DRUMMONDVILLE
La Ville de Drummondville vient d’annoncer un concours d’art public avec un budget de 95 000 $ pour la conception et l’installation d’une œuvre d’art au Boisé de la Marconi. Un beau projet, sans aucun doute. L’art public a sa place dans nos espaces de vie. Ce n’est donc pas l’art que je remets en question, mais plutôt le choix des priorités de notre administration municipale.
Pendant que la Ville consacre du temps et un budget considérable à un projet artistique, des centaines de citoyens du Boisé de la Marconi vivent depuis des années avec des problèmes réels et persistants de pression d’eau. Des citoyens qui doivent attendre plusieurs minutes pour remplir le bain des enfants pendant l’heure de pointe du soir, prendre une douche avec un filet d’eau, ne pas combiner l’utilisation du lave-vaisselle et la couche ou le bain. Des citoyens qui, malgré leurs démarches répétées, n’ont toujours pas obtenu d’engagement clair de la Ville pour corriger ce problème de base. Des citoyens qui sont muselés au conseil de Ville et ne peuvent plus poser de questions pour comprendre la situation.
C’est d’autant plus troublant que la Ville reconnaît elle-même la faible pression d’eau dans le secteur et que plusieurs analyses techniques ont déjà été produites. Pourtant, aucune mesure concrète n’a encore été mise en œuvre pour trouver une solution. En fait la solution de la Ville est de subventionner l’installation de pompe dans chacune de nos maisons au lieu de régler le problème à la source.
Pendant ce temps, on trouve 95 000 $ pour une œuvre d’art et 250,000$ pour installer des ‘Oh’ dans le centre-ville (budget qui viens du Gouvernement du Québec, mais il faut le rappeler aux élus c’est pris dans nos poches). Il est essentiel de le répéter : ce commentaire n’est pas dirigé contre les artistes ni contre l’art public. Nous reconnaissons leur rôle dans la vitalité et la beauté de notre communauté.
Ce que nous dénonçons, c’est une incohérence flagrante dans la gestion des priorités.
Avant d’investir des dizaines de milliers de dollars dans l’embellissement, ne faudrait-il pas d’abord assurer les services essentiels aux citoyens ?
La transparence, la rigueur et l’écoute devraient guider les décisions de la Ville. Les citoyens du Boisé de la Marconi, ne demandent pas des œuvres d’art : ils demandent de l’eau, de la pression et du respect. Une œuvre d’art publique dans le Boisé ne réglera pas le problème de nos robinets.
À l’heure où la Ville parle de participation citoyenne et d’écoute, elle gagnerait à écouter ceux qui, chaque jour, vivent les conséquences de ses décisions. Avant de décorer notre ville, commençons par la réparer. En espérant que les élections amenerons autour de la table des nouveaux élus qui changeront la culture de notre Ville. Allez voter le 2 novembre prochain.
Alain Landry, citoyen








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