Projet éoline : Sabia au sommet de son art : le marketing de la privatisation!

Projet éoline : Sabia au sommet de son art : le marketing de la privatisation!
Projet éoline : Lettre ouverte de Martine Ouellet, Cheffe Climat Québec @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

Jeudi dernier, nous avons été témoins d’une démonstration magistrale des compétences en marketing de Michael Sabia.  À quelques jours du dépôt du controversé projet de loi du ministre Fitzgibbon, censée ouvrir la porte à une privatisation accrue de l’électricité, il a présenté un Plan intitulé « Tracer la voie vers une réussite collective, Stratégie de développement de l’éolien ». Bien que ce plan soit habilement présenté comme une solution bénéfique pour tous, il dissimule une réalité inquiétante : la poursuite insidieuse de la privatisation de l’électricité.  En réduisant Hydro-Québec, les municipalités et les Premières nations à de simples actionnaires, M. Sabia réussit à les enfermer dans la logique marchande propre au secteur privé.  C’est un véritable tour de force de la part de celui qui a fourbi ses armes avec la privatisation du CN et du REM, de véritables fiascos pour les citoyens.

Hydro-Québec,  actionnaire comme le privé ou propriétaire à 100% public?

Sous le couvert de termes séduisants comme «réussite collective», le plan de Sabia renforce en réalité la privatisation progressive et l’influence du secteur privé. Hydro-Québec se voit reléguée au rang d’actionnaire aux côtés d’actionnaires privées. Ce changement de rôle est non seulement radical mais aussi problématique. En tant qu’actionnaire, l’objectif premier devient le profit, déviant ainsi du mandat initial d’Hydro-Québec qui est de servir le bien commun.

Cette situation crée un conflit d’intérêt indéniable. Prenons l’exemple du Projet Éolien Des Neiges.  Hydro-Québec, en tant qu’actionnaire avec Boralex et Énergir, cherchera à maximiser le prix du kwh. Comme acheteur, elle visera, au contraire, à acheter au plus bas prix.  Cette dualité de rôle est inconciliable. Hydro-Québec doit être propriétaire à 100% des futurs parcs éoliens et maître de ses décisions.

Retombées locales : par l’actionnariat comme le privé ou par les redevances?

Le plan de M. Sabia incite également les communautés locales à devenir actionnaires pour bénéficier des retombées économiques. Les communautés ne devraient pas être obligées de s’endetter pour participer aux bénéfices des projets éoliens. Une formule de redevances serait beaucoup plus avantageuse, permettant aux communautés de bénéficier des retombées sans les risques financiers associés à l’actionnariat. De plus, l’actionnariat, par sa nature privée, les détournerait de leur rôle premier qui consiste à la protection du territoire.

L’Autoproduction, une nouvelle forme de privatisation

Pour en ajouter, le Plan inclut l’autoproduction d’électricité, une première depuis la nationalisation. C’est une nouvelle forme de privatisation. C’est écrit spécialement pour TES Canada (Power corporation), un projet d’hydrogène dénoncé par de nombreux experts, véritable cheval de Troie de la privatisation rampante. L’autoproduction additionné à la vente « entre voisins » envisagée par le ministre Fitzgibbon, c’est le début de la fin du modèle public d’Hydro-Québec.

 

L’électricité est une ressource stratégique.  Qui contrôle l’électricité, contrôle l’économie. Ici c’est un contrôle public que nous avons choisi pour le plus grand bien des citoyens du Québec.

 

Martine Ouellet

Cheffe Climat Québec

Ancienne ministre des Ressources naturelles

Ancienne gestionnaire chez Hydro-Québec

Éric Beaupré
PHOTOREPORTER
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