DRUMMONDVILLE
Afin d’éviter d’importants enjeux d’hygiène et de salubrité publique qui pourraient affecter tout le sud du Québec advenant une éventuelle fermeture du lieu d’enfouissement technique (LET) de Saint-Nicéphore situé sur le territoire de la ville de Drummondville, le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) a l’intention de créer une zone d’intervention spéciale (ZIS). Cette dernière viserait à permettre l’aménagement et la poursuite de l’exploitation du LET afin d’éviter une rupture de services.
C’est ce qu’a annoncé ce jeudi à Drummondville le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, ministre responsable de la Lutte contre le racisme et ministre responsable de la région de Laval, M. Benoit Charette. Selon le ministre, l’intervention du gouvernement est nécessaire étant donné que le LET de Saint-Nicéphore atteindra sa pleine capacité en septembre et qu’un litige bloquant l’agrandissement du site est toujours en cours entre l’exploitant et la Ville. De plus, les possibilités de détourner vers d’autres lieux toutes les matières résiduelles éliminées actuellement à ce site sont inexistantes.
Le processus visant à instituer la ZIS est en cours. Une assemblée publique de consultation se tiendra le 28 juillet prochain à cette fin. La ZIS sera par la suite en vigueur jusqu’à ce que le gouvernement décide d’abroger son décret.
Le ministre de l’Environnement Benoît Charrette a expliqué en entrevue au Vingt55 les positions du gouvernement mais aussi les raisons qui ont forcé le dépôt de ce décret et les enjeux et options mises en place. @ Entrevue Vingt55
En vertu de l’article 159 de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme (LAU), il est possible d’instituer une ZIS dans le but de résoudre un problème d’aménagement ou d’environnement dont l’urgence ou la gravité justifie une intervention, de l’avis du gouvernement. Une ZIS est adoptée par décret et se substitue à la réglementation locale et régionale d’aménagement et d’urbanisme.
Puisque plusieurs autres lieux d’enfouissement au Québec sont aussi confrontés à des enjeux de capacité, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a été mandaté par le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques pour tenir une enquête avec audiences publiques, communément appelée un « BAPE générique », sur l’enjeu de l’élimination des résidus ultimes au Québec. Les audiences publiques de la commission ont débuté le 8 mars 2021 et son rapport sera remis au ministre le 22 décembre 2021.
Bien que de nombreuses mesures telles l’élargissement de la consigne, la modernisation du système de collecte sélective et la Stratégie de valorisation de la matière organique aient été mises en place par le gouvernement actuel afin de détourner le plus de matières possibles de l’enfouissement, leurs effets ne seront perceptibles que dans quelques années.
De son côté, le maire de Drummondville Alain Carrier n’a pas manqué de questionner le ministre autant sur la décision et les enjeux que la volonté d’obtenir des engagements du gouvernement, engagements qu’il souhaite voir s’ajouter au décret afin de favoriser et satisfaire à tout le moins les citoyens et résidents du secteur les plus touchés par cette décision.
En entrevue, Martin Dussault, directeur des affaires publiques de Waste Management explique de son côté les enjeux et solutions mises en place et la collaboration que Waste Management souhaite mettre de l’avant autant avec les citoyens que la Ville de Drummondville.
Du côté des députés, le Ministre André Lamontagne présent lors de la rencontre a expliqué et confirme avoir fait de nombreuses représentations au nom des citoyens autant avec la Ville lors des rencontres avec le gouvernement et ministre Charrette, ce qu’a par ailleurs confirmé le Maire de Drummondville.
Évidemment, une situation et décret que nous ne souhaitons pas, a expliqué le ministre André Lamontagne, bien que les efforts ont été nombreux, nous devons nous en remettre à la décision du ministre Benoit Charrette devant la situation et crise des déchets, explique le Ministre Lamontagne. Toutes les options ont été assurément envisagées et étudiées, Saint-Nicéphore se trouve être la seule solution viable, explique le ministre.
Du côté de son homologue, Sébastien Schneeberger contacté par le Vingt55, il exprime la même compréhension de la situation. ‘’Il est important de rappeler que nos entreprises et commerces locaux tout comme les citoyens doivent disposer de leurs déchets, il est impératif de choix de l’endroit le plus adéquat et surtout offrant le plus de garanties pour l’environnenent, la décision du ministre Charrette ne fait assurément pas l’affaire de tous mais propose aussi des suivis importants autant pour la Ville que pour les citoyens alors que les deux députés de la région s’entendent à suivre et veiller à ce que la situation soit aussi pour et dans l’intérêt des citoyens et de la future génération.
Le projet de décret ainsi que toute la documentation pertinente relativement à l’assemblée publique sont disponibles sur le site Web du MELCC : https://www.environnement.gouv.qc.ca/matieres/zis-drummondville/index.htm