DRUMMONDVILLE
L’homme d’affaires Dany Lefebvre dénonce la gestion de certains élus du conseil municipal de Saint-Cyrille. Crédit photo : Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.
Parmi ces projets, une résidence corporative a capté l’attention, alors que le propriétaire de l’Entreprise Chanv, souhaite voir les dossiers avancer malgré une lourdeur administrative. Bien que le citoyen se soit exprimé dans le respect et que les élus présents aient dans l’ensemble respecté le droit de parole, des propos tenus par un des conseillers avant le conseil municipal ont dérapé au point où une enquête a été ouverte à la Sûreté du Québec.
Le citoyen de Saint-Cyrille et homme d’affaires, Dany Lefebvre, s’est présenté à la séance du conseil municipal mardi dernier, visiblement bien préparé.
Après avoir pris la parole lors de la période allouée aux citoyens, Dany Lefebvre a pris la parole pour dénoncer une mauvaise gestion due à un manque de compétence et de préparation de certains élus, les mettant rapidement face à leurs responsabilités et obligations et à un manque de connaissance des dossiers qui est la base et l’existence du Comité consultatif d’urbanisme de la municipalité.
Questionnés sur la vision du Comité consultatif d’urbanisme (CCU), les deux conseillers Sylvain Jacques et Pierre Lavigne ont avoué ne pas connaître les grandes lignes. « C’est inacceptable et inadmissible, » a fait remarquer Dany Lefebvre, qui a rappelé que le Comité consultatif d’urbanisme, par son règlement, devrait d’ailleurs voir ses membres renouveler tous les deux ans.
Un projet de résidence corporative qui stagne et qui nuit au développement des affaires de son entreprise, tout comme celles d’autres entrepreneurs, a été rappelé par M. Lefebvre.
Le principal intéressé est venu rappeler que son projet de résidence corporative pourrait accueillir des travailleurs étrangers qui œuvrent au sein de son entreprise, mais les dérapages sont nombreux a-t-il affirmé : « 26 mois, des tonnes de paperasse, et deux conseillers qui font de la représentation négative sur le projet sont les réels obstacles au développement, » a souligné Dany Lefebvre, qui souhaite pouvoir faire avancer le développement de son entreprise, tout comme ceux d’autres entrepreneurs dans sa situation.
Des solutions simples et un meilleur encadrement des conseillers s’imposent, a ajouté l’homme d’affaires qui allègue que les derniers mois lui ont permis de jeter un regard inquiétant sur l’appareil municipal et la gestion des dossiers, notant au passage que deux conseillers qui siègent depuis 23 ans et l’autre depuis 20 ans au Comité consultatif d’urbanisme (CCU), alors que jusqu’à récemment aucune décision majeure n’a été prise, aucune avancée dans les discussions, alors que le règlement municipal invoque une alternance qui devrait être mise de l’avant par les conseillers.
M. Lefebvre a profité de son passage et de sa prise de parole pour, du même coup, offrir dans un premier temps une mission pour le Comité consultatif d’urbanisme (CCU) et une vision, une définition proposée par l’homme d’affaires qui a rapidement trouvé preneur parmi les élus présents.
Des apparences de conflit d’intérêts ont soulevé l’indignation et la colère de l’homme d’affaires.
Durant son plaidoyer qui a duré 1 h 30, M. Lefebvre est venu rappeler que son projet de résidence corporative est face à une opposition claire du conseiller Sylvain Jacques et de sa conjointe Annie Gentesse, également conseillère, qui semble clairement nuire à l’avancée du projet.
Le conseiller Sylvain Jacques a dit se retirer des propositions ou positions sur les projets éventuels du 45 rue Saint-Laurent, adresse où est destiné le projet de résidence corporative de l’Entreprise Chanv, maison située directement devant le lieu de résidence du couple, qui sont également conseillers.
Sylvain Jacques et sa conjointe ont évoqué qu’il n’y avait aucun conflit d’intérêts d’être couple dans la vie et conseillers municipaux et ont invoqué un avis juridique dûment obtenu, affirmant qu’il légitime selon eux leur position et leurs propositions dans le conseil municipal et lors de prises de décisions. Pourtant, le conflit d’intérêts est clair dans des dossiers comme le mien, avance l’homme d’affaires et entrepreneur de St-Cyrille de Wendover.
Le conseiller mentionne se retirer des dossiers, de l’autre côté, fait faire des études sur le projet en utilisant des moyens détournés, et ensuite, tout comme sa conjointe, se prononce en défaveur du projet, alors que dans d’autres projets pour cette adresse, le conseiller et la conseillère mentionnent se retirer pour éviter les apparences de conflit.
« On ne peut pas être parfois en conflit d’intérêts et d’autres fois non dans un même dossier, » évoque l’homme d’affaires qui s’interroge sur le bien-fondé ou les intentions du conseiller. « Est-ce que la venue de travailleurs étrangers dérange à ce point le conseiller ? Est-ce que les propos ou l’opposition du conseiller sont de nature raciste ou encore souhaite-t-il mettre un frein à des projets à saveur économique dans la municipalité ? » a questionné l’homme d’affaires sur les intentions du conseiller Sylvain Jacques, qui a affirmé pour sa part n’avoir tenu aucun propos raciste ni défavorable pour le projet.
Des citoyens ont par ailleurs évoqué que le conseiller faisait du maraudage dans le secteur, questionnant l’arrivée d’une maison de chambre destinée à l’accueil de travailleurs étrangers, situation qui pourrait perturber la quiétude des résidents de la rue Saint-Laurent dans un tel projet.
Selon des citoyens inquiets de voir le conseiller, commenter de la sorte le projet de résidence corporative, peu de commentaires positifs ont été émis lors des consultations menées par le conseiller Sylvain Jacques de l’avis des quelques citoyens qui n’y voient pour leur part aucun inconvénient, alors que de son côté le conseiller a invité les citoyens à remplir un formulaire contre le projet rapportent des citoyens rencontrés ou qui ont contacté le Vingt55 en lien avec l’avenir de l’ancienne résidence pour personnes âgées qui cherche toujours une nouvelle vocation.
Ces propos ont également été rapportés au principal intéressé selon les informations obtenues par le Vingt55.
26 mois pour un projet aussi simple et bénéfique pour la municipalité et mon entreprise alors que les coûts continuent d’augmenter au même rythme que l’opposition de certains conseillers déplore et dénonce l’homme d’affaires qui souhaite voir les choses changer pour le bien de la municipalité et de son développement économique.
Il faut commencer quelque part et il est maintenant temps d’avancer pour le bien de mon entreprise, oui, mais également de la municipalité, d’affirmer Dany Lefebvre,
Nous avons une belle ville et les citoyens et homme d’affaires sont fiers d’y faire prospérer leur famille et leur projet, il faut cependant que cette volonté soit mise de l’avant par les élus du conseil municipal. et notre conseiller municipal semble commencer par décourager autant les employés de la municipalité que les hommes et femmes d’affaires qui tentent de venir investir et tenter de rencontrer nos élus.
Notre fierté commence par la maison des élus et des citoyens, qui accueillent les gens et les employés ici dans une cour en terre battue, dans la boue. Souvent, ça ne regarde pas très bien pour des hommes d’affaires qui voudraient investir dans notre municipalité alors que les conseillers apprenaient aux citoyens que le projet d’asphalte du stationnement municipal était reporté sans donner de véritable raison de cette coupure budgétaire.
Devant les propos de M. Lefebvre, la conseillère Jessica Ebacher a par la suite aussi demandé de réévaluer cette décision, ce qui a été par ailleurs rapidement accepté par l’ensemble des élus. Il est facile de régler des problèmes, il s’agit d’arrêter de faire avancer des projets cosmétiques pour notre municipalité et s’occuper de faire avancer les véritables projets, a ajouté le Dany Lefebvre.
Des propos inquiétants prononcés par Sylvain Jacques avant l’ouverture du conseil ont également fait l’objet d’une plainte à la Sûreté du Québec.
En effet, Sylvain Jacques, à l’ouverture du conseil, alors que M. Dany Lefebvre et M. Louis Raiche faisaient leur entrée au conseil municipal, M. Sylvain Jacques a mentionné, à micro fermé : »Ça achève, je m’en occupe, ils vont nous crisper la patience, je suis tanné de ces deux-là. »
Les élus évoquent auprès du gouvernement des principes de respect et le projet de loi 57 visant à protéger les élus le stipule. Qu’en est-il de tels propos provenant d’élus envers des citoyens et hommes d’affaires de la municipalité ? La situation semble inquiéter des citoyens et les principaux intéressés qui ont demandé qu’une enquête soit ouverte après le dépôt d’une plainte officielle à la Sûreté du Québec. Pour le moment, le dossier a été ouvert et soumis aux policiers pour fin d’enquête. Aucune accusation n’a été portée pour le moment. »
C’est en l’absence du maire Éric Emond, en raison d’obligations professionnelles confirmées par la directrice générale de la municipalité, Louise Sisla et, par le principal intéressé, que s’est tenue la séance du conseil. Celui-ci, ayant été contacté par le Vingt55, précise avoir été informé de la situation. ‘Assurément, je vais prendre connaissance de la situation et agir en conséquence. Pour le moment, avant de me prononcer, je vais vérifier la véracité des informations et confirmer le tout,’ a précisé le maire en entrevue au Vingt55.
L’homme d’affaires Dany Lefebvre a interpellé le conseiller Sylvain Jacques © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés
Le projet de l’homme d’affaires Dany Lefebvre © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés