Littérature
Simon Roy a fait une entrée fracassante en littérature avec Ma vie rouge Kubrick, paru en 2014 aux Éditions du Boréal, dans la collection « Liberté grande » que dirige Robert Lévesque. Lauréat du Prix des libraires l’année suivante, ce livre contenait déjà tous les thèmes qui allaient hanter l’œuvre du romancier. S’appuyant sur une analyse obsessionnelle du film The Shining, de Stanley Kubrick, Simon Roy proposait une poignante interrogation sur la possibilité de continuer à vivre quand notre héritage familial est marqué par la tragédie. De manière plus caractéristique encore, il venait brouiller la frontière entre réalité et fiction pour créer une atmosphère aussi envoûtante que troublante.
Simon Roy allait poursuivre cette réflexion sur la vérité et le mensonge dans les œuvres qui ont suivi : Owen Hopkins, Esquire (2016), Fait par un autre (2021), ahurissante biographie fictive d’un véridique faussaire, et Ma fin du monde (2022), où il évoquait de façon vertigineuse sa propre mort, qu’il voyait approcher, en tentant de lui opposer tous les sortilèges de la fiction.
Simon Roy a également connu une longue carrière de professeur de littérature au Cégep Lionel-Groulx, partageant sa passion pour les livres avec de nombreux étudiants qui mènent aujourd’hui des carrières d’écrivains ou qui œuvrent dans le domaine de l’édition.
Il laisse dans le deuil sa compagne, Marianne Marquis-Gravel, et ses enfants, Romane et Colin.
Il ne fait aucun doute que l’œuvre qu’il nous laisse, marquée par une profonde originalité, nous aura obligés à reconnaître que les récits, mêlant inextricablement réalité et mensonge, constituent la substance même de nos vies. En questionnant radicalement les prérogatives de la littérature, il nous aura rappelé son inépuisable pouvoir.