Frères de la Charité : d’ex-étudiants et victimes peuvent maintenant dénoncer des abus et agressions dans un recours collectif

Frères de la Charité : d’ex-étudiants et victimes peuvent maintenant dénoncer des abus et agressions dans un recours collectif
Frères de la Charité, d’ex-étudiants et victimes peuvent maintenant dénoncer des abus et agressions dans un recours collectif © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

La cour supérieure de Montréal a autorisé une action collective contre la congrégation des Frères de la Charité pour des agressions sexuelles qui auraient été commises dans différents milieux scolaires et d’apprentissages appartenant à la congrégation des Frères de la Charité de 1940 à aujourd’hui.

L’audience, qui s’est déroulée à Montréal le 12 décembre dernier, a donné lieu à une réponse positive de la part du juge Pierre Nollet le 24 janvier, confirme Me Justin Wee, appelé à commenter le dossier et la décision, dévoilée par la Presse canadienne.

Les Frères de la Charité étaient très impliqués dans les années 40 et au cours des décennies suivantes. La congrégation a fondé plusieurs écoles de niveaux primaire et secondaire dans différents milieux d’enseignement au Québec. Les élèves du Collège Saint-Frédéric, étaient dirigés par cette congrégation, le Collègue Saint Bernard laïc depuis 1998, situé à Drummondville ainsi que l’établissement et le centre jeunesse en réhabilitation de Mont-Saint-Antoine, sur la rue Sherbrooke, à Montréal et de nombreux autres institutions et milieux scolaire.

« Nous représentons les intérêts de A.B, demandeur initial dans ce recours collectif, ainsi que les victimes enregistrées et qui s’ajouteront au recours collectif », explicite Me Wee, en entrevue au Vingt55.

« Nous agissons afin de représenter les intérêts des victimes alléguées d’agressions sexuelles commises au Québec par un membre ou un employé de la congrégation des Frères de la Charité depuis le 1er janvier 1940 à aujourd’hui », confirme Me Wee. « À part la victime qui a initié le recours, les autres victimes n’auront pas à témoigner durant les démarches judiciaires », précise l’avocat qui représente le cabinet Arsenault Dufresne.

En plus du Collège Saint-Frédéric de Drummondville, Collègue Saint-Bernard l’action collective inclut toutes les victimes alléguées qui auraient fréquenté les établissements administrés par la Congrégation des Frères de la Charité depuis le début des années 1940, soit l’Académie du Sacré-Cœur et le Mont-Saint-Bernard, à Saint-Hyacinthe, l’école primaire Pie-X, à Sherbrooke, les écoles primaires et secondaires de Saint-Georges Ouest, en Beauce, l’Académie Notre-Dame du Sacré-Cœur, à Québec, l’école primaire de Saint-Fulgence, l’école Saint-Wilbrod et l’école primaire de Saint-Ambroise, à Chicoutimi, ainsi que le centre jeunesse Mont Saint-Antoine, sur la rue Sherbrooke à Montréal.

Le plaignant initial, soutient que l’un des frères de la congrégation aurait commis des agressions dans les années 50 alors qu’il était âgé de 12 ans et qu’il fréquentait le Collège Saint-Frédéric de Drummondville. Depuis, Me Wee confirme en entrevue au Vingt55 que plusieurs victimes se sont ajoutées à la longue liste de plaignants.

Selon les informations obtenues par le Vingt55, un grand nombre des nouveaux plaignants qui se sont manifestées proviendraient de Drummondville.

Me Justin Wee n’hésite pas à mentionner que cette nouvelle étape et décision dans ce recours est importante.

« En effet, dénoncer constitue une « étape importante pour toutes les victimes, c’est essentiellement le début d’une étape importante pour eux qui, en plus de dénoncer, leur permet d’envoyer un message clair aux agresseurs, du passé et présent », explique Me Justin Wee. « Le gouvernement a permis aux victimes du passé qui étaient contraintes par les délais de maintenant prendre la parole en retirant justement les délais pour dénoncer les agressions et leurs agresseurs », rappelle Me Wee, « ce qui permet donc, aujourd’hui, ce processus de dénonciation et de mise en accusation de leurs agresseurs. »

Me Justin Wee affirme que ce recours permettra et aidera les victimes à réaliser qu’elles ne sont pas seules.

« Elles peuvent maintenant s’adresser aux tribunaux pour les sévices et agressions qu’elles ont subis dans le passé, être entendues et dénoncer librement. »

Cette action collective permettra à des centaines de victimes de prendre la parole.

« La société a changé, les victimes n’ont plus honte de dénoncer, c’est beaucoup plus facile maintenant de le faire et c’est assurément une bonne nouvelle pour elles afin de dénoncer des crimes et agressions qui étaient jusqu’à maintient demeurés impunis », précise l’avocat, qui s’attend à ce que d’autres victimes viennent dénoncer leurs agresseurs.

Me Wee représente l’ensemble des victimes dans ce recours et il confirme, en entrevue au Vingt55, que depuis la première publication de la décision, plusieurs nouvelles victimes n’ont pas hésité à contacter le bureau et à s’enregistrer au recours collectif. « Il y en aura plusieurs autres », de l’avis de l’avocat.

Toutes les victimes peuvent d’ailleurs s’informer et s’inscrire en toute confidentialité et gratuitement à cette action collective en contactant le cabinet d’avocats par courriel à l’adresse: actioncollective@adwavocats.com

Du côté du collège Saint-Bernard, à Drummondville, la direction souligne l’importance de laisser le système judiciaire effectuer son travail. « Bien évidemment, le Collège Saint-Bernard encourage les gens à dénoncer et condamne tous gestes répréhensibles », de préciser la direction du Collègue, appelée par le Vingt55 à commenter le processus judiciaire en cours contre la Congrégation des Frères de la Charité.

Éric Beaupré
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