La dette sexuelle … C’est non ! OSER EN PARLER – la chronique du CALACS La Passerelle

La dette sexuelle … C’est non ! OSER EN PARLER – la chronique du CALACS La Passerelle
La dette sexuelle … C’est non ! OSER EN PARLER – la chronique du CALACS La Passerelle

DRUMMONDVILLE

J’ai reçu des fleurs pour la Saint-Valentin. Elles étaient magnifiques, roses et rouges – dans la thématique de la fête –  et leur fragrance était particulièrement douce. Mon cœur a fondu quand j’ai lu la carte pleine de mots d’amour de mon chum qui était enfouie dans le bouquet.

 

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Paule Blanchette Intervenante, CALACS La Passerelle @ chronique du CALACS La Passerelle OSER EN PARLER / Vingt55. Tous droits réservés.

Mais ce n’est pas tout. Je suis arrivée à la maison suite à ma journée de travail, et il était là, un grand sourire sur les lèvres, ses yeux pétillants de surprise. Il m’a dit d’aller me préparer et de me mettre belle, parce qu’il avait prévu quelque chose pour nous.

La surprise était une réservation dans un restaurant chic. Celui dont je lui parlais sans arrêt, nouvellement ouvert en ville, et qui me chantait de venir y passer un moment chaque fois que je passais devant.

Le repas était délicieux, l’ambiance sublime, mais ce n’était rien en comparaison avec le moment de qualité que nous avons passé ensemble. J’ai ri, mon chum a raconté ses histoires comme lui seul sait le faire. Je l’ai regardé comme si je le voyais pour la première fois.

Puis nous sommes rentrés à la maison, nous sommes atterris de notre journée pour enfin se diriger vers notre chambre.

Mon chum a commencé à m’embrasser, à me caresser … Je savais exactement ce qu’il voulait.

« Je sais que ça aurait été agréable, chéri, mais je suis vraiment fatiguée. »

C’est ce que je lui ai dit.

« Es-tu sérieuse ? »

Il s’est renfrogné.

« Je t’ai payé à souper, puis je t’ai envoyé des fleurs. Tu peux bien faire ça pour moi, s’il te plaît ? On n’est pas obligé de faire la totale, d’accord ? On peut faire ça vite si tu es fatiguée. »

Faire ça vite … Il avait raison … Ce n’était pas grand-chose en retour des belles surprises qu’il m’avait faites.

Alors j’ai cru … J’ai cru que je le lui devais. Nous avons eu une relation sexuelle malgré ma grande fatigue.

Mais je n’aurais pas dû. Jamais je n’aurais dû ressentir cette pression ou ce sentiment de lui devoir quelque chose – particulièrement quelque chose reliée à la sexualité.

Ce phénomène a un nom. Il s’appelle la « dette sexuelle ».

Le consentement, pour être valide, doit être clair, libre, éclairé et enthousiaste. La dette sexuelle brime non seulement la liberté du consentement, mais également la notion d’enthousiasme. Parce que se sentir redevable, ce n’est pas avoir envie d’une relation sexuelle, mais bien se sentir obligée d’offrir en retour.

Tout le monde devrait respecter le « non » ou tout autres gestes et paroles utilisés pour exprimer ce sentiment et ne pas tenter de manipuler l’autre par différents moyens dont la culpabilité, pour avoir une relation sexuelle. Les réponses à un refus devraient toujours ressembler à : « d’accord », « ok », « c’est parfait », « pas de problème », etc.

En résumé, chacun.e devrait se sentir à l’aise de refuser des avances sexuelles et ce, peu importe les surprises, les cadeaux ou les attentions reçues … Personne n’est redevable d’une relation sexuelle à l’autre. Jamais.

Paule Blanchette, intervenante    

CALACS La Passerelle

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Paule Blanchette
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