Des conducteurs d’autobus scolaires débrayeront jeudi matin afin d’être entendus à Drummondville

Des conducteurs d’autobus scolaires débrayeront jeudi matin afin d’être entendus à Drummondville
Autobus scolaires Voltigeur Drummondville © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Les conducteurs d’autobus scolaires non syndiqués de la MRC de Drummond veulent être entendus, à l’instar de leurs collègues syndiqués de l’industrie. Ceux-ci souhaitent obtenir une meilleure équité, c’est pourquoi ils ont prévu une journée de débrayage, ce jeudi, afin de faire avancer les négociations.

Autobus scolaires Voltigeur Drummondville © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

« Nous sommes plusieurs dizaines de chauffeurs non syndiqués qui travaillons pour les autobus scolaires Voltigeur, qui ont leurs terminaux sur le boulevard Lemire, à Drummondville », explique un conducteur qui tente, comme d’autres confrères, d’obtenir des conditions de travail équitables, alors que leurs collègues syndiqués de l’industrie voient leur situation s’améliorer pour le même travail.

« Nous avons choisi de ne pas sortir jeudi matin avec nos autobus afin d’être entendus par nos employeurs. Plusieurs d’entre nous sommes mis de côté dans le processus de négociation. Nous avons présenté nos demandes à l’employeur et, malheureusement, nous n’avons pas été en mesure d’être entendus. Nos employeurs nous ont transmis une réponse finale et sans appel. C’est une façon cavalière de négocier », explique l’un des employés qui a contacté le Vingt55, mais qui préfère garder l’anonymat.

« Nous sommes des employés à part entière et, pour la plupart, retraités. Le mince revenu supplémentaire que nous apporte le travail de conducteur d’autobus scolaire est un supplément qui nous permet aussi de sortir de notre isolement, mais aussi d’être une travailleuse, un travailleur complet, même à temps partiel. Nos conditions de travail actuelles ne vont pas en s’améliorant et le retard accumulé au fil des années est important et les minces considérations allouées sont loin de nous offrir un salaire et des conditions satisfaisantes », précise l’employé.

À titre d’exemple, le taux horaire à être indexé pour atteindre, à tout le moins, l’équité avec nos collègues syndiqués dans les autres municipalités. « Pour bon nombre d’entre nous, la crainte de perdre nos emplois est un facteur important qui donne un levier majeur à notre employeur », exprime avec inquiétude l’employé.

« Nous avons peu d’occasions de nous rencontrer, mais quand nous le faisons, l’insatisfaction est toujours palpable et bien présente. Lors d’une récente rencontre, nous avons convenu d’une « journée de débrayage » afin d’être entendus et écoutés, mais surtout invités à négocier auprès de notre employeur », fait valoir un autre employé qui a contacté le Vingt55.

« Nous, les conducteurs non syndiqués, sommes conscients et craignons de perdre nos emplois si nous n’acceptons pas le mince avancement proposé par l’employeur, qui ne nous a pas invité à négocier la courte liste de nos demandes. La réponse nous a été retournée sans possibilité de négocier », explique le chauffeur, qui souhaitait bien sûr obtenir une réelle négociation.

« En plus d’un léger ajustement salarial, un exemple simple : quand nous gardons les autobus à la maison, nous avons un montant saisonnier alloué au déneigement et à l’espace de l’autobus, et à l’autobus lui-même. Ces frais n’avaient pas été indexés depuis plusieurs années, nous avons eu une légère augmentation cette année, augmentation qui ne compense pas, pour bon nombre d’entre nous, les dernières augmentations des frais servis par nos déneigeurs, des pertes supplémentaires pour nous encore une fois », explique le travailleur.

Nous demandons une journée de plus dans nos banques de congés de maladie, au nombre de virus qui prolifièrent. Cette demande nous semblait justifiée et acceptable, mais ne nous a pas été accordée non plus », fait valoir le chauffeur qui, maintenant, envisage de ranger sa boîte à lunch et d’abandonner un métier qu’il affectionne depuis des années.

« Je ne peux pas travailler et perdre de l’argent, nous travaillons sur des horaires brisés sans pouvoir réellement combler les heures en raison des heures atypiques du transport scolaire. Nous ne sommes pas payés pour des journées complètes, mais bien des petites périodes, soit celles que nous conduisons l’autobus. Entre les périodes de transport, les heures ne sont pas payées », explique le conducteur, qui cumule plusieurs années dans le transport scolaire. « Vous comprendrez qu’il est difficile de trouver un autre emploi en de telles circonstances », ajoute le conducteur qui fera partie de ceux ayant choisi de ne pas rentrer au travail jeudi prochain en guise de moyen de pression.

« Nous ne voulons pas prendre les parents en otage dans cette négociation, voilà pourquoi nous avons choisi de contacter un média afin de faire connaître nos intentions, et ainsi permettre aux parents de trouver un plan B d’ici-là. Si nous avions d’autres moyens, nous les utiliserions, mais malheureusement, l’employeur ne semble pas nous prendre au sérieux et ne semble pas vouloir négocier de bonne foi une entente équitable avec ses chauffeurs non-syndiqués. »

« Serons-nous une dizaine de chauffeurs qui ne prendront pas la route ? Est-ce que l’ensemble des conducteurs non syndiqués de la MRC de Drummond qui veulent être entendus le feront ? C’est jeudi matin que nous le saurons », précisent les quelques conducteurs qui ont décidé d’utiliser ce moyen de pression. « Nous ne sommes pas juste des retraités silencieux. Malgré nos craintes face à l’employeur, nous demandons d’être entendus et des négociations respectueuses, une entente équitable et réaliste pour chacun de nous », de conclure le travailleur, qui souhaite voir une solution et des négociations mises de l’avant rapidement.

Contacté par le Vingt55, M. Joël Hébert, des Autobus Voltigeurs, confirme avoir été informé de cette décision vendredi dernier. « Nous avons pris acte de leur décision, nous souhaitons bien sûr discuter des possibilités à l’interne afin de discuter de la situation le plus rapidement », explique M. Hébert, qui précise ne pas vouloir commenter davantage avant d’avoir pris connaissance de l’ensemble du dossier.

Autobus scolaires Voltigeur Drummondville © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Éric Beaupré
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