TikTok et ses « tradwives » : Une glorification de la femme soumise? …Oser en parler, la chronique du CALACS La Passerelle

TikTok et ses « tradwives » : Une glorification de la femme soumise? …Oser en parler, la chronique du CALACS La Passerelle
TikTok et ses « tradwives » @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Qui ne connait pas le célèbre réseau social TikTok, bien connu pour ses tendances (trends), qui se veulent la plupart du temps divertissantes et plutôt inoffensives mais qui parfois, méritent qu’on s’y attarde un peu plus que les 15 secondes accordées habituellement à ce genre de vidéos!
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TikTok et ses « tradwives » @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

Parmi celles-ci, les “tradwives”, contraction de « traditional wives » ou épouses traditionnelles est une tendance qui glorifie, sous prétexte d’un retour aux valeurs traditionnelles, l’idée que les femmes devraient se soumettent aux hommes et se consacrer uniquement aux tâches ménagères.

Les “tradwives” sont présentées comme des femmes qui choisissent de rester à la maison, de cuisiner et de s’occuper de leurs maris et de leurs enfants. Entendons-nous bien ici, ce n’est pas de faire ce choix qui est problématique mais plutôt l’idée d’en faire une représentation idéalisée qui occulte les dangers inhérents à cette tendance.

Cette « tendance » idéalise la femme des années 1950 sans tenir compte qu’à cette époque, les femmes n’avaient pas les mêmes droits qu’aujourd’hui. Dans certains pays, les femmes ne pouvaient pas ouvrir un compte bancaire ou même voter et le viol conjugal était tout-à-fait légal! Ouch!

Le phénomène des « tradwives » renforce les stéréotypes de genre, en insinuant que le rôle “naturel” de la femme est d’être uniquement une épouse et une mère dévouée. Cette vision renforce les structures patriarcales traditionnelles et ignore le plein potentiel des femmes; elle offre une vision étroite et restrictive des capacités féminines qui se limitent à l’entretient de la maison, l’éducation des enfants et le soutien au mari.

De plus, elle minimise l’importance de l’autonomie financière des femmes, qui est cruciale pour leur indépendance et leur sécurité. Cette perte d’autonomie financière peut rendre les femmes dépendantes de leur partenaire pour leur subsistance, créant un déséquilibre de pouvoir dans la relation, donnant aux hommes un contrôle disproportionné. Cette dynamique peut potentiellement ouvrir la porte à la violence conjugale. En effet, lorsque les femmes sont financièrement dépendantes de leur partenaire, il peut être plus difficile pour elles de quitter une relation abusive.

Il est à noter que la tendance “tradwives” peut aussi avoir des conséquences néfastes sur la santé mentale des femmes. La pression pour être la “parfaite” épouse et mère peut entraîner du stress et de l’anxiété. De plus, elle peut isoler les femmes de leurs réseaux de soutien social et professionnel.

D’ailleurs, il est intéressant de mentionner que cette tendance, encore plus populaire durant la COVID, semblait être reliée à la charge mentale des femmes trop élevée durant cette période, étant en télétravail tout en s’occupant des enfants et de la maison … Donc les femmes optaient pour un mode de vie plus traditionnel afin de diminuer leur détresse.

Pour conclure, le féminisme défend l’égalité des sexes et le droit de chaque femme à choisir son propre chemin. Si certaines femmes choisissent volontairement d’être des “tradwives”, cela peut être considéré comme un choix personnel et donc féministe. Cependant, le danger réside dans la glorification de ce rôle comme étant le seul valable ou souhaitable pour toutes les femmes. Merci TikTok!!

Cela étant dit, laisser les femmes faire des choix est crucial pour leur épanouissement personnel et pour la construction d’une société plus juste et égalitaire. Les femmes ont le droit de décider de leur propre vie, de leur carrière, de leur corps et de leur avenir. En leur permettant de faire des choix, nous contribuons à la promotion de l’égalité des sexes.

Julie Ouellet

Directrice, CALACS La passerelle.

 

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Julie Ouellet
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