Georges Dor, de Drummondville à la Manicouagan …Raconte-moi l’histoire par André Pelchat

Georges Dor, de Drummondville à la Manicouagan …Raconte-moi l’histoire par André Pelchat
Le Pavillon Georges Dor à la Centrale Jean Lesage (Manic 2) © Crédit photo André Pelchat / Vingt55. Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Toute une génération se souvient de ces paroles, tirées de la chanson intitulée La Complainte de la Manic. Si tu savais comme on s’ennuie, À La Manic Tu m’écrirais bien plus souvent, À la Manicouagan.

 Le 45 tours, sorti en 1966, s’est vendu à 150 000 exemplaires et resta longtemps à première position du palmarès.  On est à l’époque où les grands succès québécois sont ceux des Hou-Lops, des Classels et de Jenny Rock, souvent des versions de succès étrangers. Pour un chansonnier, un tel succès populaire et commercial est sans précédent. « La Manic », comme le public l’appellera, remportera un trophée Méritas au Gala du disque de 1967, et les auditeurs de la station CKAC la voteront chanson québécoise la plus populaire du siècle!

Curieux destin pour un homme qui, au départ, n’avait jamais voulu être chansonnier !  En effet, Georges-Henri Dore, né le 10 mars 1931 à Drummondville, le fils de René Dore, agent d’assurance et d’Émélia Joyal, est arrivé très tard à la chanson, à presque 35 ans. Selon Robert Thérien, auteur du Dictionnaire de la musique populaire du Québec, «La chanson a été un accident dans sa vie. »

En effet, Georges Dore, après avoir travaillé à la Celanese, partit pour Montréal en 1952 et c’est là qu’il laissa tomber le « e » final de son nom. Dans la métropole du Canada (à l’époque) , il suit des cours d’art dramatique. Engagé pour être la doublure de Gratien Gélinas dans le film Ti-Coq, sa carrière de comédien plafonne rapidement et, 1953, ce Drummondvillois déménage en Abitibi où il devient annonceur radiophonique à Amos avant de travailler sur le chantier d’un barrage hydroélectrique. L’année suivante, il déménage à nouveau et devient rédacteur de nouvelles à la station de radio CHLN à Trois-Rivières.  Il décroche par la suite plusieurs emplois dans les services de nouvelles de Radio-Canada et, en 1958,  il participe à la grève des réalisateurs, et est arrêté avec plusieurs collègues dont René Lévesque. Entretemps, il a épousé Marguerite Jacob avec il aura 4 enfants. Devenu réalisateur du Télé-journal en 1961, c’est à la suite d’une gageure que Georges Dor, qui a commencé à écrire des poèmes, décide de mettre de la musique sur certains d’entre eux et participe à un concours de chansonnier amateur en 1964. C’est bientôt le succès de « La Manic ». Lui-même surpris, Georges Dor décide de tenter sa chance et commence à se produire dans les boîtes à chanson, d’abord au Québec, puis en France où il chante au « trois Baudets », boîte connue de Paris.  C’est peut-être ce qui lui fera ajouter à son répertoire la chanson « Les boîtes chansons ». De retour au Québec, il reçoit le prix Félix-Leclerc pour « La Manic », au Festival du disque, et le prix de l’auteur-compositeur-interprète ayant vendu le plus de disques. Par la suite, il se produira à Cannes à l’automne, à la Comédie-Canadienne en février 1969 puis au théâtre Port-Royal de Montréal en octobre 1970, en plus d’effectuer des tournées partout au Québec et dans quelques villes canadiennes: Ottawa, Toronto, Winnipeg. Il abandonne toutefois la scène en 1972 et, en 1976, lui et son épouse Marguerite fondent un théâtre d’été à Saint-Germain-de-Grantham. Il enregistre son dernier disque en 1978.

Cette année-là, il écrit le livret de la comédie musicale « Un simple mariage double » jouée au Théâtre de Marjolaine à Eastman. Il se consacre ensuite à l’écriture et écrit les téléromans « Les Moineau et les Pinson » et « L’âme-sœur », diffusés à TVA dans les années 80 et signe de nombreuses pièces pour son théâtre d’été. Il publiera aussi des publié les recueils de poèmes et quelques essais, consacrés à langue française dont il fut toujours un grand défenseur.

Installé à Longueil vers la fin de sa vie, Georges Dor décéda le 24 juillet 2001. Il est le grand-père, entre autres, de Léanne Labrèche-Dor.

Outre la salle Georges-Dor du Cegep de Drummondville, le nom du chansonnier est perpétué par la bibliothèque Georges-Dor à Longueil, une rue Georges-Dor à Gatineau et le pavillon d’accueil Georges-Dor à la centrale Manic 2.

Le Pavillon Georges Dor à la Centrale Jean Lesage (Manic 2) @ Crédit photo André Pelchat

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