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Santé Québec et réforme Dubé : Les organismes du Centre-du-Québec tirent la sonnette d’alarme

Santé Québec et réforme Dubé : Les organismes du Centre-du-Québec tirent la sonnette d’alarme
Santé Québec et réforme Dubé : Les organismes du Centre-du-Québec tirent la sonnette d’alarme@ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

La Table régionale des organismes communautaires en santé et services sociaux du Centre-du-Québec et de la Mauricie (TROC CQM) s’associe à la Coalition des Tables Régionales d’Organismes Communautaires (CTROC) pour dénoncer l’entrée en fonction de la nouvelle société d’État, Santé Québec.

Cette structure, effective depuis le 1ᵉʳ décembre, gère désormais les activités du réseau public de santé et des services sociaux sous la direction de Mme Geneviève Biron, tandis que le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) continue de fixer les grandes orientations.

L’entrée en poste de Mme Biron, en mai dernier, a suscité de vives critiques, notamment en raison de ses liens étroits avec l’industrie privée, de sa méconnaissance du réseau public et de ses défis, ainsi que de son manque d’expérience dans la gestion de structures de cette ampleur.

Une transformation majeure et ses conséquences

Santé Québec regroupe une trentaine d’établissements publics, devenant ainsi le plus grand employeur du Canada avec quelque 350 000 employés. Cette fusion inédite pose des enjeux complexes, notamment en termes de culture organisationnelle. Une telle centralisation pourrait favoriser une gestion hiérarchisée, éloignant les décisions des réalités du terrain, et risque ainsi de déshumaniser le système.

La réforme portée par le ministre de la Santé, Christian Dubé, accentue également l’ouverture au secteur privé, présentée comme une réponse aux problèmes d’accessibilité. Pourtant, cette approche est décriée par plusieurs observateurs, qui y voient une des causes mêmes des dysfonctionnements actuels. Le recours à des entreprises privées, subventionnées par l’État, alourdit les coûts, prive le réseau public de main-d’œuvre essentielle, et fragilise l’accès universel et gratuit aux soins.

Une pression accrue sur les organismes communautaires

Dans ce contexte, les organismes communautaires autonomes, déjà sous-financés, pourraient subir une instrumentalisation accrue. Ces structures, qui interviennent en santé et services sociaux, font face à une hausse constante des demandes d’aide. L’intégration de ces organismes dans la sphère de Santé Québec risque de compromettre leur autonomie et d’accroître leur vulnérabilité face aux orientations gouvernementales.

Par ailleurs, l’augmentation récente de 10 % des salaires des gestionnaires de Santé Québec, dans un contexte d’équilibre budgétaire imposé et d’un déficit pouvant atteindre 1,5 milliard de dollars en santé, suscite l’inquiétude. La CTROC redoute des impacts négatifs sur les services publics, les programmes sociaux et les organismes communautaires.

Des besoins criants en financement

Avec plus de 3 000 organismes communautaires exprimant des besoins financiers totalisant 830 millions de dollars pour 2024-2025, les attentes envers l’État sont immenses. La question demeure : quels engagements seront pris pour préserver l’autonomie et les pratiques du mouvement communautaire autonome dans un réseau en pleine mutation ?

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Éric Beaupré
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