Plainte d’intimidation à Wickham : aucune plainte ni accusation ne sera retenue ni déposée par le DPCP

Plainte d’intimidation à Wickham  : aucune plainte ni accusation ne sera retenue ni déposée par le DPCP
Plainte d'intimidation à Wickham, aucune plainte ne sera retenue ni déposée par le DPCP @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Le dossier de Ian Lacharité, l’ex-maire de Wickham qui a démissionné et porté plainte à la police pour menaces et intimidation en mars dernier, a été rejeté par le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).

Jean-Philippe Garneau, procureur de la Couronne palais de justice de Drummondville @ Entrevue vidéo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

Aucune accusation ne sera portée dans cette affaire, confirme le DPCP. Le dossier, qui a alimenté bien des discours et rumeurs, a pris une tournure bien loin de ce qu’anticipaient plusieurs élus.

En effet, l’enquête menée par les enquêteurs de la Sûreté du Québec (SQ) de la MRC de Drummond et du DPCP n’a donc pas permis d’identifier de citoyens qui auraient pu tenir des propos ou poser des gestes d’intimidation, et n’a donc conduit à aucune accusation confirme le DPCP en entrevue au Vingt55.

L’enquête des enquêteurs et du DPCP n’a pas permis d’identifier de citoyens qui auraient pu tenir des propos ou poser des gestes d’intimidation, et n’a donc conduit à aucune accusation.

C’est à la suite d’une plainte déposée après une mésentente dans le dossier des fusions du service des incendies de Wickham et de Drummondville, ainsi qu’à un conflit au sein de l’appareil municipal de la MRC de Drummond, que le maire de Wickham Ian Lacharité avait remis sa démission.

Une enquête obligée qui ne conduit à aucune accusation

En effet, contrairement aux plaintes déposées par un simple citoyen, les plaintes de menaces ou d’intimidation envers un élu maire ou mairesse doivent obligatoirement faire l’objet d’une enquête, confirment les autorités et le DPCP, lors d’une entrevue avec le Vingt55.

Beaucoup de spéculation et de rumeurs ont circulé, tant dans les médias que lors de l’émission « Le monde à l’envers », laissant entendre que la démission du maire était liée à la plainte déposée à la Sûreté du Québec et aux événements disgracieux, aux menaces et au harcèlement qui auraient été dirigés contre le maire de Wickham et sa conjointe.

Certains élus drummondvillois et du milieu des affaires municipales ont dénoncé publiquement des gestes d’intimidation à l’endroit de Ian Lacharité et d’élus de la MRC, ainsi que de la conjointe du maire Lacharité, qui aurait reçu un crachat au visage. Ces propos ont été relayés par des élus, les médias et lors de l’émission « Le monde à l’envers ».

Quelques heures après la démission du maire de Wickham, la mairesse de Drummond et préfète de la MRC de Drummond, Stéphanie Lacoste, avait convoqué les médias afin de dénoncer les propos allégués et la situation. Elle avait soutenu le maire de Wickham.

Lors d’une réunion le 23 mars dernier, où plusieurs élus de la MRC de Drummond  @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

Lors d’une réunion le 23 mars dernier, où plusieurs élus de la MRC de Drummond et le maire démissionnaire de Wickham étaient présents, soutenus et encouragés par M. Jacques Demers, président de la Fédération des municipalités du Québec, des élus et conseillers ont affirmé être victimes d’intimidation et de harcèlement.

« Des vitres de voiture ont été brisées, des pneus ont été crevés et des élus ont été menacés sur les réseaux sociaux ainsi qu’à l’hôtel de ville et lors de séances du conseil municipal, dans le présent mandat à Drummondville, notamment celles qui ont conduit à la démission du maire de Wickham, Ian Lacharité », ont martelé les élus.

L’enquête de la Sûreté du Québec et du DPCP confirme qu’aucune plainte n’a été retenue ni déposée par les autorités en ce sens et que le DPCP clôt le dossier à son niveau, affirmant qu’il n’y avait pas matière à poursuites criminelles.

En effet, selon les informations obtenues par le Vingt55 et confirmées par le DPCP, aucune plainte n’a été formulée par le maire de Wickham ou un élu ni par sa conjointe, en ce qui concerne des voies de fait.

« Se faire cracher au visage ou dessus constitue une voie de fait au sens criminel », explique le procureur de la Couronne, MJean-Philippe Garneau, rencontré par le Vingt55 à la suite de la décision du DPCP de fermer la plainte sans retenir d’accusation.

Aucune de ces affirmations et rumeurs n’a fait l’objet de plainte dans la MRC de Drummond, des rumeurs qui prennaient des apparences de vérité, le comportement des élus de la MRC de Drummond avaient vivement été dénoncé par des citoyens.

Interrogé sur son silence pendant la procédure judiciaire concernant les rumeurs et les affirmations des élus, l’ex-maire Ian Lacharité explique son choix.

« Je me suis abstenu de commenter les rumeurs et les discours tenus dans les médias concernant ma conjointe, ma démission et la plainte déposée afin de ne pas nuire à l’enquête et au travail des policiers », affirme-t-il. « Maintenant que le dossier est clos, je peux confirmer que contrairement à ce qui a été avancé par différents élus et sur le plateau de l’émission « Le monde à l’envers », ma conjointe ne s’est pas fait cracher au visage au sens propre du terme, confirme également l’ex-maire de Wickham, en entrevue téléphonique au Vingt55.

Cette affirmation était plus une expression qui a été utilisée au sens figuré, alors qu’un citoyen aurait craché au sol à sa rencontre, tandis qu’il se trouvait de l’autre côté de la rue et que sa conjointe sortait au même moment d’un commerce de la rue principale.

« Le geste du citoyen, qualifié de disgracieux, n’a jamais atteint ni même touché ma conjointe », confirme en effet M. Lacharité. « Il ne faisait effectivement pas partie de la plainte déposée aux enquêteurs », confirme-t-il. « Ce sont des rumeurs qui ont été propagées par des propos répétés et soutenus par des élus, mais qui n’ont jamais été vérifiées auprès de la principale intéressée », confirme aussi Ian Lacharité, questionné sur la provenance de ces ouï-dire et rumeurs qui ont pris des apparences de vérité.

Questionné à savoir si M. Jacques Demers avait vérifié les informations auprès du maire ou de sa conjointe, M. Demers avait en entrevue admis que non.

« Non, je n’ai pas validé les rumeurs », avait confirmé M. Demers, dans un entretien téléphonique au Vingt55, se contentant de mentionner qu’il tenait les informations d’élus municipaux de Drummondville et de parutions dans les médias locaux.

Même discours du côté de M. Patrick Lemieux, conseiller aux communications et aux relations médias de l’UMQ, qui avait confirmé les mêmes sources que M. Demers.

« En effet, personne n’a jugé bon de vérifier cette affirmation auprès de moi ou de ma conjointe », confirme l’ex-maire de Wickham, M. Lacharité, qui précise que ni la mairesse de Drummondville, ni le président de la Fédération des municipalités, ni les différents députés de la MRC de Drummond ne l’ont contacté pour obtenir sa version des faits ou celle de sa conjointe avant de commenter ou d’appuyer cette affirmation sur la place publique, alors qu’une enquête était en cours.

« J’ai refusé à plusieurs reprises de commenter mon départ et les rumeurs sur le plateau de l’émission « Le monde à l’envers » afin de respecter les consignes des autorités et de ne pas nuire à l’enquête », explique également l’ex-maire Ian Lacharité au Vingt55.

Selon les informations obtenues par le Vingt55, aucune plainte formelle d’intimidation n’a été déposée ou formulée auprès des enquêteurs.

La plainte déposée portait essentiellement sur des propos tenus lors du conseil municipal ou sur les réseaux sociaux. Une vidéo de la soirée a été soumise pour analyse afin de déterminer si certains éléments ou propos pouvaient constituer des menaces, mais le DPCP a finalement conclu qu’aucun élément soumis ne pouvait donner lieu à des accusations.

« J’ai démissionné pour les bonnes raisons », affirme encore aujourd’hui Ian Lacharité référant le Vingt55 à sa lettre de démission. « La politique de proximité étant cruelle et déchirante, après plus de neuf ans de vie politique au sein de ce conseil, je me dois d’établir un choix clair favorisant la qualité de vie de ma famille. Quant au dossier de la desserte incendie, j’estime que la solution de joindre Drummondville comporte de multiples avantages. Est-ce que le chemin emprunté est le bon ? Assurément pas »,…. avait mentionné l’ex-maire de Wickham.

Ian Lacharité ex-maire de Wickham @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

De plus, l’ex-maire de Wickham avait également mis en lumière les orientations différentes au sein du conseil municipal pour expliquer son départ.

« Depuis un certain temps, les orientations du Conseil et mes valeurs personnelles prennent des routes différentes. Dans ce contexte, j’invite tous les conseillers/conseillères ainsi que la prochaine personne qui agira à titre de maire à faire en sorte de ramener l’unité au sein de l’ensemble des Wickhamois », avait ajouté M. Lacharité lors de sa démission.

Ian Lacharité avait en effet rappelé qu’il n’était pas en faveur de la fusion du service incendie tel que présenté et soumis par la Ville de Drummondville. Cet élément est malheureusement tombé bien secondaire après la sortie publique des élus sur la plainte déposée à la Sûreté du Québec.

« Je trouve déplorable et regrettable que cette histoire ait entraîné des répercussions aussi négatives sur les citoyens et que les rumeurs aient ainsi entaché la réputation des Wikchamois », conclut l’ex-maire de Wickham.

Éric Beaupré
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