La Couronne présente une preuve circonstancielle accablante au procès de Félix Pagé

La Couronne présente une preuve circonstancielle accablante au procès de Félix Pagé
| © Photo Éric Beaupré. Tous les droits réservés.

DRUMMONDVILLE

C’était à la Couronne de présenter sa plaidoirie le jeudi 31 janvier en après-midi dans le procès de Félix Pagé accusé du meurtre non prémédité et d’outrage au cadavre de Roland Baker en mai 2017. Me Magali Bernier a présenté une preuve circonstancielle accablante. L’accusé a assisté à une plaidoirie efficace livrée par la procureure de la Couronne.

De la rencontre à la relation effritée entre l’accusé et la victime, en passant par les nombreux témoins experts et les preuves présentées devant le jury au cours de trois semaines de procès, la Couronne a dressé une preuve circonstancielle qui incrimine l’accusé. Voilà l’exercice exhaustif effectué par Me Magalie Bernier lors de sa plaidoirie.

La Couronne passe méthodiquement les preuves déposées

«Mes arguments pour soutenir la preuve est circonstancielle. Regardez cette preuve dans son ensemble et non pas de façon isolée. Posez-vous la question comment se fait-il que l’accusé a fait ses travaux de démolition, comme par hasard, à tous les endroits où se retrouvait le sang de M. Baker? Je vous soumets qu’il est particulier que le contrat de démolition qu’aurait donnée Roland Baker à Pagé aurait aussi servi à camoufler son propre meurtre.»

La version de l’accusé et de la Couronne demeurent sensiblement la même jusqu’au 22 mai 2017, soir où Pagé allègue que Roland Baker serait venu lui offrir un contrat de démolition et les clés de sa voiture pour aller chercher Mme Verreault, son ex-conjointe.

Me Bernier soutient, selon des échanges et la version même de l’accusé, qu’il est très peu vraisemblable que la relation et même les habitudes de voisinage entre Pagé et Baker ne soutiennent la version de Pagé.

«Vous avez profité du charme que vous aviez sur Baker pour obtenir voiture et nourriture. M. Baker avait tenté de mettre fin à cette relation quelques semaines auparavant. Malgré l’insistance de Pagé», a fait valoir Me Bernier.

Le refus de M. Baker de prêter l’auto à Pagé, ce soir fatidique, serait le mobile du meurtre.

Du sang dilué a été retrouvé grâce au luminol (Blue Star) en grande quantité dans la salle de bain de la victime, à l’étage où le meurtre a été commis et sur les bottes de Pagé.

L’eau et le nettoyage de la scène de crime expliquent les faibles résultats  des analyses, mais il y a des résultats positifs au luminol sur plusieurs parties du corps de Pagé. Ces résultats, Pagé tente de les expliquer dans des versions aussi invraisemblables que cousues de fil blanc, selon ce qui est mis en preuve par la Couronne.

Me Bernier, explique «Des traces de nettoyage ont été révélées partout dans la maison par la biologiste et les empreintes aux endroits où le crime a été commis.»

Elle a habilement mis en lumière que les hypothèses et les explications fournies par l’accusé ne sont pas soutenues par des preuves véritables contrairement aux preuves démontrées par les experts et enquêteurs lors du procès.

Des versions peu vraisemblables de l’accusé s’accumulent selon la Couronne

L’accusé a communiqué avec deux personnes pour se départir des travaux de démolition.

« »Il faut le faire le plus rapidement possible et sans délai, il faut que ça sorte » avait demandé Pagé à des connaissances. Qu’elle était cette urgence? Sinon que pour camoufler son crime!» fait valoir la Couronne.


Il est mis en preuve par la Couronne que Pagé aurait lavé ses vêtements souillés de sang, qu’il aurait démoli et nettoyé la scène dans la maison où il aurait tué et démembré la victime en cachant M. Baker dans le réfrigérateur, en essayant de se débarrasser des matériaux de la démolition le plus vite possible et en communiquant avec  M. Baker par SMS, pour faire croire qu’il ne savait pas qu’il était décédé.


Tous ces élément et faits sont autant de preuves post-délictuelles qui selon la Couronne, démontrent que Pagé aurait tout mis en œuvre pour camoufler le meurtre de Roland Baker.

En conclusion pour la Couronne


«Nous n’avons pas une preuve directe, admet Me Bernier. Mais nous avons des éléments de preuves circonstancielles importantes qui identifient que c’est bien l’accusé qui a tué M. Baker. La relation entre M. Baker et l’accusé, le mobile, la voiture que voulait avoir M. Pagé, les clé de voiture et de la maison de la victime retrouvées chez l’accusé, sachant que toutes les portes étaient verrouillées à l’arrivée des policiers sont incriminantes aussi.»

«Les empreintes  de l’accusé retrouvées a des endroits et sur des objets directement reliés au meurtre, les blessures inexpliquées sur le corps de l’accusé qui concordent avec le scénario vraisemblable d’une chicane entre l’accusé et la victime, les plaies de défense retrouvées sur la victime concordent toujours avec les traces de sang retrouvées sur les vêtements de Pagé.»

Me Magali Bernier, procureure de la Couronne.

 


Me Bernier a terminé sa plaidoirie en rappelant au jury que l’ensemble de la preuve et des témoins, tout comme les explications et les versions invraisemblables de Félix Pagé sont suffisantes pour l’incriminer hors de tout doute raisonnable.

Le jury doit se présenter une dernière fois le vendredi 1er février afin de recevoir les consignes et les  directives de l’Honorable juge Alexandre Boucher. Celles-ci seront complétées le lundi 4 février, avant que le jury ne soit séquestré avec le sort de Félix Pagé entre leurs mains, alors qu’il devront rendre un seul verdict: coupable ou non coupable.

 

Éric Beaupré
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