Grève générale : Les chauffeurs d’Autobus Voltigeurs de Drummondville refuse de devenir le « cheap labor » du transport scolaire

Grève générale : Les chauffeurs d’Autobus Voltigeurs de Drummondville refuse de devenir le « cheap labor » du transport scolaire
M. Jean-Guy Picard, président du syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Voltigeurs/CSN et Karine Bolduc, vice-présidente au Conseil central du Cœur du Québec @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Les travailleuses et les travailleurs d’Autobus Voltigeurs inc. de Drummondville, propriété du groupe Sogesco dont le siège social est situé à Drummondville, déclencheront une grève générale illimitée le 8 avril prochain.

 Les chauffeurs d’Autobus Voltigeurs de Drummondville refuse de devenir le « cheap labor » du transport scolaire @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

‘’ Après de nombreuses rencontres et des efforts considérables du syndicat pour se rapprocher de l’offre de l’employeur, ce dernier n’a présenté aucune contre-proposition, soutient Jean-Guy Picard, président du syndicat en. ‘’ Sogesco affirme faire le nécessaire pour parvenir à une entente, mais n’a pas modifié son offre salariale initiale’’, ajoute le président du syndicat en entrevue au Vingt55.

« Nous avons tout fait pour éviter cette grève générale et regrettons les inconvénients à venir pour certaines familles drummondvilloises », mentionne M. Picard. « Cependant, la grève générale est désormais notre seule option. Il est impossible de négocier lorsque l’autre partie déclare ne plus avoir de mandats. La balle est dans le camp de Sogesco », affirme Jean-Guy Picard, président du syndicat.

Karine Bolduc, vice-présidente au Conseil central du Cœur du Québec, critique Sogesco pour ne pas suivre les ajustements salariaux du secteur du transport scolaire effectués au Québec ces deux dernières années. Elle souligne que les employés de Drummondville devraient être rémunérés de manière équivalente à ceux des autres régions.

Depuis l’automne 2022, les contrats des transporteurs ont augmenté de 15 à 30 %, une part de cette hausse devant servir à augmenter les salaires. Josée Dubé, présidente du secteur transport scolaire, indique en entrevue au Vingt55 que cet argent profite actuellement à l’employeur au lieu de revaloriser les salaires, ce qui serait essentiel pour garantir le service à la population. Elle appelle l’employeur à agir de manière raisonnable pour parvenir à un règlement.

« Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous sommes ici, nous avons fait des concessions durant les 15 sessions de négociation, dont 3 avec un conciliateur, mais malheureusement la partie patronale n’a pas bougé d’un iota », affirme le président du syndicat. « Nous sommes rendus au maximum des concessions que nous pouvions faire. On nous demande maintenant de revenir sur les droits acquis, de réduire nos heures de travail. On veut nous payer les salaires les plus bas de toute la région. Nous ne pouvons pas accepter ça », ajoute Jean-Guy Picard, président du syndicat, soulignant qu’il est difficile de dire à ses petits élèves que c’était la dernière journée avec eux en raison du conflit.

« Il est difficile de concevoir qu’une compagnie comme Sogesco, qui possède plusieurs compagnies de transport scolaire, ne prenne pas en compte la réalité. Plusieurs chauffeurs de la même industrie et compagnie ont eu des augmentations au-dessus de 40 % », à Drummondville, rien. Il n’y a pas de négociations », ajoute Karine Bolduc.

« C’est inconcevable que, à Drummondville, nos chauffeurs d’autobus ne soient pas payés comme les autres chauffeurs de la province. D’autant plus que l’entreprise a reçu un budget du gouvernement de 15 à 30 %, et Bernard Drainville, le ministre de l’Éducation, a dit qu’une partie de cette subvention était destinée aux salaires des chauffeurs. Alors pourquoi aujourd’hui Sogesco ne veut-elle pas payer les chauffeurs de Drummondville à leur juste valeur ? » questionne la vice-présidente au Conseil central du Cœur du Québec,

« C’est décevant de constater que la compagnie, propriété de Drummondvillois, n’ait pas plus d’égards et de respect pour ses chauffeurs », estime Josée Dubé, présidente du secteur transport scolaire, « le gouvernement leur a donné les moyens. C’est juste une question de tenir tête aux employés nouvellement syndiqués », selon elle.

À ces salaires, il n’y aura pas de relève, s’inquiète unchauffeur rencontré sur place par le Vingt55.  » Nous voulons un salaire décent et rester attractifs. Le travail est exigeant et la responsabilité du transport des enfants est importante, ajoute-t-il, rappelant que la responsabilité de la sécurité dans et autour de l’autobus incombe aux conducteurs.

« Nous sommes à des années-lumière des salaires donnés dans les autres entreprises, les autres villes aux alentours qui appartiennent à Sogesco. Nous sommes à des années-lumière de ces salaires-là, c’est inacceptable », ajoute Jean-Guy Picard, au nom des employés conducteurs et conductrices déçus de l’attitude de l’employeur.

M. Jean-Guy Picard, président du syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Voltigeurs/CSN et Karine Bolduc, vice-présidente au Conseil central du Cœur du Québec @ En entrevue   Vingt55 Tous droits réservés. 

Les employés de Drummondville deviennent le ‘’cheap labor’’ de l’industrie du transport scolaire.

« Nous allons être les moins bien payés de la province de Québec, estime également le président du syndicat. Et il n’y a aucune raison pour cela. Nous n’avons aucun bénéfice, aucune assurance, aucun plan d’assurance collective. Nous n’avons que notre salaire pour négocier, nous n’avons donc aucun levier face à l’employeur qui fait la sourde oreille malgré plusieurs tentatives, alors qu’ils disent être ouverts aux négociations », ajoutent les employés d’autobus Voltigeurs rencontrés devant l’entreprise qui estiment que l’employeur n’offre aucune réelle négociation.

Les employés espèrent encore un règlement afin d’éviter de priver les enfants et les familles d’un transport scolaire jusqu’à la fin des classes.

« Nous ne voulons pas en arriver là, mais pour l’heure et devant l’absence de négociation, c’est notre seule alternative pour tenter de faire bouger les choses et en venir à une entente raisonnable pour toutes les parties », conclut Jean-Guy Picard, président du syndicat, en entrevue au Vingt55.

L’employeur et les gestionnaires de l’entreprise de transport scolaire ont refusé toutes les demandes d’entrevue.

Du côté d’Autobus Voltigeur, la direction, contactée par le Vingt55, se refuse à commenter, affirmant que c’est à Sogesco de prendre position. Également contactée par le Vingt55, la direction de Sogesco s’est également refusée à tout commentaire ou demande d’entrevue.

Les employés espèrent encore un règlement afin d’éviter de priver les enfants et les familles d’un transport scolaire jusqu’à la fin des classes © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Éric Beaupré
PHOTOREPORTER
PROFILE

Suivez-nous sur les réseaux sociaux:

Les derniers articles

Faits divers

Suivez-nous sur les réseaux sociaux:

facebookyoutube-icon

Installez l'appli Vingt55

Installer l'appli Vingt 55
×