Un peu de Drummondville dans les retrouvailles à la suite de Dédé Fortin

Un peu de Drummondville dans les retrouvailles à la suite de Dédé Fortin
France Lafleur est chargée de cours au campus de l'UQTR. Elle pose ici aux côtés de l'ancien batteur des Colocs, Jimmy Bourgoing, et Marilou Terriault, qui recevra la carte postale que Dédé Fortin lui avait adressée, il y a 17 ansCrédit photo : Éric Beaupré

DRUMMONDVILLE – Il y aura une touche de Drummondville parmi des retrouvailles spéciales prévues le 10 août à l’hôtel 10 de Montréal, qui abrite la suite de Dédé Fortin.

Dédé Fortin n’a pas eu le temps de poster deux cartes postales qu’il avait adressées aux élèves et enseignants de l’école Victor-Thérien de Lachine.

17 ans plus tard, son frère Réal Fortin les remettra aux destinataires en main propre, à l’hôtel où Dédé a déjà habité. Une suite porte d’ailleurs son nom.

Ce 6 à 8 prendra la forme de retrouvailles, où les anciens élèves et membres du personnel de cette école primaire sont invités.

Chanson de la rentrée

Lors de la rentrée 1999, tous les élèves avaient chanté le succès des Colocs «Tassez-vous de d’là», dont les paroles avaient été modifiées pour l’occasion.

«C’est mon idée», s’exclame l’ex-enseignant en musique Claude Robillard.

France Lafleur, qui est actuellement chargée de cours au campus de l’UQTR à Drummondville, avait collaboré à ce projet rassembleur.

M. Robillard se rappelle d’un parent qui lui reprochait le choix de la chanson, à cause de son bas niveau de langage et de la référence aux drogues.

«Je lui avais cloué le bec», raconte M. Robillard.

Il avait comparé la chanson des Colocs à celle de Félix Leclerc, intitulée «Attends-moé ti-gars». En dépit de ses mots familiers, l’œuvre est devenue un classique québécois.

Une élève, Marilou Terriault, avait même fait parvenir la version de cette chanson à Dédé Fortin. Le chanteur lui a répondu par le biais de deux cartes postales, auxquelles il avait apposé les timbres (qui valaient 0,46 $ à l’époque!). Toutefois, elles ne se sont jamais rendues.

«C’était quelques semaines avant qu’il s’enlève la vie. Dans son malaise, il ne les a jamais postées», relate Réal Fortin.

Celui qui s’est occupé de la succession de son frère a retrouvé ces deux cartes postales, par hasard, alors qu’il fouillait récemment dans un classeur. Il les remettra enfin à Mme Terriault, qui est aujourd’hui enseignante, et à M. Robillard.

Ils se souviennent

Le frère du défunt chanteur est surpris du vif intérêt que suscite la remise de ces deux souvenirs signés de la main de Dédé. Ces retrouvailles coïncident étrangement avec le suicide du chanteur de Linkin Park.

«La façon que Dédé a quitté ce monde a touché bien des gens», admet-il.

Pour leur part, les anciens élèves de Victor-Thérien restent marqués par l’adaptation de «Tassez-vous de d’là»… 17 ans plus tard.

«J’ai une fille à Toronto qui tente de modifier son horaire de travail pour venir, une autre à Québec, et une en Europe qui descendra de l’avion quelques heures avant et qui y sera», explique Mme Lafleur.

D’autres ne pourront être présents, mais ne cachent pas leurs bons souvenirs.

«Merci de prendre le temps d’organiser cet événement! Tu as été pour moi une source d’inspiration et je me compte extrêmement privilégiée de t’avoir eu comme prof», lui a partagé une ancienne élève.

Celui qui a passé sa vie dans la soudure et la mécanique croit ne rien avoir en commun avec le talent artistique de son frère Dédé. Pourtant, Réal Fortin image de belle façon l’engagement de France Lafleur auprès de ses élèves.

«C’est une femme qui a le cœur plus grand que la poitrine», laisse-t-il tomber.

 

La Rédaction
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