/CNW Telbec/ – Le ministre Proulx devra mettre le pied sur l’accélérateur de l’embauche de professionnelles et professionnels en éducation, s’il veut rattraper les coupes qui ont été faites dans les dernières années et réellement favoriser la réussite des élèves handicapés et en difficulté d’apprentissage et d’adaptation. Les institutions de Drummondville ne font pas exception à la règle.
C’est le message qu’ont lancé la Centrale syndicats du Québec (CSQ), la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) et le Syndicat du personnel professionnel de l’éducation du Cœur et du Centre du Québec (SPPECCQ-CSQ) dont les présidences étaient réunies à Trois-Rivières pour lancer la Semaine des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec, qui se déroule du 20 au 24 novembre 2017 sous le thème Des services professionnels en éducation, tout le monde y gagne.
« Lorsqu’on dépiste, évalue et qu’on fait le suivi approprié des troubles ou des difficultés d’un élève, quand on l’accompagne adéquatement au niveau pédagogique et psychoaffectif dans un milieu physique sain, cet élève augmente grandement ses chances d’obtenir un diplôme et de participer activement à la société par la suite. C’est le travail des professionnels et c’est un investissement qui rapporte à tout le monde », a affirmé Louise Chabot, présidente de la CSQ.
« D’une main, le gouvernement Couillard coupe un milliard de dollars en éducation, provoquant l’abolition de centaines de postes professionnels. De l’autre main, il redistribue cet argent en baisse d’impôts à la veille des élections. C’est un très mauvais calcul! Le gouvernement fait carrément fausse route et c’est notre devoir de le lui rappeler », martèle Louise Chabot.
On cherche les ressources professionnelles dans les ajouts annoncés par le ministre
« Le ministre a promis l’embauche de 1 500 ressources cette année. Malheureusement, la Fédération ne réussit à recenser qu’environ 250 professionnels parmi ces ajouts. C’est une goutte dans l’océan, compte tenu du fait que ces nouvelles ressources ne parviennent pas à compenser les 375 postes qui ont été coupés en deux ans », déplore Johanne Pomerleau, présidente de la FPPE-CSQ.
« Ces ressources, réparties inégalement dans les écoles du Québec, n’arrivent pas à faire une réelle différence dans le quotidien. Quand on peine à éteindre des feux, imaginez comment il est difficile de dépister les problèmes pour agir tôt dans le parcours de l’élève, au moment où ce serait le plus efficace », déplore Johanne Pomerleau.
« Le ministre Proulx dit à la population qu’il investit dans les ajouts de ressources professionnelles, alors que dans la réalité, aucune mesure des règles budgétaires n’est spécifiquement protégée pour l’ajout de professionnels. Les commissions scolaires ont le choix, par exemple, de prendre les sommes dédiées au développement des habiletés en lecture pour les investir dans autre chose, comme le Grand Défi Pierre Lavoie. C’est aberrant », dénonce Johanne Pomerleau.
Quand manque de personnel rime avec détresse
« Depuis quelques années, nous intervenons surtout pour régler des problématiques liées à l’organisation du travail et de la santé psychologique. Le manque de ressources et de moyens pour l’exercice adéquat de leur profession mine progressivement l’énergie du personnel professionnel », explique Jean Martineau, président du SPPECCQ.
« Constamment, nous devons accompagner des professionnels pour qui travailler en éducation ne fait plus de sens tant la charge de travail démesurée et l’ampleur des besoins à combler finissent par peser lourd sur leurs épaules. Le système a tout à gagner à prendre soin de ceux qui prennent soin des autres », affirme M. Martineau
Des règles budgétaires à protéger
Mesdames Chabot et Pomerleau s’allient à M. Martineau pour demander que les règles budgétaires permettant aux commissions scolaires d’embaucher des professionnels soient protégées pour servir exclusivement à cette fin. « C’est à cette condition seulement que le gouvernement montrera sa réelle intention d’offrir des services professionnels aux jeunes qui en ont besoin », conclut Johanne Pomerleau.