont bravement manifesté leur mécontentement quant à la gestion du gouvernement lors de la COVID-19 et des mesures imposées. Les quelque trois mille personnes ont manifesté dans l’ordre et le respect, alors que l’imposant déploiement de la Sûreté du Québec a œuvré efficacement afin de garder les manifestants à distance et imposé les mesures de sécurité tout au long du week-end.