DRUMMONDVILLE
Le Vingt55 s’est entretenu, cette semaine, avec quatre des six candidats à la mairie de Drummondville : David Bélanger, Éric Beaupré, Alexandre Desbiens et Jean-François Houle. Tous les candidats, dans ces échanges individuels, ont répondu aux mêmes sept questions posées par le Vingt55 afin de discuter de cette course à la mairie. Dans cet article, nous vous offrons les réponses de chacun des candidats à la deuxième question. Nous avons opté pour l’ordre alphabétique afin de vous présenter les candidats.
Question 2 : Pourriez-vous résumer, en quelques phrases, les engagements les plus importants annoncés durant votre campagne électorale?
Réponse d’Éric Beaupré
D’emblée, Éric Beaupré mentionne l’importance de ramener la sécurité dans nos rues, notamment par un service policier et un service incendie plus présents.
« On a besoin de meilleures ressources de ce côté », plaide-t-il.
La pauvreté et l’itinérance comptent aussi parmi ses priorités.
« Pour moi, c’est une chose primordiale de m’assurer que les ressources soient bien épaulées et qu’elles aient le financement nécessaire pour faire leur travail. C’est à elles de faire le travail, épaulées par la Ville, et nous devons nous assurer d’offrir les bonnes ressources, sans dédoubler nos services. »
Quant au projet de nouvel hôpital, M. Beaupré souhaite trouver le bon leader pour porter ce dossier auprès du gouvernement provincial.
« Je peux faire office de leader, mais le porte-parole ne sera pas moi. Il faut appuyer nos médecins, qui en ont besoin, nos citoyens et notre milieu des affaires efficacement et dans la représentation lorsqu’on devra faire des demandes à Québec. On va présenter un projet à Québec plutôt que d’exiger de Québec. Un leader n’est pas toujours à l’avant-plan, je m’assurerai d’appuyer efficacement le projet d’hôpital. »
Concernant le Centre Marcel-Dionne, le candidat souhaite aller de l’avant avec un projet de construction neuve, pour « passer à l’action et cesser d’attendre et d’espérer », dit-il.
M. Beaupré mentionne l’importance de redynamiser le centre-ville de Drummondville, pour amener les différents événements qui s’y tiennent vers un autre lieu, plus adapté à ceux-ci.
Enfin, Éric Beaupré parle de l’importance de mieux gérer les finances publiques et de réorganiser l’hôtel de ville, en donnant une visibilité aux conseillers et en agissant avec plus de transparence. Ramener les citoyens à l’hôtel de ville est aussi un engagement ferme qu’il prend, puisqu’il s’agit de la maison du peuple, mentionne-t-il.
Réponse de David Bélanger
Parmi les engagements les plus prioritaires pour David Bélanger, qui devront être abordés rapidement, il nomme l’itinérance au centre-ville. Le candidat se dit préoccupé par la situation et affirme que ce dossier ne doit pas attendre.
« Dès l’élection, ouvrir un nombre de lits supplémentaires à l’Ensoleilvent, le refuge. Actuellement, huit à dix personnes, tous les soirs, se retrouvent à la rue, n’ont pas de ressources et doivent dormir dans les parcs ou les campements parce qu’elles se font refuser l’accès, faute de lits », plaide le candidat à la mairie de Drummondville.
Comme deuxième engagement en matière d’itinérance, M. Bélanger mettra « en place une cellule de crise pilotée par la Ville pour le territoire de Drummondville ». Cette cellule comprendra les organismes communautaires, les experts en matière d’itinérance, la police, la santé et la Ville, dans le but de coordonner les opérations.
« Les moyens sont connus, maintenant ça prend une coordination et un leadership », affirme M. Bélanger.
Le candidat offre aussi un engagement clair en matière d’habitation : « développer cinq cents logements réellement abordables, pour venir en aide aux travailleurs à faibles salaires, pour leur permettre de se loger dignement. » David Bélanger est convaincu de l’impact économique qu’auront ces logements sur Drummondville. « Quand on laisse de la disponibilité budgétaire à ces gens, ils consomment dans nos commerces et font tourner notre économie. L’impact est aussi direct sur le taux de criminalité dans ces secteurs, qui diminue », affirme le candidat.
Pour favoriser ce développement, M. Bélanger souhaite simplifier le processus afin de donner plus de prévisibilité aux promoteurs privés. Cela permettra, selon lui, de ralentir l’effet de l’offre et de la demande qui ont entraîné des hausses de loyers importantes.
Quant à la gestion de l’administration, à l’hôtel de ville, M. Bélanger affirme vouloir redresser les investissements pour l’entretien des routes.
« Les investissements actuels sont insuffisants et ne permettent pas le maintien d’actifs. Ce n’est pas normal, quand on a à entretenir des biens et des infrastructures municipales, de ne pas minimalement investir ce qu’il faut pour faire l’entretien minimum. »
Selon les chiffres avancés, qui proviendraient de l’administration municipale, comme il l’a affirmé en entrevue, M. Bélanger indique que ce ne sont pas moins de trois millions de dollars supplémentaires qui seraient nécessaires dans l’entretien des routes pour réaliser ce minimum. « […] la municipalité reconnaît déjà un investissement insuffisant dans l’entretien de ses routes », indique-t-il.
Enfin, M. Bélanger affirme vouloir œuvrer à une gestion responsable des finances de la Ville de Drummondville. Il se dit fort préoccupé par l’utilisation de la dette.
« La Ville est bien positionnée pour l’utilisation de la dette. Il est important de conserver cette position et d’utiliser la dette avec rigueur et parcimonie. Que la dette demeure raisonnable et qu’on reste parmi les municipalités raisonnablement endettées, c’est important », conclut le candidat.
Réponse d’Alexandre Desbiens
Alexandre Desbiens propose une vision soutenue par cinq axes : démocratie municipale, vivre-ensemble, arts et cultures, économie et sports. M. Desbiens nous a expliqué que c’est son expérience comme conseiller municipal qui l’a amené à développer ces cinq axes, qui sont décrits dans un document totalisant une centaine de pages.
« À Drummondville, on est bien positionnés, mais moi je pense qu’on peut aller encore plus loin. C’est ce que je propose avec cette vision globale ».
Pour bien réfléchir à ces axes et au contenu de son programme, Alexandre Desbiens a rencontré tous les acteurs impliqués dans chacun de ces axes
« C’est réfléchi en collaboration avec les acteurs du milieu, ce n’est pas seulement Alexandre Desbiens qui pense que c’est de cette façon que ça doit être fait », conclut-il.
Réponse de Jean-François Houle
Pour Jean-François Houle, certains dossiers relèvent d’actions à très court terme, tandis que pour d’autres, le travail sera accompli à moyen et à long terme.
Parmi les dossiers devant être traités plus rapidement, le candidat nomme la situation des sans-abris et de l’itinérance à Drummondville, ainsi que la sécurité.
À moyen et long terme, M. Houle implique tout ce qui relève du développement.
« Je veux convoquer un colloque thématique sur le développement, je ne veux pas que le développement soit réfléchi entre quatre murs à l’hôtel de ville, je veux qu’on élargisse la réflexion et ce serait l’objectif de ce colloque, où toutes les parties prenantes seraient convoquées, pour qu’on réfléchisse à la vitesse de notre développement, aux conséquences de ce développement et de s’assurer que nos partenaires sont capables de suivre. »
En matière d’habitation, il souhaite que ce soit « véritablement abordable ».
« […] développer des logements communautaires, ce qui signifie de retirer de la logique de la spéculation immobilière des immeubles, des terrains afin de les céder à des organismes à but non lucratif, ou encore d’encourager la formation de coopératives d’habitations. […] Drummondville ne peut le faire seule, mais participer de façon importante tout de même à ce nouveau processus en habitation, parce que, malheureusement, le marché lui-même n’est pas en mesure de se réguler. »
Ensuite, Jean-François Houle parle de son engagement à améliorer les façons de communiquer avec les citoyens.
« Meilleures consultations, faites à un meilleur moment, parce que souvent, les processus de consultation ont insatisfait des gens qui ont participé à ces consultations, souvent, peut-être, parce que la consultation arrive un peu tard, quand les fils sont pas mal attachés », indique-t-il.
La communication inclut l’accès à l’information. « Il faut ouvrir les données, à mon avis, puis mieux expliquer les processus décisionnels de la Ville, parce que seulement 32 % des gens se sont présentés aux urnes en 2021. C’est préoccupant. Il faut qu’on reconnecte les citoyens avec le monde municipal. C’est par la communication qu’on va y arriver. »
Brièvement, M. Houle évoque qu’il accordera une grande importance au thème de la fierté, tout en mentionnant qu’il n’ignore pas que les rues sont en mauvais état. Un autre dossier qu’il aura à considérer dans ses priorités.
« Tout ça dans un esprit de collégialité, parce qu’on a un conseil municipal qui, à mon avis, doit être mieux utilisé et mieux valorisé », conclut M. Houle.
[NDLR – M. Alain Carrier n’a pas pu être questionné par le Vingt55 puisqu’il a cessé de nous répondre en cours de semaine, lui qui avait d’abord refusé notre demande d’entrevue, puis accepté lorsqu’il avait relu notre message et compris que l’entrevue aurait lieu par téléphone. Rappelons que M. Carrier se trouve, depuis le début octobre, en voyage en Afrique, et ce, jusqu’au début novembre, et qu’il ne fait donc pas campagne sur le terrain comme les autres candidats actuellement. Nous aurions aimé lui poser une question de plus que les autres pour comprendre comment il voit cette campagne : le candidat tient-il pour acquis les votes des électeurs en se trouvant à l’extérieur du pays pendant ce dernier mois de campagne électorale municipale et en ne les rencontrant pas sur le terrain? – Jean-Sébastien Bourré, journaliste]







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