Loi sur les soins de fin de vie – Un regroupement d’organismes du Centre-du-Québec inquiet face à l’élargissement de la loi

Loi sur les soins de fin de vie – Un regroupement d’organismes du Centre-du-Québec inquiet face à l’élargissement de la loi
Soins de fin de vie © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Comme le rappelait le Vingt55 en juin dernier lors des annonces de la Commission spéciale sur l’évolution de la Loi concernant les soins de fin de vie, les membres invitent la population québécoise à se prononcer sur les enjeux au cœur de son mandat, soit l’élargissement potentiel de l’aide médicale à mourir pour les personnes en situation d’inaptitude et pour celles dont le seul problème médical est un trouble mental.

 

Les témoignages, les mémoires, les commentaires et les réponses fournis dans le cadre de la consultation guideront les membres de la Commission spéciale dans leur réflexion. La deuxième phase de consultations particulières et d’auditions publiques, qui se déroule actuellement permettra également aux citoyennes et citoyens ainsi qu’à différents groupes de se prononcer sur le sujet.

« Malgré la complexité de ces enjeux, nous sommes convaincus que la société québécoise saura de nouveau mener cette discussion avec empathie et ouverture », avait déclaré la présidente de la Commission spéciale, Mme Nancy Guillemette.

Le Regroupement des organismes de base en santé mentale des régions de la Mauricie et du Centre-du-Québec est inquiet face à l’élargissement de la loi concernant les soins de fin de vie concernant les demandes réalisées pour seul motif de troubles de santé mentale.

Sa vision repose sur le travail mandaté auprès de Madame Marjolaine Trottier, infirmière-clinicienne, étudiante à la maîtrise en soins infirmiers – profil éthique à l’Université du Québec à Trois-Rivières et personne concernée par la maladie.

À la suite de lecture de mémoires, de rapports de recherche et à des consultations auprès de ses membres, le Regroupement a retenu les trois éléments suivants :

Les maladies mentales ne sont ni incurables, ni irrémédiables.

L’élargissement de la loi représente un potentiel accru de stigmatisation et de discrimination à l’égard des gens ayant des troubles de santé mentale

Les symptômes de la maladie mentale et le rétablissement fluctuent dans le temps et sur de longues périodes en termes d’années selon chacune des personnes.

C’est pourquoi que le ROBSM 04-17 maintient une vision négative face à l’accès pour seul motif de trouble de santé mentale à l’AMM pour les personnes vivant avec de tels problématiques en vertu du caractère irrémédiable de la maladie qui ne peut être confirmé par aucune donnée probante et de l’irréversibilité du traitement imposée, soit la mort.

« En ce qui me concerne, côté santé mentale, j’entends des voix. Bien que rétabli à 90%, depuis quelques années, il reste un 10% pendant lequel, presque quotidiennement, les voix me disent de me suicider. Je les ignore tout simplement et dédramatise la situation. Je crois donc à une vie épanouie où le suicide n’est pas une solution, tout comme l’aide médicale à mourir qui est, pour moi, un suicide déguisé et institutionnalisé » mentionne René Sicard, pair aidant communautaire pour le ROBSM 04-17. 

« À l’heure actuelle, ne nous pouvons être sûr à 100% qu’il n’existe aucun traitement ou service pouvant favoriser le rétablissement des personnes vivant avec un problème de santé mentale », relate Jonathan Lacasse, codirecteur.

« Même les gens concernés disent qu’après un épisode suicidaire, ils sont encore contents d’être en vie. J’ai écrit ce mémoire pour eux. » rajoute Marjolaine Trottier.

Le ROBSM 04-17 déposera son mémoire à la Commission spéciale sur la loi concernant les soins de fin de vie, jeudi le 19 août 2021, à 10h25.

LE ROBSM regroupe près d’une trentaine d’organismes communautaires en santé mentale sur le territoire de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec.  Il a pour mission, par et pour ses membres, de permettre à la population d’avoir accès à une gamme variée de services communautaires et alternatifs en s’appuyant sur la formation, la concertation du milieu et la représentation.

Éric Beaupré
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