Chantiers routiers : 8 décès et 822 victimes, il est primordial que les automobilistes adaptent leur conduite

Chantiers routiers : 8 décès et 822 victimes, il est primordial que les automobilistes adaptent leur conduite
@ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Chaque année au Québec, les chantiers routiers font leur grand retour pour la saison estivale. Malheureusement, à chaque saison, nous constatons des centaines d’infractions à l’approche ou sur les sites de travaux routiers.

@ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

L’an dernier, la Société de l’assurance automobile du Québec dénombrait huit décès ainsi que 814 blessés pour un total de 822 victimes aux abords ou à l’intérieur d’un site de travaux routiers sur le territoire du Québec.

La Sûreté du Québec, en cohérence avec la mission du ministère des Transports et de la Mobilité durable, effectuera tout l’été des opérations de sécurité routière sur des sites de travaux routiers ciblés au Québec, et ce dans toutes les régions.

Il est primordial que les automobilistes adaptent leur conduite sur les sites de travaux routiers. Pour ce faire, ils doivent être attentifs et respecter la signalisation et les limites de vitesse. D’ailleurs, les amendes pour excès de vitesse sont doublées lorsqu’elles ont lieu sur un chantier routier.

Les travailleurs et travailleuses sur les zones de travaux routiers, de même que les signaleurs et signaleuses chargés de diriger la circulation lors de travaux sont très vulnérables. À cet effet, les automobilistes ont l’obligation d’obéir aux signaux et aux ordres d’un signaleur routier sans quoi ils s’exposent à une amende de 200$ à 400$ et à 4 points d’inaptitude. Pour plus d’information, nous vous invitons à consulter le site du Ministère des Transports et de la Mobilité durable au lien suivant : Zones de chantiers – Transports et Mobilité durable Québec (gouv.qc.ca)

Nous vous rappelons que même si vous diminuez votre vitesse, vous devez rester vigilants afin que tous, travailleurs et travailleuses, signaleurs et signaleuses de chantiers puissent œuvrer en sécurité. Rappelez-vous que passer proche : ça ne passe pas !

En 2022, 822 personnes ont été blessées dans une zone de travaux ou à son approche, parmi lesquelles 8 personnes sont décédées. Plus près de nous, à Saint-Cyrille-de-Wendover, le Drummondvillois Pascal Cauchon avait été happé par un camion lourd, le 8 avril 2021, alors qu’il travaillait sur une portion de l’autoroute 20, et y avait perdu la vie.

Au cours des dernières années, une série d’accidents a durement éprouvé les travailleurs et les familles du Centre-du-Québec, rappelant l’importance de mettre en place des mesures, alors que différents intervenants du milieu et les familles des victimes demandent depuis plusieurs années déjà que des mesures soient mises de l’avant afin de sécuriser les zones où les travailleurs de chantiers routiers sont exposés.

Comme en témoignait également le Vingt55, un autre accident, survenu cette fois en 2020 non loin de Drummondville, sur un chantier au kilomètre 215 de l’autoroute 20 Est, à Sainte-Eulalie, avait couté la vie d’un travailleur de chantier, heurté par un véhicule devant ses collègues de travail.

En octobre 2022, un camion avait embouti un camion atténuateur d’impact au kilomètre 195, blessant ainsi un travailleur de chantier. Une violente collision impliquant une camionnette de type pickup et un camion atténuateur d’impact, à la hauteur de Saint-Germain-de-Grantham avait fait un autre blessé en juillet 2023

Plus près de nous le Drummondvillois Pascal Cauchon avait été happé par un camion lourd alors qu’il travaillait sur une portion de l’autoroute 20, et y avait perdu la vie.

Des familles éprouvées avaient d’ailleurs contacté le Vingt55 et souligné le peu de suivi et d’écoute des différents ministres et ministères. Lors des tristes événements qui ont conduit au décès de Pascal Cauchon, les ministres de la Sécurité publique et des Transports de l’époque, Geneviève Guilbault et François Bonnardel, avaient refusé toute demande d’entrevue en lien avec le décès du travailleurs Pascal Cauchon, tandis que la famille souhaitait une enquête publique sur les circonstances de l’accident et qu’une vidéo soumise au dossier et tirée de la cabine du conducteur montrant les derniers instants de vie du travailleur aurait pu démontrer la négligence ou conduire à des accusations envers le conducteur impliqué.

On se rappellera que dans son rapport sur la mort tragique de Pascal Cauchon le coroner Garneau avait beaucoup insisté sur le fait que le corridor de sécurité n’avait pas été respecté par le camionneur impliqué, et que cette constatation du coroner était contraire à celle évoquée par la CNESST

Un dossier qui aurait dû être soumis au DPCP ?

L’absence d’enquête ou d’accusation dans le dossier du décès du travailleur Pascal Cauchon avait soulevé plusieurs interrogations. En effet, la mère du travailleur et plusieurs des collègues de M. Cauchon avaient indiqué au Vingt55, aussi bien au coroner, à la coroner en chef et à toutes les instances politiques avec lesquelles ils étaient entrés en contact, que plusieurs éléments les amenaient à soulever des questions, qui sont demeurées sans réponse à ce jour tant pour la famille que les collègues de Pascal Cauchon, mais aussi les représentants des médias.

Le Coroner Yvon Garneau avait indiqué dans son rapport et en entrevue au Vingt55 que la vitesse avait pu être un élément contributif au décès du travailleur. Dans ce même rapport, le coroner indiquait que ce fait aurait pu valoir au conducteur « un rapport d’infraction générale » en vertu du règlement sur le permis spécial de circulation d’un train routier. Or, aucun billet d’infraction n’a été émis, d’après les informations recueillies par le coroner Garneau.

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Éric Beaupré
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