Des milliers de manifestants à Drummondville – « Il est temps d’être entendus » dénoncent les manifestants

Des milliers de manifestants à Drummondville – « Il est temps d’être entendus » dénoncent les manifestants
Des milliers de manifestants à Drummondville © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Plusieurs groupes de manifestants se sont massés sur le périmètre du Centrexpo Cogeco et Hôtel Times alors que la Coalition Avenir Québec (CAQ) y tient, cette fin de semaine, son congrès national.

Des milliers de manifestants à Drummondville © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Après une première journée plutôt tranquille, les nombreux manifestants sont arrivés tôt sur les différents points de rassemblement.

Les premiers manifestants sont arrivés à compter de 7 h. Les membres de la Fédération québécoise des directions d’établissements d’enseignement (FQDE) étaient postés en face du Centrexpo Cogeco, sur la rue Saint-Amand. Ils se sont rassemblés dans le but de faire avancer les négociations concernant le renouvellement de leur convention collective.

Les employés affiliés au Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) se sont donné rendez-vous pour une imposante marche, avant de faire entendre leur mécontentement et de rappeler qu’ils sont toujours en attente de négociations. En effet, près de 3000 manifestants ont pris part à la marche afin de faire passer le message, tout comme la Fédération québécoise des directions d’établissements d’enseignement, selon lequel ils sont sans contrat de travail depuis 2020.

« En deux ans de discussions avec la CAQ au gouvernement, les négociations n’avancent pas. Nous souhaitions une nouvelle convention collective, le gouvernement ne négocie pas de bonne foi », a réaffirmé M. Frédéric Dagenais, président régional Centre-du-Québec/Estrie/Mauricie pour le SFPQ en entrevue au Vingt55. « La seule offre mise de l’avant par le gouvernement représente à peine la moitié de ce que nous demandons, soit 12 % sur le rattrapage salarial, autant que dans le secteur privé fédéral ou municipal », a rappelé un employée de la fonction publique qui souhaite maintenant de réelles négociations.

« Nos membres faisant partie de la fonction publique québécoise sont en colère contre le gouvernement de la CAQ. Il empêche toute avancée significative à la table de négociation depuis des mois. Nos demandes sont pourtant raisonnables : des conditions salariales équitables qui tiennent compte du marché de l’emploi et de l’inflation galopante », indique Jean-François Sylvestre, vice-président, responsable de la mobilisation au SFPQ.

Depuis plus de deux ans, le SFPQ propose au gouvernement caquiste des solutions pour endiguer les problèmes de pénurie de main-d’œuvre qui minent les services publics. Encore cette semaine, les délais dans les palais de justice, atteignant un point de rupture, ont fait la manchette.

« En refusant encore et toujours de reconnaître la nécessité de valoriser les emplois de la fonction publique, ce gouvernement nous démontre qu’il est déconnecté de la réalité du marché du travail. La preuve : il n’est plus en mesure de compétitionner avec bien des employeurs, y compris les secteurs privé, municipal et fédéral, qui offrent un salaire plus élevé pour des tâches similaires. À l’approche des élections, les citoyens doivent commencer à se demander si la CAQ sera en mesure de maintenir les services à la population offerts par le gouvernement du Québec », questionne monsieur Sylvestre.

Des militants du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) comptent parmi les nombreux manifestants afin d’attirer l’attention du Premier ministre sur la crise du logement à Drummondville comme partout en province

Selon le FRAPRU, la situation du logement se détériore rapidement au Québec et la situation demeure inquiétante à la veille du 1er juillet, période citrique pour les locataires qui doivent composer, en plus cette année, avec des situations économiques de plus en plus précaires. « Depuis l’arrivée du gouvernement Legault, la situation du logement continue de se détériorer », affirme Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU, qui croit que la mauvaise gestion de la crise du logement est un lien direct avec les problèmes liés à l’itinérance. Le 1er juillet s’annonce particulièrement difficile cette année pour eux, dénonce l’organisme sans but lucratif qui réclame des investissements supplémentaires dans le programme AccèsLogis, dédié à la construction de logements sociaux et communautaires.

Plusieurs regroupements populaires se sont aussi déployés autour du Times, alors que certains manifestants anti-vaccins affichaient différents slogans pour démontrer leur désaccord quant aux différentes mesures imposées par le gouvernement depuis le début de la crise COVID-19 en 2020. « Il n’y a pas que ça », a ajouté un manifestant, « le prix de l’essence et le coût de la vie qui, lui, ne suit pas nos salaires, le gouvernement appauvrit les gens », a-t-il dénoncé, encouragé par quelques groupes de manifestants.

Camions, pancartes, slogans et porte-voix, tous les moyens étaient bons pour passer leurs messages et revendications.

Imposantes mesures de sécurité à Drummondville

De son côté, la Sûreté du Québec a mis en place un imposant périmètre de sécurité afin de s’assurer du bon déroulement des marches et de bien encadrer les manifestants. Les équipes équestre et motard de la SQ, des policiers en VTT et des patrouilleurs à vélo, tous les moyens ont été pris pour assurer le respect de l’ordre et de la sécurité, autant des manifestants que des membres et invités de la CAQ, présents à l’hôtel Times et au Centrexpo Cogeco.

« Nous avons le devoir de manifester et d’être entendus. La voix des citoyens qui votent pour eux, nous voulons être entendus », a indiqué un autre manifestant.

Les manifestants ont monopolisé le grand périmètre jusqu’au Super C, alors que camions, véhicules et marcheurs avaient différents messages à adresser au premier ministre. « C’est à force de faire du bruit que le message va finir par passer », ont affirmé bon nombre de manifestants s’étant déplacés pour la journée à Drummondville.

Des milliers de manifestants à Drummondville © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Des enjeux locaux, plusieurs groupes drummondvillois sont aussi venus porter un message au premier ministre.

Des affiches du comité « Ça presse » servaient à rappeler au premier ministre que les enjeux drummondvillois sont aussi importants, dont celui du dépotoir de Saint-Nicéphore. Une façon de rappeler au premier ministre leurs désaccords face aux mesures prises pour permettre l’agrandissement du site d’enfouissement.

Les manifestants continueront de se relayer tout autour du Centrexpo et hôtel Times pour être entendus par le premier ministre et les élus présents cette fin de semaine, à Drummondville.

Un peu plus loin, sur le boulevard Saint-Joseph, les klaxons et les sirènes se faisaient entendre. Des manifestants se sont rassemblés pour exprimer leur désaccord face à la gestion de la CAQ. Des drapeaux du Québec, du Canada et des patriotes étaient accrochés sur les véhicules. Ces derniers ont fait le choix d’arrêter dans le stationnement du Super C, à quelques pas du Centrexpo Cogeco. La Sûreté du Québec était, là aussi, présente sur les lieux afin de s’assurer du bon déroulement de l’événement.

Plusieurs manifestants et organisations ont pris la parole, alors que des regroupements communautaires et citoyens souhaitent aussi être entendus par le gouvernement de François Legault.

Des milliers de manifestants à Drummondville © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Éric Beaupré
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