Meurtre de Suzanne Desjardins – du nouveau pour Jean-Luc Ferland déclaré non criminellement responsable du meurtre de sa mère à Drummondville

Meurtre de Suzanne Desjardins – du nouveau pour Jean-Luc Ferland déclaré non criminellement responsable du meurtre de sa mère à Drummondville
Jean-Luc Ferland, déclaré non criminellement responsable du meurtre de sa mère, Suzanne Desjardins, pour cause de troubles mentaux, le 8 février dernier au palais de justice de Drummondville. © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

C’était le retour en cour du dossier de Jean-Luc Ferland, déclaré non criminellement responsable du meurtre de sa mère, Suzanne Desjardins, 57 ans, pour cause de troubles mentaux, le 8 février dernier au palais de justice de Drummondville.

Jean-Luc Ferland, déclaré non criminellement responsable du meurtre de sa mère, Suzanne Desjardins à Drummondville © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

La séance d’aujourd’hui devait servir à statuer sur l’avenir de Jean-Luc Ferland, 34 ans, présentement détenu à l’Institut Philippe-Pinel de Montréal, et à fixer une date sur l’audition demandée par le directeur des poursuites criminelles et pénales afin de faire reconnaître Jean-Luc Ferland « délinquant à haut risque. »

Rappel des faits : un meurtre violent, une vingtaine de coups portés à l’aide d’un gladius

Voyant son fils aux prises avec des problèmes de santé mentale, sans ressources d’aide, Suzanne Desjardins s’était rendue au poste de police, souhaitant une prise en charge de son fils par les policiers. À la lumière des informations transmises par celle-ci, les policiers avaient mentionné ne pas être en mesure d’intervenir parce que son fils ne lui avait proféré aucune menace directe et ne représentait pas, selon la déclaration faite à ce moment, un danger immédiat pour autrui ou lui-même. La victime avait pourtant confié à son conjoint, la veille, craindre pour sa sécurité en raison du comportement agressif de son fils, qui s’habillait en militaire et s’amusait à lancer des couteaux sur une planche de bois dans le sous-sol de la maison.

Suzanne Desjardins était retournée chez elle, à sa résidence de la rue Pinard, à Drummondville, où elle hébergeait de façon temporaire son fils. Selon les informations obtenues lors de l’enquête et dévoilées au tribunal, celui-ci lui aurait asséné plus d’une vingtaine de coups au moyen d’une arme blanche, soit un gladius, une courte épée de gladiateur à double tranchant.

Atteint d’une forme sévère d’autisme, Jean-Luc Ferland vivait également des épisodes psychotiques lorsqu’il cessait de prendre sa médication, avait-on appris lors des procédures judiciaires.

La famille s’était dite très inquiète et préoccupée que Jean-Luc Ferland puisse se retrouver dans la rue rapidement après avoir été déclaré non criminellement responsable du meurtre de sa mère, Suzanne Desjardins.

« Nous sommes inquiets de le croiser à nouveau dans la rue ou dans un endroit public », avait mentionné sa sœur dans un vibrant témoignage lors du verdict qui rappelait, comme le frère de Mme Desjardins, le risque et la dangerosité que représente Jean-Luc Ferland, mentionnant également que Ferland n’avait jamais réussi à contrôler son impulsivité face aux contradictions, ce qui laisse craindre un risque de récidive, selon la famille, autant pour eux que pour la société.

Selon l’évaluation de la psychiatre France Proulx, de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal, Ferland était en psychose depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines au moment de commettre l’irréparable, le 26 juillet 2020, en tuant sa mère, Suzanne Desjardins, dans sa résidence de la rue Pinard.

Actuellement, les personnes reconnues non responsables criminellement et détenues en centre hospitalier comme dans ce cas-ci peuvent demander à la Commission d’examen des troubles mentaux de modifier leurs conditions de détention pour obtenir un retour en société quand elles ne représentent plus un risque pour les autres.

C’est à un juge de la Cour supérieure que reviendra cette décision d’évaluer le délai possible d’un éventuel examen à la Commission d’examen des troubles mentaux et des possibilités ou non d’un retour en société.

Il s’agit d’un risque de récidive évident et inquiétant pour la famille, puisque Jean-Luc Ferland a déjà été reconnu non criminellement responsable de port d’arme dans un dessein dangereux, en 2015.

En effet, selon ce qu’avait appris le Vingt55 lors des procédures judiciaires, Jean-Luc Ferland, avait été arrêté et avait comparu devant une cour de justice en 2015, où il avait été déclaré non criminellement responsable de port d’arme dans un dessein dangereux, de possession d’une arme prohibée et de méfaits.

La date de l’audition a été fixée ce matin au 21 avril prochain, en présence du procureur de la Couronne, Kevin Mailhot. À ce moment, le tribunal entendra les procureurs et l’évaluation, à savoir si Jean-Luc Ferland sera considéré comme délinquant à haut risque par le tribunal, information qui permettra au juge de la cour supérieure de rendre sa décision dans ce dossier et, ainsi, de sceller le sort de Jean-Luc Ferland.

Registre des délinquants à haut risque

Instauré au Québec pour faire suite à l’initiative canadienne du Système national de repérage, le Registre des délinquants à haut risque a pour principal objectif d’identifier les délinquants représentant un risque élevé de récidive violente afin, notamment, de faciliter les demandes de déclaration de « délinquant dangereux » et de « délinquant à contrôler », de même que l’échange d’information entre les provinces et les territoires canadiens. Ainsi, cela permet d’avoir une meilleure connaissance du profil criminel d’un délinquant à l’échelle nationale.

Me Kevin Mailhot procureur de la Couronne  © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Éric Beaupré
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