Gaz Bar Blues – Du film au théâtre, vingt ans plus tard

Gaz Bar Blues – Du film au théâtre, vingt ans plus tard
L’adaptation théâtrale du film Gaz Bar Blues, paru en 2003, s’amène à la Salle Les-Frères-Lemaire, au Carré 150 de Victoriaville, ce mercredi 12 avril, à 19 h.

Victoriaville

L’adaptation théâtrale du film Gaz Bar Blues, paru en 2003, s’amène à la Salle Les-Frères-Lemaire, au Carré 150 de Victoriaville, ce mercredi 12 avril, à 19 h. Parmi la distribution à la chimie extraordinaire, on compte Martin Drainville, Miryam Amrouche, Claude Despins et Frédéric Lemay.

L’adaptation théâtrale est produite par Duceppe et a exigé deux ans de travail à l’équipe pour adapter le film de Louis Bélanger, paru dans les salles de cinémas québécois en 2003. David Laurin, codirecteur artistique chez Duceppe, a signé l’adaptation théâtrale en collaboration avec le réalisateur et scénariste du film original, M. Bélanger. Mme Édith Patenaude a signé une mise en scène très dynamique avec un plateau tournant en plein centre. M. Mathieu Désy signe quant à lui la conception musicale qui nous envoûte et nous transporte d’un tableau à l’autre tout au long de la pièce. La direction d’acteurs et la direction musicale ont été fusionnées à merveille pour offrir au public une pièce mémorable et différente de ce à quoi nous sommes habitués.

Le Vingt55, qui avait assisté à la pièce chez Duceppe et, a été touché et charmé par la proposition, qui allie de solides performances d’acteurs et de musiciens. En effet, les acteurs sont aussi ceux qui mènent l’ambiance musicale de la soirée, passant du jeu à la musique avec une dextérité et une souplesse parfaites.

Le comédien Martin Drainville avait de grandes chaussures à enfiler pour personnifier François Brochu, ce propriétaire d’un garage de quartier atteint de la maladie de Parkinson. Succédant à Serge Thériault, qui jouait le rôle en 2003 et avait remporté un prix Jutras pour sa performance, Drainville réussit à nous faire oublier son prédécesseur avec une interprétation juste, unique et touchante. Un peu plus retiré des autres acteurs tout au long de la soirée, il incarne avec brio ce père de famille qui tente de donner tout ce qu’il peut à ses enfants, avec qui la relation n’est pas toujours simple. Brochu travaille d’arrache-pied, négligeant ses symptômes liés à la maladie de Parkinson, pour tenter de faire survivre son garage, situé dans un quartier où la criminalité est en hausse et où les vols à main armée se multiplient, nuisant au gagne-pain de la famille ordinaire. Un fait demeure : on voit bien l’amour de cet homme pour ses enfants, peu importe ce qu’ils font, et c’est très touchant.

Si toute la distribution brille dans cette pièce, le Vingt55 aimerait souligner la présence de la seule femme de la distribution, Miryam Amrouche, qui prend sa place avec une brillante interprétation de la fille de M. Brochu, qui essaie d’être considérée au même titre que ses frères pour travailler au Gaz bar. Francis La Haye a aussi été notre coup de cœur de la soirée, adoptant plusieurs personnages avec une énergie contagieuse et de remarquables transformations. Il est définitivement le clou de la soirée.

L’histoire de Louis Bélanger

Le récit de Gaz Bar Blues est très personnel, pour Louis Bélanger. Dans le programme du spectacle, on en apprend un peu plus sur ses origines :

« « Ode au monde ordinaire». C’était mon titre de travail quand j’écrivais les premières moutures de Gaz Bar Blues. C’est ce que je voulais faire… rendre hommage à mon père et à la faune qui gravitait autour de sa station-service à Limoilou. Je dis toujours que j’ai appris autant au Gaz bar que sur les bancs d’école. J’avais 13 ans et j’étais les mains de mon père qui souffrait de la [maladie de] Parkinson. J’y ai appris sur la vie, sur les gens, sur la camaraderie, sur « l’hommerie ». »

Et c’est ce qui est merveilleusement mis de l’avant dans cette pièce sans entracte de près de deux heures.

Le message des codirecteurs de Duceppe justifiait ainsi l’idée d’adapter ce film culte de notre répertoire cinématographique québécois :

« On nous demande souvent ce qui nous a poussés à adapter Gaz Bar Blues au théâtre. La réponse est simple. Parce que nous retrouvons dans cette œuvre tous les éléments qui constituent l’ADN de Duceppe: un récit accessible et rassembleur, des situations à la fois drôles et touchantes, des personnages complexes et un miroir de la société québécoise dans un monde en pleine transformation. Mais ce qui nous a surtout convaincus d’adapter le film à la scène, c’est sa profonde humanité, la même qui a marqué les grandes productions de notre compagnie au cours des 50 dernières années. »

« Dans une entrevue accordée au magazine L’actualité après la sortie du film, Louis mentionnait que le cinéma devait servir à comprendre le monde qui nous entoure et à informer les générations futures: « Dans 20 ans, les gens qui verront Gaz Bar Blues auront une idée de ce qu’étaient les petits commerces de quartier à l’époque de la chute du mur de Berlin et de l’arrivée de la mondialisation. J’ai beaucoup appris sur les années 1960 avec les films de Brault, Perrault, Groulx. Le cinéma ne peut pas être juste du divertissement, même si je n’ai rien contre. » »

Gaz Bar Blues est une pièce dynamique et magnifiquement jouée qui permettra aux nostalgiques de se rappeler des commerces de quartiers qui avaient autrefois pignons sur rue au Centre-du-Québec et aux plus jeunes de connaître un peu plus cette époque.

Gaz Bar Blues, à voir absolument!

Réservez vos billets au Carré 150 :

Actuellement en tournée au Québec. Pour plus d’informations :

https://duceppe.com/gaz-bar-blues/

Résumé

Dans le quartier, tout le monde appelle François Brochu « Le Boss ». C’est dire combien la station-service qu’il tient depuis 15 ans est le centre de l’univers du petit groupe qui le fréquente jour après jour, par habitude ou par solitude. Le Boss lutte pour maintenir en vie son gaz bar, malgré la maladie qui l’affaiblit et la criminalité qui s’intensifie. Il voit bien que son temps est compté : ses enfants rêvent d’une autre vie et la nouvelle station libre-service voisine lui mène une concurrence impitoyable. Nous sommes en 1989, et pendant qu’il était occupé à besogner, le monde a avancé.

Alors qu’à la télévision, le mur de Berlin tombe, Le Boss et ses vieux chums assistent eux aussi à la fin d’une époque. Qui peut s’opposer au progrès?

D’après le film de Louis Bélanger
Adaptation théâtrale David Laurin
Mise en scène Édith Patenaude
Interprétation Bertrand Alain, Miryam Amrouche, Claude Despins, Martin Drainville, Francis La Haye, Frédéric Lemay, Hubert Lemire, Steven Lee Potvin, Jean-François Poulin
Scénographie Patrice Charbonneau-Brunelle
Costumes Julie Lévesque
Lumière Jean-François Labbé
Musique Mathieu Désy
Accessoires Josée Bergeron-Proulx
Assistance à la mise en scène Chloé Ekker
Une coproduction Duceppe et La Bordée
Une présentation La Presse

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