Itinérance – Campements et refuges à ciel ouvert, une situation à la hausse et préoccupante à Drummondville

DRUMMONDVILLE

L’itinérance est une situation préoccupante pour de plus en plus de personnes à Drummondville, tout comme pour les autorités policières et les organismes de la MRC de Drummond.

L’itinérance est en hausse depuis plusieurs mois à Drummondville, notent plusieurs intervenants du milieu à Drummondville. Le manque de logements et les problèmes de santé mentale font partie, entre autres, des problèmes qui ont fait augmenter la présence d’itinérants et d’itinérantes à Drummondville. Les problèmes de santé physique et mentale, ainsi que le manque d’intervenants et de solutions, préoccupent autant les autorités, les intervenants que les organismes drummondvillois.

Hausse de camps et de campements de fortune à Drummondville

En effet, il y a quelques années, on comptait plus ou moins 5 à 8 personnes en situation d’itinérance permanente 80 à 90 parmi les itinérants temporaires ou de passage à Drummondville, selon les intervenants contactés par le Vingt55. Depuis quelque temps, Drummondville compte près d’une centaine de personnes qui se retrouvent à la rue, en situation d’itinérance, temporaire ou permanente, une hausse marquée qui ne diminue pas, comme le remarquent certains intervenants venus à la rencontre du Vingt55 et qui espèrent voir des solutions et une aide être apportées à ces personnes.

« Bien après les minimaisons qui ont disparu du décor aussi vite que la fonte des neiges, l’itinérance n’a pas, pour sa part, fondu ni disparu avec l’arrivée du printemps et de l’été à Drummondville », faisait remarquer une intervenante rencontrée par le Vingt55.

Des camps à ciel ouvert et où des itinérants se retrouvent laissés à eux-mêmes, dans des endroits peu sécuritaires et insalubres, mais on compte également peu de ressources et de moyens pour répondre à la demande grandissante à Drummondville.

Les parcs, les ponts et les secteurs boisés, tout comme de nombreux autres endroits isolés, et même des campements à ciel ouvert, font office de campements et refuges à ciel ouvert pour plusieurs dizaines d’itinérants, une réalité qui touche de plus en plus de secteurs à Drummondville, comme l’a constaté le Vingt55.

Au cours des dernières semaines, le Vingt55 a constaté l’importante augmentation de campements et de personnes en situation d’itinérance, temporaire ou permanente.

De même pour différents organismes et intervenants, comme la Tablée populaire, qui confirme en effet une hausse significative de la clientèle.

« En effet, nous avons noté, depuis quelques mois, une hausse marquée des besoins et des personnes en situation d’itinérance, temporaire ou plus permanente », nous confirmait également une intervenante de la Tablée populaire contactée par le Vingt55.

À la Tablée populaire, la hausse de la demande est également remarquée. « C’est plus d’une soixantaine de repas que nous servons à la clientèle, bon nombre de personnes font partie de notre clientèle plus régulière, soit des personnes qui viennent ici pour briser l’isolement, des personnes en situation de pauvreté ou encore d’itinérance, mais oui, nous avons une hausse marquée de nouveaux visages », confirme en entrevue au Vingt55 l’une des intervenantes de l’organisme.

Des besoins criants autant pour les personnes en situation d’itinérance que pour les organismes

« Sans vouloir être défaitiste, mais de façon réaliste, la situation est préoccupante », confirme l’une des intervenantes de Drummondville. « Les besoins sont de plus en plus marqués, autant pour notre clientèle « habituelle » que pour ceux qui viennent vers nous pour la première fois, comme ceux qui nous sont référés par les autorités et services de police. Nous devons composer aussi avec un manque d’effectifs, de ressources et de places », d’ajouter l’intervenante. « Nous tentons de répondre du mieux possible avec les ressources et possibilités du milieu, de concert avec les autorités et autres organismes d’aide de la MRC de Drummond. »

Des problèmes de santé mentale et de criminalité

En effet, aujourd’hui, à Drummondville, le Vingt55 a assisté à une intervention qui s’est soldée par une arrestation. Les policiers sont intervenus auprès d’un itinérant interpelé pour vol et recel. La personne se trouvait en possession de plusieurs vélos et pièces démontés. La situation est survenue au campement derrière l’école Jeanne-Mance, située à proximité d’un lieu ou plus d’une trentaine de vélos auraient été volés au cours des derniers jours, selon les autorités, ce dossier est toujours sous enquête confirme la Sûreté du Québec

Des efforts concertés, des ressources de plus en plus limitées face aux besoins grandissants à Drummondville

Les autorités confirment que de plus en plus de personnes en situation d’itinérance viennent d’autres villes de la province, et même de l’Ontario. Pour certains, ils sont de passage, d’autres s’installent et doivent se retourner vers nos organismes de façon plus prolongée.

Avec des moyens plutôt limités, les organismes de dépannage et d’hébergement temporaire peinent également à fournir aux demandes et aux besoins, de plus en plus grandissants aussi.

Des problèmes d’itinérance, de santé mentale et des moyens peu efficaces pour aider, le retour à la rue plus vite qu’il ne faut de temps pour le dire.

Des besoins de plus en plus grands, des interventions de plus en plus complexes et des problématiques multiples, comme le confirment plusieurs intervenantes et intervenants de Drummondville.

Les policiers sont appelés quotidiennement à intervenir auprès de personnes en crise. Certaines personnes sont prises en charge par les intervenantes de poste et/ou les services téléphoniques, pour être ensuite dirigées vers le centre hospitalier, où elles obtiennent leur congé rapidement, comme le confirment plusieurs intervenants, et ce, malgré des besoins d’aide évidents.

Comme l’a constaté le Vingt55, il n’est pas rare que les policiers interviennent auprès d’une personne en crise, ou aux prises avec des problématiques de santé mentale, ou présentant des demandes d’aide pour des propos suicidaires. Malgré des plans d’intervention et différents intervenants du milieu, ceux-ci sont retournés à la rue ou à la collectivité sans avoir obtenu d’aide en raison des ressources et des plans limités. Ainsi, quelques heures plus tard, ces personnes demandent à nouveau de l’aide aux policiers ou aux intervenants sans plus de succès, faute de moyens et de ressources.

Des situations qui sollicitent grandement autant les services de police que la ressource du milieu, constatent les intervenants.

La volonté d’aider et d’intervenir est bien présente, mais les effectifs, les moyens et les capacités d’intervention ne suffisent plus, affirment plusieurs intervenants en entrevue au Vingt55.

Les ressources humaines des organismes, les effectifs policiers et les moyens manquent, ce qui engendre de plus en plus de demandes en raison des problématiques multiples à Drummondville. « Des problématiques qui pourraient être temporaires, mais qui deviennent, dans certains cas, permanentes ou récurrentes », d’ajouter l’intervenante, qui croit que les ressources et les moyens sont devenus bien insuffisants sur le territoire de Drummondville et que le réseau peine à répondre aux besoins. Ainsi, l’aide, le renfort et les ressources devront venir de l’extérieur pour appuyer autant les ressources et les organismes en place que les policiers et les intervenants des différents réseaux d’aide, qui en ont actuellement plein les bras.