Alcool au volant : CAA-Québec suggère l’une des recommandations du coroner Garneau d’abaisser le taux à 0,05.

Alcool au volant : CAA-Québec suggère l’une des recommandations du coroner Garneau d’abaisser le taux à 0,05.
@ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Toujours actif et engagé pour améliorer la sécurité routière, CAA-Québec a participé plus tôt aujourd’hui aux consultations particulières de la Commission des transports et de l’environnement sur le projet de loi no 48, Loi modifiant principalement le Code de la sécurité routière afin d’introduire des dispositions relatives aux systèmes de détection et d’autres dispositions en matière de sécurité routière.

L’organisme est reconnaissant d’avoir la chance de faire entendre sa voix au chapitre de la sécurité routière. « Nos recommandations s’appuient sur une expérience et un engagement de plus d’un siècle dans le domaine. Nous saluons le passage à l’action du gouvernement provincial qui vise à améliorer la sécurité de tous les usagers de la route, dont les plus vulnérables », indique Sophie Gagnon, vice-présidente affaires publiques et responsabilité sociétale.

Mesures administratives et alcool au volant CAA-Québec invite le gouvernement à considérer l’introduction de mesures administratives dans le Code de la sécurité routière pour une alcoolémie située entre 50 mg/100 ml et 80 mg/100 ml.

Le Québec demeure, à ce jour, la seule province à ne pas utiliser ce moyen d’action, même si de nombreuses études confirment l’incidence directe que cela pourrait avoir sur le bilan routier. « Il est prouvé que l’imposition de sanctions administratives a des bénéfices immédiats sur la sécurité des usagers de la route, confirme André Durocher. Il ne faut faire aucun compromis sur l’alcool au volant, car il s’agit encore de l’une des principales causes d’accidents de la route au Québec et parce que cela brise des vies », ajoute la vice-présidente affaires publiques et responsabilité sociétale.

Pour le moment, la baisse du taux d’alcool ne figure pas dans le Plan d’action en sécurité routière 2023-2024 déposé par la ministre Guilbault, ce que déplorent de nombreuses familles en 2024.

Le fils de M. Jean-Maurice Roy, Jonathan Roy, et sa conjointe, Roxane Bellomo, tous deux âgés de 20 ans, sont décédés dans une collision frontale sur la route 55 près de Saint-Wenceslas en 2011.

Un père de famille, Jean-Maurice Roy de Drummondville, qui a perdu son fils Jonathan Roy dans un accident de la route en 2011 où l’alcool au volant était en cause, espère toujours voir les lois changer, a-t-il confié au Vingt55, alors que les campagnes de sensibilisation ne semblent pas atteindre les objectifs souhaités, face à des statistiques qui ne cessent de démontrer que l’alcool au volant figure parmi les principales causes de décès sur nos routes au Québec.

M. Jean-Maurice Roy rappelle en entrevue au Vingt55 que les familles endeuillées par des accidents de la route où l’alcool est en cause souhaitent toujours et encore voir les lois se resserrer afin d’éviter d’autres drames humains qui brisent année après année des vies et des familles.

Le coroner Yvon Garneau salue cette initiative de CAA-Québec © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Questionné sur cette mesure proposée et mise en avant également par le CAA-Québec, le coroner Yvon Garneau salue cette initiative de CAA-Québec qui rappelle en effet que son dernier rapport du coroner a porté sur ce sujet.

« Je suis heureux de constater que le CAA-Québec abonde également dans le même sens et appuie ainsi cette recommandation », mentionne le coroner Garneau en entrevue au Vingt55. L’un des derniers rapports du coroner Me Yvon Garneau, portant sur le décès de Mme Stéphanie Houle survenu le 1er octobre 2021 à la suite d’une collision routière qui avait causé le décès de la jeune femme à Drummondville, souligne, à l’instar d’autres rapports, l’importance de revoir les limites permises par la loi.

Le coroner Yvon Garneau recommandait, entre autres, que dans le but d’améliorer la sécurité de tous les usagers de la route concernant les enjeux liés à la conduite d’un véhicule sous l’influence de l’alcool, le ministère des Transports et de la Mobilité durable et la Société de l’assurance automobile du Québec réalisent dans les plus brefs délais leur analyse respective de la faisabilité d’abaisser le seuil limite d’alcool dans le sang de 0,08 à 0,05, ce qui nécessiterait une modification du Code de la sécurité routière en conséquence.

Le dernier rapport de Garneau venait également rappeler que le Québec est la dernière province à avoir conservé le taux d’alcool à 0,08 comme limite, alors que les statistiques et différentes données montrent que le taux d’alcool est encore impliqué dans de trop nombreuses circonstances mortelles.

En effet, comme le rappelait le Vingt55, de l’avis de plusieurs intervenants, la vice-première ministre et ministre des Transports et de la Mobilité durable, Mme Geneviève Guilbault, aurait dû prendre cet aspect en compte dans le Plan d’action en sécurité routière 2023-2028, qui propose une approche inspirée de la Vision Zéro, un plan qui présentait 27 mesures pour réduire le nombre d’accidents, mais dans lequel l’alcool au volant avait été mis de côté.

Éric Beaupré
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