La Saint Valentin, de la Rome antique à Drummondville…Raconte-moi l’histoire par André Pelchat

La Saint Valentin, de la Rome antique à Drummondville…Raconte-moi l’histoire par André Pelchat
À Drummondville, Monsieur Camille St-Onge, propriétaire depuis 25 ans de Fleuriste Bergeron, institution qui soulignera son 50e anniversaire en octobre 2022, peut en parler © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Donner des fleurs à la Saint-Valentin est une tradition qui pourrait bien être plus ancienne que la fête elle-même. Dans l’Antiquité, du 13 au 15 février se déroulaient les « lupercales », fêtes consacrées au dieu Faunus, dieu des bergers et des troupeaux.

À Drummondville, Monsieur Camille St-Onge, propriétaire depuis 25 ans de Fleuriste Bergeron, institution qui soulignera son 50e anniversaire en octobre 2022, peut en parler © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

La fête comprenait des sacrifices et des offrandes au dieu durant lesquels des jeunes hommes désignés d’office devaient rire aux éclats, puis courir dans toute la ville de Rome, armés de lanières de cuir et les femmes qui désiraient avoir un enfant se présentaient pour être fouettées avec les lanières, rituel qui devait les rendre fécondes. La fête donnait ensuite lieu à des réjouissances prolongées qui tournaient souvent en orgie.

On conçoit qu’avec la conversion de l’empire au christianisme, de telles festivités durent cesser et, en 492, le pape Gélase premier interdit la fête. Comme l’Église faisait dans ces cas-là, on « christianisa » la fête en la dédiant à un saint chrétien, en l’occurrence Saint Valentin de Rome qui aurait été décapité en 269, devenant un martyre.

Ce n’est que des siècles plus tard, au XVe siècle qu’on trouve une allusion à la Saint-Valentin comme jour où les amoureux choisissaient leur partenaire ou renouvelaient leur serment, parce qu’on croyait que février était la période que les oiseaux choisissaient pour s’apparier. C’est en 1496 que le pape Alexandre VI donne à ce saint le titre de « patron des amoureux ». Ce qui n’empêchera pas l’Église de condamner les fréquentations entre jeunes gens dont la fête est le prétexte.

C’est au XIXe siècle que le contenu religieux est complètement évacué et, aux États-Unis, à la même époque, la fête se commercialise. La vente des « cartes Saint-Valentin » se répand et les fleuristes se joignent au mouvement : offrir des fleurs à une personne aimée est déjà une tradition ancienne, alors la Saint-Valentin, devenue « fête des amoureux », fournit un prétexte tout trouvé.

Au Québec, il faudra un peu plus des temps pour que la Saint-Valentin entre dans les mœurs. Selon l’historien Réjean Lemoine, souligner la Saint-Valentin au Québec a déjà été « impensable ».

Avant la Révolution tranquille, «il n’y avait pas de fête de l’amour, parce que ça représentait la mixité, le couple et tranquillement, tu déclinais vers le péché. Le seul amour permis, c’était l’amour de Dieu», dit-il. «On célébrait la fidélité dans le mariage» ajoute-t-il lors des 30e, 40e ou 60e anniversaires de mariage.

Avec les années 60, on importe la Saint-Valentin avec beaucoup d’autres influences états-uniennes. C’est l’époque où les Bel air chantaient « Cupidon ».  Le 14 février devient une bonne journée pour le commerce des fleurs.

À Drummondville, Monsieur Camille St-Onge, propriétaire depuis 25 ans de Fleuriste Bergeron, institution qui soulignera son 50e anniversaire en octobre 2022, peut en parler. Il a débuté comme simple employé, d’été, alors qu’il étudiait la comptabilité, alors que l’entreprise était située sur la rue Lindsay et appartenait à ses fondateurs, Mme Sylviane Ouellet Bergeron et Gérald Bergeron.

« Tout a changé depuis ce temps-là. » dit-il. Alors c’était roses, chrysanthèmes, glaïeuls et œillets et c’était à peu près tout. Aujourd’hui les gens veulent ce qu’ils voient sur Pinterest et d’autres plateformes. Il faut avoir une marchandise très variée. »

Selon lui la rose demeure néanmoins la fleur la plus demandée à la Saint-Valentin mais il y a beaucoup de fleurs exotiques aussi et les gens veulent des bouquets plus variés. De plus les clients « attendent la journée du 14 pour commander » Il faut se préparer avant si on veut éviter la rupture de stock. Le 14, il y a toujours un gros rush. Cependant, « la plus grosse fête pour les fleuristes n’est pas la Saint-Valentin mais la Fêtes des Mères ». précise-t-il.

Et la pandémie ? « Ce fut un gros choc : plus de mariage, plus de funérailles, plus de livraison dans les hôpitaux. » De plus, la diminution du nombre de vols internationaux rend l’approvisionnement difficile. « Le plus dur c’était d’avoir la marchandise. On a moins de choix ». Et puis, on ne pouvait pas, au début, laisser entrer les clients dans le magasin. En mars et avril 2020, 40 familles attendaient pour se faire ouvrir la porte! »

Pour l’avenir, M. St-Onge admet qu’il y a la concurrence d’Amazon et autres plateformes mais « le client apprécie le service personnalisé, les conseils etc. Il ne trouve pas ça sur Internet! »

À Drummondville, Monsieur Camille St-Onge, propriétaire depuis 25 ans de Fleuriste Bergeron, institution qui soulignera son 50e anniversaire en octobre 2022, peut en parler © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

André Pelchat
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