Les pires routes au Québec – Les municipalités en appellent au gouvernement

Les pires routes au Québec – Les municipalités en appellent au gouvernement
Photo CAA-Québec

CNW-Telbec – La dernière campagne Les pires routes de CAA-Québec a-t-elle porté ses fruits ? Elle a sans aucun doute permis de faire un bout de chemin, mais c’est loin d’être suffisant !

 

En effet, seulement 4,5 M$ ont été budgétés pour la réfection des 10 pires routes de 2017, alors qu’au moins 20 M$ seraient nécessaires pour en refaire une seule, soit le chemin Kilmar, qui trône au sommet du palmarès !

 

L’objectif de la campagne annuelle Les pires routes est clair : donner une voix aux automobilistes, camionneurs, piétons, cyclistes et à tous ceux qui tiennent à un réseau routier de qualité, dans le but de manifester leurs attentes aux autorités. Or, cette année, toutes les routes du top 10 sont de responsabilité municipale et seulement quatre d’entre elles ont été réparées ou sont en voie de l’être. Malgré toute leur bonne volonté, les municipalités nommées dans le palmarès estiment que sans l’aide du gouvernement provincial, il leur est impossible de répondre aux attentes.

Un cri du cœur des municipalités


« À l’heure du bilan de la campagne Les pires routes 2017, c’est littéralement un cri du cœur que nous ont lancé la moitié des municipalités listées au palmarès, impuissantes devant le dépérissement des routes, dont l’entretien leur incombe. Bien qu’elles soient conscientes des attentes de la population et lucides quant aux impacts du mauvais état des routes, elles affirment avoir les mains liées par le manque de moyens financiers pour faire mieux », rapporte Sophie Gagnon, vice-présidente communications et affaires publiques chez CAA-Québec.

Pour la Fédération québécoise des municipalités (FQM), qui représente quelque 1000 municipalités et MRC, la présence d’un nombre important de routes municipales en milieu rural dans le palmarès des pires routes du Québec n’étonne pas.

Les mêmes sommes qu’en… 1993 !


« En région, les municipalités doivent couvrir un important nombre de kilomètres pour un nombre limité de contribuables. Malheureusement, les sommes versées au Programme d’aide à l’entretien du réseau routier local n’ont pas augmenté depuis 1993. À l’inverse, entre 2009 et 2013, l’accroissement du coût du déneigement et de la voirie a été responsable de 19 % de l’augmentation de la facture d’entretien des municipalités, alors que l’argent versé à cette fin n’a pas augmenté depuis plus de 20 ans. Facile d’imaginer le manque à gagner de nombreuses municipalités », déclare le président de la FQM, M. Richard Lehoux.

Et les 4,5 M$, à quoi ont-ils servi ?


Et les 4,5 M$, à quoi ont-ils servi? À colmater, boucher ou « patcher », selon les autorités. Réparation de nids-de-poule, épandage de gravier, réasphaltage de portions de routes ou réfection de pavage. L’idée, rendre praticables les routes qui semblent avoir fait la guerre jusqu’au prochain cycle de gel et de dégel.

Le Québec… comme un gros chantier

Il n’y a pas de doute, le gouvernement investit massivement dans les routes, mais a-t-il mis tous ses œufs dans le même panier? « On annonce des projets à coup de centaines de millions. Malgré cela, le réseau routier local continue de dépérir, principalement dans les villes et les villages éloignés et de petite taille. Quels sont les plans du gouvernement du Québec à cet égard? », questionne Mme Gagnon.

Le secret réside dans la prévention

Pour CAA-Québec, la prévention demeure la meilleure façon de préserver notre réseau routier en bon état à coûts raisonnables.

Coûts par kilomètre1 :

Entretien préventif (moins de 12 ans) :

1400 $

Réfection (12 à 15 ans) :

114 000 $

Reconstruction (plus de 15 ans) :

356 000 $

« Depuis des années, la FQM demande au gouvernement de bonifier le Programme d’aide à l’entretien du réseau routier local pour qu’il permette aux municipalités d’améliorer la qualité des routes, mais les réponses ne viennent pas. Cette situation insoutenable a assez duré. Il faut maintenant agir », conclut M. Lehoux.

Faire bouger les choses !

Une nouvelle campagne Les pires routes aura lieu en 2018. CAA-Québec invite tous les usagers du réseau à soutenir cette initiative. D’ici là, l’organisme a transmis ses constats au ministre des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports, M. André Fortin, insistant sur l’importance de répondre aux besoins croissants des plus petites localités.

Enfin, CAA-Québec rappelle que les citoyens peuvent se faire entendre en tout temps auprès des autorités concernées, mais aussi de leurs élus locaux.

La Rédaction
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