Oser en parler : Les violences sexuelles, plus communes et subtiles qu’on ne le pense!

Oser en parler : Les violences sexuelles, plus communes et subtiles qu’on ne le pense!
Les violences sexuelles, plus communes et subtiles qu’on ne le pense! © Crédit photo / iStock Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Dans cette nouvelle chronique, les intervenantes du CALACS La Passerelle aborderont des sujets actuels, parfois délicats, toujours pertinents, qui risquent de déranger mais surtout d’informer. Cette semaine, les violences sexuelles, plus communes et subtiles qu’on ne le pense!

Quand on parle d’agressions sexuelles et/ou de violences sexuelles, l’image qui s’impose dans nos pensées est bien souvent celle-ci : une victime blessée physiquement, contrainte par un inconnu louche (ou quelqu’un que la personne connait très peu) qui se jette sur celle-ci dans une ruelle ou un endroit isolé.

Et pourtant…

Ce scénario, quoi qu’il existe, ne représente qu’une minime partie des violences sexuelles faites aux femmes. En fait, 86% des victimes connaissent leurs agresseurs, et la majorité des agressions à caractère sexuel sont commises dans les domiciles de l’agressée ou de l’agresseur…

Toutes ces répliques que l’on entend trop souvent…

« Tu attends quoi ? Je sais que tu as déjà eu plusieurs relations sexuelles, pourquoi tu me dis que tu n’es pas prête ? »

« Oui, mais j’ai payé ton souper… Tu pourrais me faire plaisir, tu me dois bien ça. »

« Arrête! Fais-moi pas sentir comme un agresseur ! »

« J’ai des besoins, tu sais… Si tu ne veux pas encore une fois, je vais devoir aller voir ailleurs un jour ou l’autre … C’est difficile pour moi d’attendre après toi. »

« On avait bu tous les deux, et même si tu dis que tu ne voulais pas, je sais que tu as dit oui. C’est à cause de l’alcool que tu ne te souviens pas bien… Tu ne devrais pas boire autant. »

« Je sais que tu n’avais pas l’air dans le mood, mais tu avais juste à ne pas dire oui si tu ne voulais pas vraiment… »

« Oh mon Dieu, calme-toi ! C’est juste une photo (de parties génitales), n’en fais pas tout un plat ! »

« On a déjà couché ensemble, je ne sais pas pourquoi tu en fais tout un plat ce soir, c’est juste du sexe. Reviens-en ! »

Toutes ces répliques sont sexuellement violentes.

La violence sexuelle ne se produit pas seulement à travers la violence physique. Bien au contraire. Elle se manifeste dans les paroles, dans le chantage émotionnel, dans la personne qui insiste et qui ne respecte pas un « non »… Elle émerge dans la dette sexuelle, dans le gaslighting, dans les banalisations, dans l’invalidation des émotions… Elle se retrouve dans les rétorques anodines.

Les rétorques anodines qui ne le sont pas.   

La violence sexuelle est partout, tous les jours. Au sein d’un couple bien établi, d’un autre moins établi… Elle a lieu dans un rendez-vous amoureux, entre amis, entre connaissances, entre collègues de travail ou d’études… Elle fuse dans les écoles secondaires, dans les transports en commun, dans les endroits bondés, dans les endroits isolés…

Arrêtons de croire naïvement, ou bien consciemment – parce qu’il est parfois plus aisé d’éviter le problème -, qu’elle est rare. Arrêtons de banaliser les formes d’agressions à caractère sexuel qui paraissent moins « graves ».

Appelons un chat un chat. Il s’agit de violence sexuelle. C’est dit.

Paule Blancette intervenante – CALACS La Passerelle

Paule Blanchette
CHRONIQUEUSE
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