Pornographie juvénile : Pierre Aziz prend le chemin des cellules

Pornographie juvénile : Pierre Aziz prend le chemin des cellules
Pornographie juvénile, le Drummondvillois Pierre Aziz prend le chemin des cellules et fait face à une peine de pénitencier @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Le Drummondvillois Pierre Aziz a pris le chemin des cellules. L’accusé était de retour devant le tribunal pour les représentations sur la peine en lien avec les accusations de possession, d’accession et de distribution de pornographie juvénile.
https://calacs-lapasserelle.org/

Pornographie juvénile, Pierre Aziz prend le chemin des cellules @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

C’est devant l’honorable juge Marie-Josée Ménard que la procureure de la couronne, Me Vicky Smith, a rappelé, lors des représentations sur la peine, les nombreux faits et importants chefs d’accusation en matière de distribution, de possession et de production de matériel pornographique juvénile, révélant la trame des événements qui ont conduit à l’arrestation du Drummondvillois Pierre Aziz.

Pierre Aziz a reconnu sa culpabilité à des infractions qui se sont produites entre le 18 avril 2019 et le 30 juin 2020, alors que l’enquête et la preuve ont démontré que l’accusé avait été en possession de pornographie juvénile et en a fait, au cours de cette même période, la distribution.

L’équipe de la MRC de Drummond et les enquêteurs de la division de la Sûreté du Québec sur l’exploitation sexuelle des enfants sur Internet étaient remontés jusqu’au cellulaire de l’accusé, avaient procédé à la saisie du matériel informatique, au domicile de l’accusé, et procédé à son arrestation. L’enquête a permis de relier le cellulaire et une partie du matériel informatique à l’accusé.

« Des images et photos sexuellement explicites, essentiellement des jeunes filles entre 8 et 12 ans nues, se masturbant ou subissant des sévices sexuels par des hommes, ont été déposées en preuve », a rappelé la procureure de la couronne, Me Vicky Smith, évoquant la gravité non seulement de l’accession et de la possession, mais également de la distribution d’images de pornographie juvénile sur le Net dans « des échanges de fichiers qui nourrissent le phénomène grandissant de la pornographie juvénile et qui font de très nombreuses jeunes victimes ».

Le Vingt55 a appris que lors de l’interrogatoire de l’accusé, qui a duré cinq heures, Pierre Aziz affirmait initialement avoir demandé des fichiers classés « J F » pour « Jeune Femme », ne se doutant pas, selon sa version, qu’il recevrait des fichiers de jeunes filles. L’accusé a admis, toujours selon sa prétention, les avoir repartagés, à l’occasion, pour déconner et pour jouer le jeu. Des explications qui n’ont visiblement pas impressionné la couronne et la magistrate, puisque l’accusé a admis avoir incité de jeunes victimes à produire des images et de la pornographie juvénile », a rappelé la procureure de la couronne, à titre de facteur aggravant.

En effet, des aveux incriminants, l’accusé a également admis aux enquêteurs que lors d’échanges avec de jeunes filles de moins de 12 ans, plusieurs avaient mentionné être nues dans leur lit. L’accusé aurait alors demandé des photos d’elles nues « pour le prouver, par curiosité », a-t-il tenté de faire valoir. Ces images étaient par la suite repartagées et échangées sur les réseaux sociaux par l’accusé, selon ce qui a été mis en preuve.

Aziz a également admis avoir été en possession de nombreuses autres images sexuellement explicites et dégradantes obtenues sous forme de série de photos, mettant en évidence de jeunes filles dans des positions ou relations sexuelles dégradantes.

L’accusé a également admis avoir été sur un site sur une période de cinq ans. Un rapport pré-sentenciel et sexologique évoque un risque de récidive présent chez l’accusé, qui se déresponsabilise de ses gestes et banalise la gravité des accusations. Le rapport évoque la nécessité d’un suivi afin de traiter les déviances de l’accusé.

La procureure de la couronne a rappelé que l’accusé avait fait des aveux ainsi que les nombreux facteurs aggravants, dont la déresponsabilisation, une longue période pour les infractions reprochées, la nature même des fichiers et le nombre important de fichiers en accession, tout comme en distribution.

« Nous parlons ici d’atteinte à l’intégrité sexuelle de jeunes filles. L’accusé a participé à la création de contenu de pornographie juvénile. La consommation et distribution aura été interrompue non par une prise de conscience des gestes et déviances, mais par l’arrestation de l’accusé qui minimise les gestes et conséquences de la possession et distribution de pornographie juvénile », a conclu la procureure de la couronne, Me Vicky Smith, qui tenait également à rappeler l’importance d’imposer une sentence dissuasive qui reflète la gravité des gestes afin de protéger les enfants face à l’exploitation sexuelle.

L’accusé, qui agissait sans avocat, croyait pouvoir bénéficier de la sentence minimale d’un an, ce à quoi la magistrate a vivement réagi, rappelant qu’il devrait faire valoir cette suggestion, alors que la procureure de la couronne propose une sentence beaucoup plus importante, soit de 24 à 30 mois d’emprisonnement.

Une volteface de l’accusé quant au risque d’une importante peine de pénitencier

C’est au moment où l’honorable juge Marie-Josée Ménard a invité les constables spéciaux à menotter l’accusé et à le diriger vers les cellules, le temps d’évaluer la sentence appropriée que l’accusé recevra, que celui-ci a réalisé que le sort ne lui était pas favorable et qu’il n’arriverait pas à convaincre le tribunal. Il a alors demandé à la magistrate un avocat pour le représenter.

« Votre demande est judicieuse et vous avez le droit, mais ça ne vous évitera pas la prison », a alors avisé la magistrate. « Je ne vous priverai pas de ce droit, mais les choses continuent d’avancer durant votre détention, qui commence aujourd’hui », a-t-elle ajouté alors que l’accusé prenait le chemin des cellules.

L’accusé comparaîtra détenu, lors de l’imposition de la sentence, le 6 juillet prochain, et devra avoir trouvé un avocat pour le représenter, comme il l’a demandé.

Pornographie juvénile, Pierre Aziz prend le chemin des cellules @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

https://calacs-lapasserelle.org/
Éric Beaupré
PHOTOREPORTER
PROFILE

Suivez-nous sur les réseaux sociaux:

Suivez-nous sur les réseaux sociaux:

facebookyoutube-icon