L’Appartement « Le Step »: Un Tremplin vers la vie d’adulte pour des enfants de la DPJ à Drummondville @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Le Vingt55 a assisté à la conférence de presse et a eu l’opportunité de visiter l’appartement, Le Step, qui peut accueillir, depuis juillet dernier, quatre jeunes adultes issus de divers contextes d’hébergement tels que la protection de la jeunesse, les familles d’accueil et les centres de réadaptation.

Dû à leur parcours de vie parfois rempli de traumas, de ruptures sociales, d’abandons et de difficultés diverses, les jeunes qui sortent d’un hébergement en protection de la jeunesse et qui intègrent le PQJ sont plus à risques de désaffiliation sociale que les autres jeunes de leur âge. Ils doivent souvent se trouver un milieu de vie dès l’atteinte de leur majorité, malgré le peu de ressources personnelles et familiales qu’ils possèdent. De plus, devant l’accessibilité très restreinte des logements abordables et la rareté des hébergements alternatifs, ces jeunes se retrouvent souvent en situation d’itinérance visible ou cachée et souvent en grande précarité résidentielle.

Le Step est né de la volonté des éducateurs du Programme Qualification des Jeunes (PQJ) du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ). Ce projet vise à trouver des solutions pour mieux répondre aux besoins des jeunes suivis au PQJ, rendant ainsi leur passage à la vie adulte plus harmonieux. En plus d’offrir un logement, l’objectif du projet est d’aider et de soutenir les jeunes, en leur fournissant un lieu sûr pour expérimenter et acquérir des compétences liées à un mode de vie autonome.

Appel à l’acceptation et à l’ouverture envers des initiatives porteuses d’espoir pour les enfants et jeunes de la DPJ devenus adultes et qui doivent faire face à un tout nouvel univers et à des responsabilités importantes.

Cette initiative ouvre une fenêtre sur la vie adulte et nécessite également une ouverture citoyenne envers nos jeunes de la DPJ devenus adultes. Suite à l’échec d’une maison de transition sur la rue Evlin, les responsables ont choisi un emplacement en centre-ville. Interrogé par Le Vingt55 sur les questions soulevées par le projet dans un quartier résidentiel, le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, n’a pas hésité à souligner que nos jeunes adultes ont également le droit à un logement une fois devenus adultes. Leur parcours est souvent semé d’embûches, et il appartient à la communauté d’accueil de faire preuve d’ouverture d’esprit, de non-jugement et de respect envers eux.

La crise du logement est déjà difficile pour tout le monde, imaginez pour eux qui n’ont souvent pas eu les mêmes opportunités d’accompagnement pour trouver un premier appartement. Les jeunes issus de la délinquance sont une minorité, et il est crucial de distinguer ceux qui, comme les jeunes bénéficiaires de ce nouvel appartement, proviennent majoritairement de la DPJ et aspirent à intégrer et développer des compétences d’adultes, telles que le paiement du loyer et les courses. C’est une opportunité qui leur est offerte, précise le minitre Lionel Carmant et comme le souligne également François Gosselin, directeur général par intérim d’Ensoleilvent.

En entrevue avec Le Vingt55, François Gosselin rappelle également et surtout que chaque personne bénéficiant de cette transition représente un risque bien moindre de se retrouver à la rue, dans les filets de l’itinérance et de la pauvreté. ‘’ C’est un soutien significatif, autant pour eux que pour la société. Il voit cette initiative comme une occasion d’aider en prévention plutôt que de réparer les conséquences de l’itinérance, de la pauvreté et de l’exclusion ‘’ de préciser François Gosselin.

François Gosselin se réjouit de voir ce genre d’initiatives et d’appartements et espéré voir le projet se multiplier.

Nous sommes privilégiés en tant qu’organisme et communauté de pouvoir offrir ces services à des personnes pour qui cette aide fera toute la différence entre se retrouver à la rue et partir du bon pied vers l’autonomie. Il exprime sa satisfaction quant aux efforts des différents partenaires qui ont contribué à faire de ce projet une réalité.

Près du tiers des jeunes qui sortent de la DPJ vivent cette précarité et des épisodes d’itinérance dès la première année.

La force du partenariat

La réussite du projet n’aurait néanmoins pu être possible sans l’extraordinaire implication de nombreux partenaires, tant internes qu’externes au CIUSSS MCQ.

La Fondation des jeunes de la DPJ est l’un de ces partenaires qui a cru au projet et qui a généreusement décidé de s’y impliquer financièrement à la hauteur de 30 000 $. Ce montant sert notamment au paiement du loyer, du branchement Internet et de l’électricité, et ce, pour une période de deux ans.

Ensoleilvent, qui intervient auprès de la clientèle en itinérance, fait également partie des partenaires incontournables au succès du Step. L’organisme y a vu une belle opportunité de collaboration entre nos deux organisations afin d’agir en prévention auprès des jeunes et a accepté d’assurer la gestion financière de l’appartement.

Finalement, d’autres partenaires de la communauté n’ont pas hésité à répondre présents lorsqu’ils ont été approchés pour s’impliquer dans le projet. Implication qui a notamment permis de meubler ou décorer les lieux. Mentionnons la participation de la Ville de Drummondville, de l’Office d’habitation Drummond, de l’AFEAS et de la Maison du chômeur.

* Le Programme qualification des jeunes est un programme provincial et volontaire qui accompagne les jeunes de 16 à 19 ans issus des hébergements en protection de la jeunesse. Le programme prévoit l’intervention et le suivi de jeunes qui ont une histoire de placements importante en centre jeunesse et qui cumulent plusieurs facteurs de risque (isolement, rupture familiale, difficultés personnelles, etc…). Il vise la préparation de ces jeunes à la vie autonome, leur qualification en vue de l’insertion socioprofessionnelle et la création d’un réseau de soutien.

« Je suis très fier aujourd’hui d’être à Drummondville pour visiter et inaugurer ce merveilleux projet qu’est Le Step. Un projet qui offre un soutien aux jeunes face aux défis quotidiens et de l’accompagnement par des intervenantes humaines et motivées grâce au Programme qualification des jeunes (PQJ) explique Lionel Carmant, ministre responsable des Services sociaux. Cette étape de transition à la vie adulte pour nos jeunes qui approchent de la majorité est une étape cruciale et cela a toujours été une priorité pour notre gouvernement que de mieux les accompagner dans cette période. C’était d’ailleurs une mesure phare de notre réforme de la loi en 2022. Sur place, on a même pu rencontrer un jeune qui, en quelques mois seulement, a su se stabiliser et se trouver un appartement bien à lui. C’est pour ce genre de belle histoire que l’on souhaite continuer de soutenir des projets novateurs comme le Step, car nos jeunes méritent ce qu’il y a de mieux. »

Le député de Drummond-Bois-Francs, Sébastien Schnnerberger, s’est dit heureux de voir un tel projet et une initiative voir le jour à Drummondville. Le travail derrière ce projet remonte loin. Le député a évoqué avec émotion des démarches entreprises dès ses débuts en politique, où les enjeux des enfants de la DPJ étaient déjà abordés, mais où les solutions faisaient défaut. Aujourd’hui, c’est avec une fierté bien ressentie que je vois tous les acteurs et partenaires concrétiser ce projet ici à Drummondville, a ajouté le député de Drummond-Bois-Francs.

De son côté, le ministre André Lamontagne, qui a également visité l’appartement, a souligné la fierté ressentie chez les jeunes qui accèdent à une vie d’adulte et surtout à l’autonomie grâce aux possibilités offertes par cette aide et les différents programmes mis en place pour rendre leur transition plus facile, a ponctué le ministre Lamontagne.

« La Fondation est fière de contribuer à ce projet issu d’un esprit de solidarité et qui s’inscrit dans un mouvement pensé pour les jeunes de préciser Fabienne Audette, directrice générale de la Fondation des jeunes de la DPJ. des collaborations telles que celles-ci, qui unissent la Fondation, les services sociaux et les organismes terrain, permettent d’augmenter l’impact que nous pouvons et souhaitons avoir auprès des jeunes de la DPJ qui ont besoin qu’on les entende, qu’on les écoute et, surtout, qu’on se mobilise pour eux. »

« Notre objectif avec notre engagement au Step est d’éviter aux jeunes une expérience d’itinérance lors du passage à leur vie adulte., mentionne également François Gosselin, directeur général par intérim d’Ensoleilvent, Au fil des années dans notre vocation de service en itinérance, nous avons misé sur le soutien communautaire (maintien et suivi en logement) pour prévenir l’itinérance. Cette formule nous a permis de nombreux succès de réinsertion. Sensible à la réalité de la jeunesse la plus vulnérable, nous avons décidé de soutenir ce projet de logement pour assurer aux jeunes un départ sans point de rupture avec leur cheminement déjà en place et les accompagner vers une pleine autonomie dans la dignité et la sécurité qui ne devrait jamais être considéré comme un luxe par notre société. »

« Il fallait faire différent pour ces jeunes, leur donner une option qui n’existait pas, leur donner une chance de déployer leurs ailes, leur donner de l’espoir d’ajouter Julie Moreau, spécialiste en activités cliniques au CIUSSS MCQ. Ce projet a permis de développer un incroyable esprit d’entraide au sein de l’équipe et surtout de créer des liens avec la communauté d’une extrême richesse, et ce, pour le bénéfice des jeunes. »

L’Appartement « Le Step »: Un Tremplin vers la vie d’adulte pour des enfants de la DPJ à Drummondville @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.