Il a fait volte-face, mardi, en refusant de plaider coupable
DRUMMONDVILLE
Sébastien Patient Leblanc, qui aurait défiguré le 20 juin dernier un client docile du Pub Heriot, à coups de manche de parasol, n’est plus certain de plaider coupable devant le refus de la Couronne d’enlever les accusations de tentative de meurtre.
Photo Éric Beaupré | Me Noémie Tellier, avocate de la défense.
L’avocate de Sébastien Patient, Me Noémi Tellier, avait déclaré au tribunal, vendredi dernier que son client allait enregistrer un plaidoyer de culpabilité aujourd’hui (mardi), lors de sa comparution au palais de justice de Drummondville.
L’accusé a fait volte-face, mardi matin, en apprenant que Me Vicky Smith, la procureure de la Couronne, n’avait aucunement l’intention de retirer les accusations de tentative de meurtre à l’endroit de la principale victime, Sébastien Ricard.
En fait, Me Smith a dit n’avoir jamais été consultée à ce sujet avant mardi matin, et ce, même si elle s’était montrée disponible, la veille, pour discuter du dossier.
«Je ne pensais pas que ça allait poser problème», a justifié Me Tellier à la juge Marie-Josée Ménard, qui n’entendait pas à rire.
Expertise psychiatrique
Me Tellier demande finalement un rapport d’expertise psychiatrique pour prouver que Sébastien Patient Leblanc n’avait pas l’intention de tuer la victime, le soir de l’agression sauvage.
«Je n’ai même pas encore vu toute la preuve», a déclaré son client dans le box des accusés.
Mardi, son avocate lui a remis le fameux CD qui comprend les vidéos captées par les caméras de surveillance du Pub Heriot, où l’on voit l’accusé frapper violemment Sébastien Ricard, le seul client du bar, avec un manche de parasol. M. Patient Leblanc avait utilisé «cette arme» pour fracasser les vitres et entrer dans le bar d’où il venait d’être expulsé par la barmaid qui refusait ses avances insistantes.
Défiguré, M. Ricard a dû subir une importante chirurgie faciale après l’agression.
Rappel à l’ordre
La juge Marie-Josée Ménard a rappelé à l’ordre l’avocate de la défense, qui est au dossier depuis septembre, pour ce changement de cap inattendu.
«Ce n’est vraiment pas la façon de faire pour une gestion efficace du temps de cour», a-t-elle dit.
Celle-ci a rappelé que les procureurs doivent d’abord se mettre d’accord sur la nature des chefs d’accusation.
«L’accusé doit savoir ce sur quoi il va plaider coupable», a insisté la juge qui s’occupera de la suite du dossier.
La juge Ménard a sommé Me Tellier de mener rapidement ses démarches avec l’expert et a reporté la comparution au 13 novembre pour fixer l’échéancier.
