De 10 M$ à zéro pour les organismes communautaires : la CTROC demande au ministre Carmant de respecter ses engagements

De 10 M$ à zéro pour les organismes communautaires : la CTROC demande au ministre Carmant de respecter ses engagements
La CTROC demande au ministre Lionel Carmant de respecter l’allocation prévue lors de l’étude des crédits 2024 @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Lors de l’étude des crédits gouvernementaux en avril dernier, le ministre Carmant avait publiquement affirmé qu’un rehaussement de 10 M$ en financement à la mission était prévu en 2024 pour les 3 200 organismes communautaires intervenant en santé et services sociaux. L’annonce d’une augmentation aussi minime représentait une grande déception pour les organismes communautaires dont les besoins exprimés par leurs conseils d’administration s’élevaient à 800 M$ en 2023-2024.

@ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

C’est avec d’autant plus de stupéfaction que la Coalition des Tables Régionales d’Organismes Communautaires (CTROC) a récemment appris, par le cabinet du ministre Carmant, que cette enveloppe ne serait plus allouée en financement à la mission globale. Elle serait versée selon des modalités encore inconnues à des organismes communautaires ciblés par le ministre, plutôt que d’être répartie selon les règles d’attribution liées au financement à la mission globale.

Ainsi, non seulement il n’y aurait pas d’augmentation de financement à la mission pour les organismes intervenant en santé et services sociaux en 2024, mais le ministre irait à l’encontre de ce qu’il a prétendu pour verser ce montant de 10 M$ à partir de critères connus de lui seul. Selon Karine Verreault, co-porte-parole de la CTROC, ≪si le ministre va de l’avant avec son intention de ne pas octroyer de financement supplémentaire à la mission contrairement à ce qu’il a affirmé précédemment, il envoie le message que l’étude des crédits est un exercice futile≫

À Drummondville, plusieurs organismes dénoncent la position du ministre Armand. Ils estiment que cela donne un pouvoir incommensurable au ministre, qui pourra, de façon discrétionnaire, attribuer et redistribuer les budgets à des organismes, plutôt que de les répartir équitablement et efficacement. Les intervenants contactés par le Vingt55 à Drummondville font valoir ce point.

Nous avons dû nous ajuster et augmenter les salaires des intervenants à la demande du gouvernement, car ils n’avaient pas été indexés depuis très longtemps. Cette hausse a forcé plusieurs organismes à couper dans les services ou à réduire le nombre d’intervenants, ce qui affecte les clients et bénéficiaires des services, fait remarquer, entre autres, M. Sylvain St-Onge, directeur général du Troc Centre-du-Québec en entrevue au Vingt55, qui souhaite que le gouvernement s’assure d’une répartition équitable pour les organismes de Drummondville, comme partout en province.

Ce n’est pas la première fois que la CTROC interpelle le ministre responsable des Services sociaux sur la nécessité de respecter les règles d’attribution des fonds entourant le PSOC. Ces modalités reposent sur le fait que ce programme généraliste est régionalisé. La répartition des enveloppes de financement à la mission se fait donc en région à partir d’ententes convenues avec les regroupements régionaux représentant les organismes communautaires. Jusqu’à preuve du contraire, le PSOC mission globale est le programme le plus à même de distribuer équitablement le financement supplémentaire en respect de la nature des organismes communautaires autonomes et de leurs spécificités.

Combien de fois la CTROC devra-t-elle insister auprès du ministre Carmant afin qu’il se conforme à ses propres règles ministérielles qui sont établies et connues? ≪Nous pressons le ministre Carmant de revenir à son affirmation énoncée lors de l’étude des crédits, et de verser l’enveloppe budgétaire de 10 M$ en financement à la mission. Il doit rectifier le tir pour le meilleur intérêt des organismes communautaires autonomes financés par son ministère≫, conclut Daniel Cayley-Daoust, co-porte parole de la CTROC.

Éric Beaupré
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